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3.09 - The Opening

It’s depressing how deluded people are about what love is.

Le Dernier Tableau

dimanche 4 juillet 2004, par KB

Un vernissage donne l’occasion de réunir presque tous les personnages importants dans un même lieu. De bons moments en perspective.

Excellent épisode. J’aime beaucoup les événements qui permettent de réunir dans un même endroit tous les personnages importants d’une série. Ce rassemblement est très souvent synonyme de séquences de qualité. Je pense notamment à l’excellent épisode Proshai, Livushka (302) des Soprano où presque toute la famille des Soprano est réunie après un enterrement.


Il s’agit ici d’un vernissage. Sont notamment exposées ou plutôt vendues les oeuvres de Claire, Russell et Olivier Castro-Staal, leur prof psycho mais pour le moins intéressant. On a l’occasion d’apprendre que Billy et Olivier avait une relation bien plus poussée que celle de prof/étudiant. Pas étonnant quand on voit les personnages. Ce qui semble pousser Claire, quand elle apprend ça, à se demander si c’est pas elle qui n’est pas hors-normes.
On assiste à une nouvelle critique d’Olivier sur les Américains qui n’auraient pas d’âme car voulant vendre leurs oeuvres. Critique suivie d’un plan de la caméra vers la peinture d’Olivier Castro-Staal himself dont le prix s’élève à 20 plaques !


On a affaire à une excellente scène où Brenda se retrouve autour de la table où se trouvent les petit-fours et autres boissons avec en face d’elle Nate et... Lisa. Cette dernière est plus que gênée. Brenda ne percute pas de suite. C’est quand Nate lui présente sa femme qu’elle réalise ce qu’il s’est réellement passé. Néanmoins, elle garde toujours la classe et la sérénité habituelles au contraire de Lisa qui est terrifié, se sent honteuse et finit par éclater en sanglots dans les toilettes en se plaignant "qu’il ne l’aime pas comme il t’a aimée" devant une Brenda toujours stoïque mais sans être froide et distante qui lui rétorque que "Nate ne l’a jamais vraiment aimée mais qu’il voulait quelque chose qu’il n’avait pas". J’ai comme l’impression que ce qu’elle lui a dit était un mensonge, simplement pour la faire se sentir plus en sécurité, plus importante (en plus de la réplique "Tu peux avoir Nate pour toute la vie, si tu le veux." qui lui donne du pouvoir).
Après coup, Lisa est soulagée. Comme si la concurrence était désormais égale. Comme si Brenda n’avait pas tant d’importance dans sa relation avec Nate. Or il se trouve qu’il s’agit de Brenda et de ses propos qui a fait que le couple termine la soirée dans une ambiance apaisée. Et Brenda affirme encore sa présence quand, au moment d’une chaude étreinte entre Nate et Lisa, elle entre dans la pyramide et brise ce moment d’intimité devenu moins fréquent dernièrement.


Cet épisode débute comme à l’accoutumée avec une scène montrant la mort d’une personne. Je dois dire que celle de cet épisode est assez déstabilisante. Cette femme dont l’amant vient de la quitter met ses menaces à exécution. Après avoir fait ses bagages, écrit une lettre à chacun, elle se rend dans son garage, allume le moteur de la gova, met du rouge à lèvres, ferme la porte (automatique) du garage et met fin à sa vie. Elle avait bien décidé de partir en voyage. Simplement, on était loin de se douter qu’il s’agissait de cette destination. Et ce qui est destabilisant est l’organisation et le sang-froid employés pour arriver à cette fin si brutale.


Ce suicide calme, serein, organisé déstabilise à la fois Federico et Nathaniel. Federico car sa femme traverse une période de dépression. Ca doit être assez casse-couilles pour Rico qui n’a pas besoin de quelqu’un qui agisse comme les Fisher et se morfonde comme les familles endeuillées qu’il voit défiler tous les jours. Et Nathaniel car il ne voudrait sûrement pas être le responsable du suicide de la mère de son enfant s’il venait à la quitter.


On a droit dans cet épisode à une scène pour le coup marrante et inattendue. David et Keith sont dans un vidéo club et plus précisément dans la section "Adulte". Sur le point d’aller payer la location, David rencontre Père Jack. David cache avec son bras gauche le film dont la pochette est assez explicite. Mais le plus gêné finit par être Jack lui-même quand le caissier lui rappelle qu’il aurait dû rendre le film "Le cul déchaîné II" pour vendredi. Jack est gêné (et c’est un euphémisme), David l’est un peu moins et il a même un fou rire naissant qu’il essaie le plus possible de refouler. Keith, lui, ne semble pas destabilisé mais a l’air de regarder le Père Jack façon de dire "Non, pas lui ?". MDR.


Côté relation intime privée, ils semblent mal à l’aise au petit matin après avoir partagé leur lit avec un troisième bonhomme si bien qu’ils font exprès de dormir comme pour ne pas regarder en face leur attitude.


La relation Arthur/Ruth est toujours du genre "je t’aime, moi aussi murmura-t-il" (cf. référence à Fellag dans la critique du 308). Tout d’abord par un morceau de musique qu’il a nommé "semi-précieuse", puis en appuyant l’avis émis par Ruth concernant l’oeuvre de Claire en réponse à la question de son prof qui les regarde partir avec un regard d’associé du diable avant de dire à Claire "You think they’re fucking ?" ce à quoi Claire répond spontanément par un non. Et enfin en s’allongeant simplement à ses côtés avant de quitter les lieux.


Le vernissage voit toutes les oeuvres trouver un acheteur. La première vendue est celle de Russell.
Russel - It was Olivier.
Claire - Wow ! That’s flattering.

- I’m sure this is some kind of head trip, you know.

- Why ?

- You know, he teached me some kind of weird lesson or something.

- What kind of lesson ?

- Like... Like he owes me. You know, just... his whole power thing.

Claire devient suspicieuse et finit par dire que le prof a peut-être aimé sa sculpture comme pour se rassurer. Ce à quoi Russell répond que ça l’étonnerait avant de l’embrasser dans le cou. Claire demeure suspicieuse et moi aussi.


Après une nette et franche discussion, Lisa et Nate décident de reprendre à zéro leur relation. Ceci a tout l’air d’être du bricolage de dernier recours, avant que la poutre ne s’effondre.