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10.07 - Death and Taxes

La Main au tampon

De Fil en Aiguille

mercredi 29 septembre 2004, par feyrtys

Qu’il est difficile de parler de l’épisode 7 de cette 10ème saison alors que je n’ai qu’une envie : parler de la mort grotesque, stupide, à la limite du cartoon, de notre cher docteur Romano... Robert est mort, vive Robert.

Hélas, avant de déverser toute ma rancœur sur les scénaristes sadiques d’Urgences, il me faut parler de cet épisode que j’appellerai : « celui qui précède la mort de Romano ».

Déjà, le pauvre Robert se voyait confisquer sa main articulée par Susan, après avoir, en tout bien tout honneur, pincé les fesses de plusieurs de ses collègues féminines... Que c’est triste de voir un homme réduit à demander qu’on lui rende sa main... Mais sincèrement, Paul Mc Crane a couché avec la femme d’un scénariste pour mériter un tel traitement ?? Qu’est-ce qu’il a bien pu faire ? Lui qui a été l’ « asshole » le plus unanimement haï des Urgences, le méchant de service, pourquoi en avoir fait un nabot manchot, un homme aigri et amoindri ? Fallait y réfléchir avant de lui couper le bras... Moi je l’aimais bien Romano. C’était une belle ordure, mais il en faut des ordures, pour que de temps en temps on entende des discours politiquement incorrects....


En plus, il n’était pas si méchant. Primo, il était amoureux de Lizzie. Secondo, et le plus important, c’est qu’il avait Pratt dans le nez et qu’il voulait le virer !! Ah rien que d’y penser, j’ai envie de verser une larme... Non, il n’était pas si méchant. Ok, il était misogyne, raciste, homophobe, dévoré par le pouvoir, et il aimait à humilier les gens. Mais qui n’a pas ses petits défauts ? Tout ça n’était qu’une couverture pour cacher ce qu’il était vraiment : un gentil. A la limite du bisounours même. Tenez, dans cet épisode, il est très bien avec un jeune latino qui purge une peine de prison pour être entré par effraction chez son beau-père et qui subit des viols en prison. Pratt croit que Romano ne veut pas superviser ce patient parce qu’il est homophobe, mais pas du tout ! S’il ne se retenait pas, il lui aurait roulé des pelles au patient ! Parce qu’il est comme ça, Robert. Il a le cœur sur la main. Et la main dans le distributeur de tampons des toilettes des filles. Mais ça c’est la faute à Susan.


Dire qu’il aurait pu virer Pratt... Je vais vraiment pleurer si ça continue.


Dans cet épisode, pourtant, peu de Pratt (et non pas Preux de pâtes, attention de ne pas confondre avec Saint Barilla). Mais plus de Gallant (qui lui est un vrai chevalier, comme cela a déjà été dit). Il accompagne Alex (qui n’a pas trouvé de baby-sitter pour son fils, une vraie peste qui suit Luka partout en espérant pouvoir l’obliger à s’acoquiner avec sa mère) dans une clinique d’où une jeune fille atteint de leucémie doit être transportée. Elle vient de subir une greffe et celle-ci semble réussie. Mais c’était sans compter sur une septicémie qui lui sera fatale, malgré les efforts de Gallant et d’Alex. On ne peut pas avoir à la fois plus de deux lignes de texte ET une storyline intéressante.


Susan a un peu plus de chance... Enfin, façon de parler. Pour commencer, on la retrouve au lit avec son ex-mari mais toujours amant, Chuck (déjà, c’est pas un prénom ça, Chuck.. c’est tout juste bon pour un participant à Survivor, et encore). Chuck est ce qu’on appelle communément un homme, un homo sapiens. Et c’est un mâle. Il n’est donc pas fondamentalement romantique, ni attentif, ni apte à la communication. Quand il a envie de faire un bébé à sa chère et tendre (dont le seul critère d’éligibilité est de lui correspondre au niveau des attentes et des envies sexuelles), il lui fait remarquer qu’ils paieraient moins d’impôts, et qu’honnêtement, « quelles sont leurs chances de trouver mieux ? ».


Susan se demande donc s’il ne faudrait mieux pas qu’elle arrête de le voir. Définitivement. Mais moi je le trouve injuste avec Chucky. C’est vrai, il est pas très beau, pas très romantique, dans 15 ans il aura pris 20 kilos et il boira de la bière pendant les matchs des Dolphins de Dallas, mais il a un bon fond, et puis au moins, il ne se prend pas la tête. Rien à voir avec les autres hommes des Urgences... Kovac, de toutes façons, il ne sort qu’avec des infirmières. Et de préférence avec de lourds backgrounds, parce que sinon, il peut pas essayer de les sauver, et c’est moins drôle. Carter, kiff’ kiff’ bourricot, ce n’est pas une compagne qu’il cherche, c’est l’armée du salut. Avec Romano, Susan aurait eu sa chance, s’il n’avait pas été secrètement gay. Pratt... non, elle est trop grosse pour lui, il ne sort qu’avec des filles de sa catégorie. Gallant... trop bonne pâte pour Susan. Jerry ? Ah oui, ça aurait peut-être fonctionné... Hanspaugh ? Beurk, trop balladurien... Il reste sûrement quelques médecins de chirurgie, mais Susan ne sort pas avec des Saigneurs (expression piquée à Martin Winckler dans son livre « Les Trois Médecins »), elle préfère les soigneurs, les vrais.


Conclusion : effectivement, Susan n’aurait pu trouver mieux que Chuck. Et elle devrait arrêter de faire sa mijaurée ! Parce que les hommes, autour d’elle, on ne peut pas dire qu’ils soient super heureux ! Tenez, le vieux Bob, l’homme dépressif qui perd peu à peu la vue. Et bien il préparera, tant bien que mal, un dîner en tête à tête chez lui. Mais comme Susan sera occupée avec la fillette atteinte de leucémie, et qu’elle ne pourra se rendre à temps chez lui, il finira par se mettre une balle dans la tête.


Et ce n’est pas Chuck qui la laisserait prendre des amphèts pour tenir le coup et réussir à élever leurs trois enfants, pas comme le mari de cette pauvre femme de 35 ans qui risque la crise cardiaque pour avoir pris de ces comprimés. C’est Abby, avec son tact habituel et son habileté à faire des diagnostics, qui découvrira ce secret.


Elle se fait bien à son rôle d’étudiante en médecine Abby. Elle n’est pas très douée pour apprendre des formules mathématiques par cœur, mais elle sait écouter et elle sait comprendre entre les lignes. C’est pas comme Neela, qui est une bête à concours, mais qui a toujours l’air de ne pas savoir ce qu’elle fait au milieu des urgences. Elle est mignonne, elle fait pas de mal, et elle veut aider, mais à part ça, sincèrement, elle fait pas grand-chose...


Kovac continue sa croisade contre les examens inutiles et coûteux, mais manque de bol, se passer d’une NFS sur une suspicion d’appendicite, ça a des conséquences, et en l’occurrence, de faire rater un dîner à Corday ! Rhooo le vilain pas beau ! Parfois, le ton péremptoire de Corday m’insupporte au plus haut point. Je préfère largement quand elle s’envoie en l’air dans une voiture... Elle est quand même beaucoup plus sympathique dans ces moments là...


Un épisode moyen, pour des storylines moyennes et rien qui ne fasse avancer le schmilbick...