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3.18 - Fate
Simply the best
L’épreuve
mardi 27 juillet 2004, par
A la une du jour : la annoncée de Gary, des larmes, du désespoir et Sarah McLachlan à la musique. Une combinaison fatale
Je ne vais pas m’attarder sur mon présumé manque de sensibilité mais pour qu’une fiction me tire des larmes, il faut être drôlement fort. Et là, ça a bien coulé.
Parler de cet épisode est très difficile. C’est une expérience qui se vit tout simplement.
L’histoire peut être résumée en une phrase : au cours d’un sauvetage, une des victimes meurt sous les yeux de Gary (il transférait un sans abri d’un toit d’un immeuble en flammes au toit voisin et le sans abri a lâché la main de Gary et fait une chute mortelle) et dès lors Gary se laisse aller à la déprime qui s’aggrave lorsqu’il apprend qu’il va mourir dans un vieil immeuble abandonné.
Finalement, ce n’est pas possible de résumer en une phrase. Tant pis.
Donc Gary sait que pour survir, il ne doit pas rentrer dans cet immeuble qui va s’effondrer sur lui. Mais le fantôme de Lucius Snow le ramène à cet immeuble juste une poignée de minutes avant l’heure de sa mort. Et il voit deux jeunes entrer dedans pour se réchauffer. Cruel dilemme : sauver les deux jeuens amoureux et mourir ou les laisser crever et vivre. Le choix qui n’en est pas un (on est sur CBS quand même.) est fait et voilà l’immeuble qui s’écroule sur Gary. Petite séance de thérapie avec Lucius et les pompiers le sortent de là. Et le lendemain, il a retrouvé la super pêche et il accueille le chat avec du lait et du thon.
Voilà pour le résumé vite fait. Dès le générique fini, on sombre dans la déprime (la dépression ?) avec Gary. C’est son premier mort à son actif. Il avait sauvé tout le monde jusqu’à présent, y compris un que Lucius lui-même n’avait pas réussi à sauver (3x08 Coupable d’innocence / Deadline). Il passait pour meilleur que Superman et en plus, tout roulait dans sa vie puisque sa relation avec Erika est au beau fixe avec une séance en amoureux au planétarium.
Du coup, la perte de ce sans-abri qui avait confiance en Gary et que Gary n’a pas réussi à retenir au dessus du vide le frappe lourdement. Et c’est parti pour une longue séance d’introspection dans laquelle il revit et refait les évènements ayant conduit à la mort du SDF. Puis il rejette violamment le journal avant d’apprendre sa propre mort. Et on arrive au summum de l’intensité dramatique : que ferait on si ils nous restaient que quelques heures à vivre. Et là, le réalisme est vraiment hallucinant (écrire ses dernières volontés, téléphoner à ses parents, profiter une dernière fois de la magnifique ville de Chicago sous le soleil, ...) Tout se conjugue à la perfection pour nous toucher à un point jamais vu dans la série et rarement dans les autres. Le jeu de Kyle Chandler est hallucinant de vérité et de justesse, la musique discrête mais omniprésente est pile poil celle qu’il fallait et l’écriture des scènes couplée à la réalisation ne font que renforcer la puissance émotionnelle et les larmes arrivent. Le meilleur exemple de cet combinaison parfaite est le passage sur la musique de Sarah McLachan dans un bar est somptueux avec une de ses meilleures chansons : "Arms of an angel" entendue aussi dans Dawson et en conclusion de la saison 2 de Buffy quand le bus quitte Sunnydale.
Et tout l’épisode est à ce niveau de perfection du début à la presque toute fin. Bah oui, tout n’est quand même pas parfait mais j’y reviendrais.
Mais je crois que le plus fort dans cet épisode, c’est qu’on croit que la mort de Gary est inévitable. Il le sait, il fait face et y va. On le sait et on l’accompagne à regret vers la mort. Et tout cela sachant qu’il reste 5 épisodes dans la saison et une saison encore derrière. Et l’effet dramatique est toujours le même lors d’un revisionnage, même quand on connait le déroulement des scènes. Un tour de force incroyable. L’intensité est toujours la même après plusieurs visionnage.
En prime, nous avons droit à une bonne Marissa, tout en justesse cherchant à aider son ami qui reste totalement hermétique. Erika fait maillon faible à coté d’elle en suivant le mouvement "Marissa a raison Gary !"
Et quand à Lucius, formidable acteur, formidable personnage. Des mots justes même si ils sont u npeu gnan-gnan sur la fin, on les avale quand même dans le somptueux dialogue de "retour à le vie" de Gary ponctué par des flashbacks se bousculant sur des sauvetages issus des trois saisons (une majorité d’enfants, comme d’habitude)
Mais, parce qu’il y a un mais. La fin est décevante. Très (trop ?) CBS-iesque avec une métaphore pourrie du "avance dans la lumière Gary". Puis même pas 12 heures après, il a jamais eu autant le moraldans la série. Un peu trop rapide comme retour à la normalité. Il aurait été interessant que cet épisode ait des répercussions sur les suivants avec un Gary plus hésitant, moins fonce-dedans pendant quelques temps. Après tout, il a failli mourir et cela ne lui laisse aucune conséquence.
Autre point négatif : il est à présent en couple avec Erika mais il ne lui confie rien. Il se comporte avec elle comme si elle était une étrangère et lorsqu’il ressort de l’immeuble, il saute dans les bras de Marissa pour une étreinte poignante avant d’aller vers Erika qui a failli se contenter d’une tape amicale dans le dos. La relation est vraiment pas au point et semble imposée aux scénaristes qui ne savent pas trop comment les faire évoluer ensemble.
Mais ces deux défauts n’entâchent en rien l’immense plaisir à la vision et la revision de cet épisode dramatique magnifique
Un seul mot : Parfait.
Une seule combinaison de mots : le meilleur épisode de la série.
Il est entâché de quelques petits défauts mais les 40 autres minutes sont tellement parfaites, justes, émouvantes, poignantes que cela est vite oublié.
Et un épisode qui réussit un tour de force : nous émouvoir toujours autant à chaque fois malgré le dénouement connu. Un must indispensable.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires