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1.04 - My Old Lady

Trois sur trois

Mon Amie Du 3eme Age

samedi 11 septembre 2004, par Anthony

"On days like that, I guess the best you can hope for is that you took something from it. Anything. Anything at all. Even if it’s just taking the time to lie in the grass and think about all the things you still have left to do"

Attention, épisode culte. En tout cas en ce qui me concerne. Mais après tout, c’est ma review donc je dis ce que je veux, pas vrai ? Et il se trouve que j’adore cet épisode, qui résume parfaitement à mes yeux ce qu’est Scrubs. Pas une simple parodie d’Urgences (voire pas du tout, mais c’est ce qui revient le plus souvent), ni même une simple comédie. Scrubs, c’est bien plus que ça. La série dépasse le stade de la parodie ou de la comédie. Elle va plus loin. Beaucoup plus loin. Et cet épisode en est la preuve.


Après une intro assez drôle où J.D se mêle malencontreusement d’une dispute entre Carla et Elliott avant de revenir en arrière à l’aide d’une manche pour de nouveau s’en mêler (cette fois-ci ça concerne la musique. Après le string et un dossier, la musique...), l’épisode démarre sur un constat donné par J.D : un patient sur 3 qui est hospitalisé au Sacred Heart y meurt. On suit donc le trio J.D / Turk / Elliott se diriger chacun vers un patient. Leur “patient de la semaine”. Pour Elliott, il s’agit d’une dame hispanophone qui ne parle pas un mot d’anglais. Pour Turk, un jeune homme fan de foot américain. Et pour J.D, une personne âgée, sa Old Lady du titre.


Bien qu’étant un Tex, je suis avant tout un Gex, autrement dit un gentlemen extraordinaire (mais pas comme ceux du film tout pourri) et c’est donc par Elliott que je vais commencer. Sa patiente ne parlant pas un mot d’anglais, c’est avec Carla qu’elle va devoir s’en occuper, ce qui, suite à la dispute du début (et de toutes leurs autres disputes d’ailleurs) ne lui plait pas trop. Mais petit à petit, cette patiente souffrant de problèmes respiratoires va les rapprocher. En permettant à Carla d’aider Elliot en espagnols et surtout, en parlant de mecs.


Du coté de J.D., tout ce passe bien, même s’il a encore du mal à s’imposer. Sa patiente est "neat", et est capable de "s’évader" de l’hôpital pour assister à l’anniversaire de sa petite-fille. La scène dans le parc où se déroule l’anniversaire est d’ailleurs hilarante. J.D essayant de la ramener à l’hôpital tant bien que mal, avec un chapeau pointu et la bouche pleine de chocolat. Et puis Turk, qui sympathise avec Hernie/David (le foot us ça rapproche), ce qui est rarissime pour un chirurgien. Tout semble donc bien se passer. Ce sont trois patients normaux, dont l’état n’est pas grave.


Et après une dizaine de minutes vraiment très drôles, où Cox sort des phrases d’un quart d’heure, où Turk fait des vannes répétitives, et où des parties de bowling grandeur nature sont organisées, l’état des trois patients s’aggrave. Le rythme cardiaque de l’hispanophone s’accélère, les reins de la Old Lady ne répondent plus et un lymphome est découvert chez David...


Voilà comment en moins de 10 secondes, on stoppe la rigolade. Turk prévient le père de David qui préfère que son fils ne soit pas mis tout de suite au courant, la old lady annonce à J.D qu’elle ne souhaite pas de dialyse et qu’elle pense être prête à mourir et Elliot à du mal à annoncer à sa patiente que tout va mal. Pour J.D, la décision de sa patiente lui fait le même effet qu’une tonne de brique sur la tête. Il ne comprend pas et décide d’en parler à Cox, qui lui explique clairement (à sa manière, comme toujours) qu’il ne peut aller à l’encontre de la décision de sa patiente et que la mort gagne à chaque fois (et pas qu’au Puissance 4). Mais malgré tout, il tente tant bien que mal de faire changer sa patiente d’avis en faisant une liste de chose à faire avant de mourir, du genre :


J.D : “Go to the top of the Eiffel Tower.”
La Old Lady : Done.
J.D : Fine. "Go to the top of the Meiffel Tower."


Mais rien n’y fait, elle a déjà tout fait ou presque, et après une aussi belle vie, elle est fermement décidée à s’en aller. Turk lui est plus à l’aise. Il continue de jouer avec David, mais face à ses nombreux doutes, il préfère lui expliquer clairement pourquoi une infirmière est venu le raser et son père va bientôt arriver. Quant à Elliot, elle finit par suivre Carla pour s’occuper correctement de sa patiente.


Bon, on rigolait pas mal au début, mais là, on peut pas dire que ce soit la joie. Et ce n’est pas tout, puisque pour nous achever, les scénaristes n’on rien trouvé de mieux que de nous mettre la chanson Hallelujah sur des plans de l’opération de David, de J.D qui regarde sa old lady s’en aller paisiblement et d’Elliot qui s’occupe de sa patiente avec Carla pour la rassurer. La chanson terminée, place aux bips des machines annonçant la mort des trois patients. Bon, là normalement, il ne doit plus vous rester beaucoup de Kleenex. Juste assez pour la fin de l’épisode, où, toujours sur la même chanson qui donne envie de se flinguer, J.D / Elliot / Turk, le trio de départ, annoncent aux familles le décès de leur patient. Et après le "I’m your doctor" du début, c’est un "I’m really sorry" en chœur qui fait dire à J.D que parfois, c’est bien plus qu’un patient sur trois qui meurt dans cet hôpital.


Mais chacun d’eux aura au moins tiré quelque chose de cette expérience, que ce soit se rapprocher des patients, avoir plus confiance en soi, ou tout simplement, s’allonger sur l’herbe et profiter pleinement de la vie...


L’épisode parfait. Des moments de pure déconne (l’affrontement J.D/Janitor façon Il était une fois dans l’ouest, la gymnastique de Turk, ...) et d’autres beaucoup plus tristes et émouvant, avec toujours des phrases choc du genre "Young man, your patients don’t need friends ; they need a doctor" qui fait prendre conscience aux personnages que dans un hôpital, la vie n’est pas toujours rose.