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10.05 - Out of Africa
Miss Haldol et le Nabot Manchot sont sur un bâteau...
Loin de l’Afrique
dimanche 19 septembre 2004, par
Kovac est de retour aux Urgences et la réadaptation à l’opulence de la vie occidentale se fait difficilement...
Luka prend le métro et affronte le quotidien de la vie urbaine : la publicité tout autour de vous qui vous somme d’acheter, n’importe quoi, par n’importe quel moyen ; les téléphones portables et les gens qui s’en servent comme si autour d’eux il n’y avait que des meubles ; la musique des uns imposée aux autres... Bref, tout ce qui fait qu’on peut avoir envie de s’enfuir dans une grotte au fin fond de la montagne et d’y vivre reclus en faisant pousser ses tomates. Mais Kovac ne sera pas au bout de ses désappointements (à croire qu’il n’a pas vraiment vécu en Yougoslavie pendant la guerre), puisque de retour aux Urgences, il se rendra aussi compte que vraiment, faire attendre des patients plus de 10h parce qu’on fait des examens sans fin aux autres patients, c’est pas bien. C’est un peu tardif comme révélation, mais ça a le mérite de le faire bouger un peu les choses aux urgences, et réorganiser le système de « tri » des patients en salle d’attente. Ce qui lui vaudra même un « Excellent ! » de la part de Romano, ce qui est assez exceptionnel pour être notifié.
Dans les changements notoires, il faut noter la reprise de ses études de médecine par Abby, qui commence avec un stage en chirurgie sous les ordres de Corday. Bien évidemment, Romano se fera un plaisir de lui mener la vie dure, mais c’est plus lié à un complexe d’impuissance et à une nostalgie de ses anciennes fonctions qu’à une véritable volonté de se montrer autorité. Parce que d’autorité, il n’en a plus beaucoup, et le seul rôle qu’il lui reste à jouer est de passer pour le méchant de service, alors qu’il est pour tout le monde le « nabot manchot »...
Pauvre Romano, il méritait peut-être mieux que ça... Enfin peut-être pas non plus, en y réfléchissant bien, il a quand même été une belle ordure quand il était valide. Remarquez, il est fidèle à lui-même, on peut au moins lui accorder cette qualité, elle n’est pas donnée à tout le monde !
Les urgences accueillent une nouvelle infirmière pour remplacer le départ d’Abby (même si cette dernière va continuer à faire des gardes pour se faire un peu d’argent), et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a beau paraître jeune, elle a l’air d’avoir de l’expérience. Elle n’hésite pas à enfoncer une seringue d’haldol dans la jugulaire d’un patient un peu surexcité... Ce qui lui voudra le surnom de « Miss Haldol » par le nabot manchot, ainsi qu’une réplique quasi culte : « J’aime les filles muettes et couvertes de sang, alors taisez-vous ! ».
Mais elle n’a pas l’air de le prendre plus mal que ça. Sam est plutôt efficace, plutôt mignonne, et surtout, maman d’un petit garçon d’une dizaine d’années (ce qui nous fait dire qu’elle l’a eu jeune, son marmot). Son personnage, un peu désabusé, pourrait être intéressant... A suivre donc.
Il y a un autre truc bien dans cet épisode, c’est qu’on voit Susan Lewis. Merci de la sortir du placard dans lequel elle était depuis plus d’un an ! Bon, l’histoire de la mère dépressive qui se suicide en s’immolant par le feu était visuellement assez forte, mais trop convenue pour être intéressante. En revanche, l’histoire de Ben, le vieil homme qui a fait une intoxication à la digitaline est plutôt bien amenée. L’homme souffre d’une dégénérescence maculaire et perd peu à peu la vue. Susan soupçonne donc qu’il a tenté de se suicider et va essayer de le convaincre de ne pas mettre fin à sa vie tout de suite... Sa relation avec le vieil homme est touchante. Elle se rend chez lui, pour s’assurer qu’il va bien, et quand elle lui parle, il ne l’écoute pas. Pourtant, ils se comprennent. Ben veut se suicider, mais il est heureux de voir qu’une personne au moins ne veut pas qu’il parte tout de suite... Et Susan est heureuse de se rendre utile de cette manière, sans médicament, sans seringue, mais par la parole et par sa présence.
La dernière chose à retenir de cet épisode, c’est le départ de Maurice, le nul dont personne ne sait comment il a pu devenir interne (surtout que dans la Vie à Cinq, il était déjà loin d’avoir le niveau). Enfin si, on en a une petite idée. C’est son copain, le Coop’, qui l’a épaulé jusque là. Epaulé, ou plutôt, porté... Il n’a les compétences, ni vraiment l’envie d’être médecin. Ou alors, il a trop peur. La misère, les corps lui font peur, la mort lui fait peur. Mais les responsabilités, plus que tout, lui font peur je crois. Donc, quand il rend son tablier, on a plutôt tendance à lui dire de ne pas revenir. Pourtant, quand c’est Pratt qui lui met des coups de pieds au derrière pour partir, en disant que tout le monde n’est pas fait pour ce métier, on a tendance à se demander si vraiment, avec un peu d’efforts et de soutien, Maurice ne pourrait pas devenir un médecin... Mais non, vraiment, il est vraiment trop nul, on ne peut pas vouloir qu’il revienne... NON !
Dans les choses légères et drôles, il y a l’annonce surprise, en pleine salle d’op’, que Dorset est marié. Coup dur pour Corday, qui choppe un peu la honte à avoir couché avec un homme dont elle ne savait pas grand-chose. Pourtant, elle ne devrait pas s’en vouloir, c’est lui l’abruti qui lui a caché l’alliance, les photos, enfin tout le toutim... Ciao Dorset !
Bon épisode, avec ce qu’il faut de changements, beaucoup moins de boulets, quelques répliques cultes, et l’arrivée d’un nouveau personnage au générique ! De l’Urgences comme on l’aime.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires