Kovac contre l’industrie pharmaceutique

On en découvre des trucs étranges en regardant la télé... Moi qui allume mon poste à peu près deux fois par semaine, une fois pour regarder Urgences, NY911 et Boomtown, et une autre pour zapper frénétiquement pendant 5 minutes avant d’éteindre, je dois dire que le dimanche soir est l’occasion de découvrir de quoi est faite notre belle télévision publique. Et là, qu’est-ce que je découvre, entre deux épisodes d’Urgences ? Une pub pour Philips™. Mais pas pour un rasoir électrique qui tue tous les poils avant même qu’ils aient eu l’idée de pousser, ou pour un écran plat qui s’accroche au plafond et qui coûte la peau des fesses. Non non, Philips™ fait de la pub pour son nouveau scanner, pas un scanner tout bête, un vrai gros scanner qui avale des gens et qui les recrache ensuite pour leur annoncer que la tumeur s’est métastasée et qu’il n’y a plus grand-chose à faire. Je dois avouer que j’ai été quelque peu perplexe. Qui voudrait avoir un scanner chez soi ? Un hypocondriaque ? Un paranoïaque ? Quelqu’un qui a été enlevé par des extra-terrestres ? Mais bien sûr que non, cette pub n’est pas destinée à nous faire croire que nous avons tous besoin d’un scanner pour être heureux dans la vie, mais pour nous montrer à quel point, chez Philips™, ils sont philanthropes, combien ils tiennent au confort des gens en créant des scanners qui vont deux fois plus vite (et qui coûtent sûrement deux fois plus cher également). Mais ils nous prennent à ce point pour des débiles mentaux ?? Ces gens là fabriquent des rasoirs électriques, des épilateurs, des cafetières, et ils voudraient nous faire croire qu’ils se mettent à concevoir des scanners pour notre confort à nous ? Je crois rêver... Et je ne suis pas la seule, puisque dans cet épisode, Kovac part en guerre contre le même genre d’amoureux de l’humanité, j’ai nommé les Bons, les Gentils, les Labos Pharmaceutiques. Oui, ceux-là qui achètent les médecins à grand renfort de gadgets, de convention à Tahiti, et qui les persuadent de prescrire leur dernier médicament contre le diabète/l’hypertension/la chute des cheveux/l’impuissance, bref, uniquement des maladies reconnues hyper mortelles. Ceux là même qui dépensent trois fois plus en marketing qu’en recherche. Et oui, payer les implants mammaires de leurs visiteuses médicales, ça finit par revenir cher.


Kovac n’est donc pas encore guéri de son séjour en Afrique. Il est toujours obsédé par les économies et par une médecine plus « raisonnable » et moins axée sur les peurs des patients à avoir une maladie mortelle et la peur du procès pour erreur médicale. Pas la peine de prescrire des tests qui coûtent chers (et ils coûtent tous chers, comme Luka nous le montre en faisant la leçon à Neela) alors que la simple logique et l’écoute des patients suffisent souvent à rassurer et à soigner. En plus, tout le monde irait plus vite, si on n’avait pas à attendre les radios, les labos, les cultures... Mais ça ne plaît pas à tout le monde, cette médecine efficace et économique. Déjà, Romano trouve que c’est anti-capitaliste. Ensuite, Pratt trouve que ça l’empêche de faire son cow-boy et de sauver des vies coûte que coûte, pour sa satisfaction personnelle et en oublier que de l’autre côté de l’ampoule d’adré ou de l’intubation, il y a un être humain et sa famille. Ainsi, Kovac et lui se disputent sur le cas d’une femme qui est enceinte de 24 semaines et qui a déjà fait plusieurs fausse-couches. Elle arrive aux urgences avec des saignements vaginaux et elle sait qu’elle va à nouveau mettre au monde un bébé qui n’aura quasiment aucune chance de vivre. Et malgré ça, Pratt voudra sauver l’enfant, contre la décision de la mère qui est déjà passée par là, et contre l’avis de Kovac, qui sait parfaitement que même si le bébé s’en sort dans un premier temps, les dommages cérébraux lui seront fatals.