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10.01 - Now What ?
Welcome back Carter
Et Maintenant ?
dimanche 5 septembre 2004, par
Tintin est revenu du Congo et il est pas content...
Ca fait déjà dix ans que nous suivons Urgences... Une décennie de « 10 cc de O négatif », de « une ampoule d’adré en IV », de « NFS, chimi, iono », de kit de lavage péritonéal, et c’est comme si on avait tous fait notre externat avec le Dr Greene... Et qu’on était devenu une petite abeille des urgences, se débattant entre un système de santé précaire et des dilemmes moraux, des histoires d’amour compliquées et des histoires de deuils difficiles... Bref, on a été adopté, et on n’a (presque) jamais été déçu ! Je dis bien presque, parce que la saison 9 n’aura pas marqué les esprits, et n’aura pas laissé beaucoup de souvenirs... Voyons voir, où en étions-nous déjà ?...
Dans le dernier épisode, Saint John Carter avait préféré partir au Congo plutôt que d’affronter la mort de la relation qu’il n’avait jamais vraiment eu avec notre chère Abby (résumé comme ça, on dirait presque le synopsis d’un Lelouch).
La saison 10 reprend exactement au même endroit, Carter, sous la pluie, débarquant chez Abby en pleine nuit.
Comment Abby accueille-t-elle son petit Saint ? A bras ouvert ? A bras raccourcis ? (ah non ça s’est pour Romano) Et bien nous avons notre réponse : en tirant la tronche et en lui demandant de lui rendre les clés de son appart. On a connu des retrouvailles plus enjouées et plus chaleureuses.
Mais quelque part, je comprends la réaction d’Abby. Ok, leur relation était on ne peut plus houleuse (voire une succession de prises de tête et d’incompréhensions mutuelles), mais de là à s’enfuir au Congo plutôt que d’essayer d’arranger les choses ? C’est ce qu’on appelle de la lâcheté, et Carter en a fait une démonstration magistrale lors de cette dernière saison.
Il était prévisible qu’Abby, alias « personne ne doit m’aider » et que Carter « je veux aider tout le monde, de grès ou de force » ne réussissent pas à s’aimer, et la neuvième saison a largement, trop largement même, insisté sur cette incompatibilité... Nous voilà donc en 10ème saison, et j’avoue que j’aurai beaucoup de mal à supporter que leur semblant de relation réquisitionne encore toute une saison... Donc j’applaudis quand Abby jette Carter comme une vieille chaussette (d’ailleurs il doit pas sentir bien bon après des heures d’avion). Et je prie pour que plus jamais, je dis bien, PLUS JAMAIS, les scénaristes n’aient l’idée saugrenue de les remettre ensemble.
Aller, ravale tes bons sentiments, Carter, et donne ta place à quelqu’un d’autre, je sais pas moi, au hasard, Corday ? Weaver ? Romano ? Des gens intéressants quoi, pas des moralisateurs qui découvrent que le Tiers-monde, ce n’est pas que dans les clips de « Save the World », ça existe aussi dans la vraie vie !
Moi, une dent contre Carter ? non, vous vous méprenez... Bon, d’accord, je trouve que les scénaristes n’auraient pas du vouloir lui faire reprendre le flambeau de feu le Dr Greene. Mais je dois avouer que j’ai pour Mark (oui, je l’appelle Mark, depuis le temps qu’on se fréquente lui et moi) une admiration sans borne qui confine un tantinet à l’amour, et que de ce fait, je peux me montrer jalouse contre quiconque voudra jouer au médecin au grand coeur. Hélas, une tumeur du cerveau en a décidé autrement, et le bon Dr Greene est allé « over the rainbow »... Et la place qu’il avait laissée aurait du rester vacante, seulement c’était sans compter sur le docteur Carter, ses faux problèmes et surtout, ses grandes idées à deux balles...
Comme décor, en ce début de saison, il y a du changement dans l’air : les urgences sont en travaux !! Et comme un hôpital, ça ne peut pas fermer, et bien nous assistons à un sacré boxon, plus ou moins organisé, et plus ou moins maîtrisé par notre chère « control-freak » Kerry... Qui en arrivera, de rage, à frapper un escabeau avec sa béquille. J’aime la voir comme ça. Ce que j’aime moins, c’est que pour la deuxième fois depuis la diffusion d’Urgences en France, la voix de Kerry Weaver ait changé. C’est toujours ennuyeux un changement de doubleur sur un personnage. Déjà, on passe cinq minutes à s’écrier devant sa télé : « mais ils ont changé sa voix ma parole ! », puis cinq autres à se dire que la précédente doubleuse était bien mieux, puis enfin pour terminer on pleure se dit qu’Urgences, en VO, c’est quand même vachement mieux... Mais passons !
Les urgences sont en travaux, et au milieu de ce brouhaha, débarque une petite nouvelle, l’externe de l’année ! J’ai nommé Neela Rasgotra, ravissante londonienne d’origine indienne. Une jeune fille timide et un peu perdue (comme tous les externes qui ont parcouru Urgences), c’est une proie pour le chef es boulet, j’ai nommé Pratt ! Il se verrait bien lui faire faire le tour des urgences à sa manière... Et il est aussi discret que sa tête est grosse. Ce qui lui attire les foudres de Chen. Enfin, presque... Puisque Chen a également décidé de faire son boulet, et que plutôt en faire voir de toutes les couleurs à Pratt, elle préfère s’en prendre à la petite nouvelle, Neela, et l’humilie avec une certaine jubilation...
Mais enfin elle ne va pas bien Chen ? Elle ne se rend pas compte que Pratt est un dragueur invétéré, un type qui ne rate pas une occasion de se servir de son statut de docteur pour impressionner les filles ? Qu’est-ce qu’il lui faut exactement à Chen pour voir Pratt tel qu’il est ? Une transplantation de cerveau ?
Neela s’en sort plutôt bien avec Pratt. Distante, sans être froide. Mais celui avec qui elle fait fureur, c’est le chevalier Galant (haha). Elle lui tape tellement dans l’œil qu’il prend la responsabilité pour une bêtise qu’elle a faite en oubliant de surveiller une vieille dame avec un drain... Sacré Galant...
Et pendant ce temps, Carter et Abby tentent une ultime réconciliation sur le parking des urgences. Oui, oui, ça peut paraître incongru comme endroit, mais rappellez-vous la demande en mariage sur le toit de l’hôpital ! Ca n’a donc rien de surprenant d’essayer de faire le point de votre relation sur un parking. Et puis de toutes façons, ils n’arrivent pas à se parler, donc ça donne quelque chose comme ça :
Abby : - le train va bientôt partir.
Carter : - je me demande ce que ma bonne va me faire à manger ce soir
Abby : - j’ai envie d’une cigarette.
Carter : - je devrai peut-être me laisser pousser la barbe encore, ça me va bien...
Un dialogue de sourd ! interrompu hélas, par l’annonce de la mort de Kovac, resté en Afrique. Ni une ni deux, Carter vole un sac de sport dans le lobby (j’espère que c’était celui de Pratt), et fait quelques emprunts aux urgences avant de filer prendre l’avion pour rejoindre le Congo et ramener le corps de Kovac. « Je t’en prie, reste ! » suppliera Abby, décidément pas très compréhensive et un peu égoïste... Certainement qu’en réalité, elle voulait laisser une dernière impression très désagréable à Carter, afin qu’il ne revienne jamais d’Afrique. Well done, Abby !
Pour une entrée en matière, on peut dire que c’est plutôt réussi. Le bazar que les travaux engendrent aux urgences n’est rien comparé au bazar des vies de nos personnages préférés, à commencer par Abby et Carter... A noter dans cet épisode : Susan fricotte avec son ex-mari dans les toilettes, Romano a trois lignes de texte, mais des bonnes, Corday fait une courte apparition juste pour dire qu’elle est toujours sous contrat, et Carter est confronté au paradoxe qui veut qu’aux Etats-Unis, on ne rembourse la trithérapie uniquement quand le SIDA est déclaré... Bref, rien que du connu, mais on ne va pas faire nos difficiles, la saison ne fait que commencer !
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires