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7.08 - The Amazing Maleeni
Abracadabra
Maleeni Le Prodigieux
vendredi 16 avril 2004, par
Entrez dans le monde merveilleux de la magie, pour bien vous faire mener par le bout du nez...
Ah oui, je l’avoue, je n’ai pas vraiment fait preuve d’originalité avec le titre de cette review, c’est vrai. Mais c’était tellement tentant que j’ai cédé à la facilité. Je suis un faible que voulez-vous. Mais bon, on s’en fout un peu, du moment que je fais bien mon boulot, non ? Si ? Quand même pas rooooh. Bah tant pis, rien que pour vous embêter je continue. Et toc ! Fallait pas me chercher.
Bref, vous l’aurez compris, il est question dans cet épisode de prestidigitation. Non seulement parce que deux des personnages sont des magiciens, mais en plus car les scénaristes, Vince Gilligan et John Shiban, font quelques tours de passe-passe pour bien nous embrouiller. En fait, ce qu’il faut retenir avant tout en regardant cet épisode, c’est le mot suivant : diversion. L’élément fondamental qui permet aux prestidigitateurs de réussir leurs différents tours de magie. Mais de magie il n’y a point. Enfin, normalement.
L’épisode commence avec une représentation de Herman Pinchbeck, prestidigitateur bien ennuyeux qui ferait presque ronfler avec sa présentation ronronnante et monocorde. D’autant plus que ses tours sont tout ce qu’il y a de plus basique. Pas d’originalité plus pas de rythme égalent le mécontentement d’un spectateur qui n’arrête pas de se plaindre et demande à voir quelque chose de plus consistant. Pinchbeck s’exécute alors et effectue un 360° avec sa tête, ce qui bien entendu impressionne tout le monde... Mais lorsque l’organistaur du spectacle vient payer le magicien, il est désagréablement surpris en voyant sa tête se détacher de son coup et rouler sur le sol... Nos deux agents ont donc à charge de déterminer les circonstances exactes de sa mort...
Rebondissements
Ce qui suit est un enchaînement de plan dans le plan à l’intérieur du plan. Au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire, on va de surprise en surprise car les motivations des personnages sont sans cesse remises en perspectives. Chaque élément nous apporte une nouvelle vision des choses. A l’image d’un Unusual Suspects (mais en terriblement moins bien et maîtrisé hein, faut pas déconner), les deux scénaristes nous baladent un peu et on n’arrive jamais vraiment à voir clair dans le jeu de Pinchbeck et LaBonge, le deuxième prestidigitateur.
Mulder croit tout d’abord à une X-File avant que Scully ne découvre que la tête du cadavre avait été découpée à la scie et collée ensuite. En regardant la vidéo du spectacle filmée par un amateur, ils portent leur attention sur LaBonge qui paraît furieux après Pinchbeck et vont donc le voir. Celui-ci s’avère aussi être prestidigitateur, et apparaît comme jaloux du succès de Pinchbeck qu’il estime surfait. Il est donc suspect nuémro un, car il aurait très bien pu tuer par jalousie professionnelle. Et d’ailleurs, pour nous téléspectateurs, il l’avoue directement à Sissy Alvarez, à qui Pinchbeck devait de l’argent et avec qui LaBonge avait été compagnon de cellule il y a 8 ans.
Jusque là tout va, mais intervient alors le jumeau invalide de Pinchbeck, qui travaille dans une banque. Mulder pense qu’il a pris la place de son frère pour lui faire faire un dernier numéro mémorable, mais comme celui-ci est en fauteuil roulant du fait de son invalidité, cette théorie tombe un peu à l’eau. Tout s’embrouille encore plus quand LaBonge se fait passer pour Alvarez dans un blindé qui transporte des fonds vers cette banque. Mais quelles sont les motivations de LaBonge bon sang de bois, lui qui avait promis à Alvarez de l’aider ???
Mais en fait, il s’avère que le jumeau de Pinchbeck n’est autre que Pinchbeck lui-même (vous trouvez que je ne suis pas clair et que mon résumé est embrouillé ? Je vous rassure, c’est totalement volontaire !), et qu’il a effectivement voulu passer dans la postérité en faisant un dernier numéro mémorable et donc en sciant la tête de son frère.
Oh et puis, c’est casse-pieds de faire le résumé de cet épisode, venons en à la conclusion : il se trouve que depuis le début, Mulder et Scully se fourvoyaient en suivant des pistes destinées à faire diversion pendant que l’essentiel était ailleurs : le vrai motif de LaBonge et Pinchbeck n’était pas de faire passer Herman dans la postérité (même s’il y est parvenu), ni de venger LaBonge d’Alvarez (ce qui est tout de même fait puisqu’il s’est fait coffrer), mais de voler les fonds de la banque où travaillait le jumeau d’Herman (chose qu’ils ne pourront plus faire car pour débloquer l’accès sur les ordinateurs ils ont besoin de l’empreinte de Mulder qui est sur une carte qu’il a gardée). Et Mulder il a tout compris. Balèze.
Y a juste une chose qui reste inexpliquée : Herman Pinchbeck, a.k.a. The Amazing Maleeni, il a vraiment tourné sa tête à 360° degrés ou quoi ? Parce que c’est pas trop normal tout ça...
Petites incohérences
Le plan de Pinchbeck et LaBonge est parfait, y a pas à dire. Ils ont tout prévu dans les moindres détailsn jusqu’à la présence obligatoire d’un amateur qui filmerait la représentation du début et qui permettrait aux agents enquêtant sur l’affaire de voir le comportement suspect de LaBonge. Hors, y a un élément fondamental quand même : la présence d’agents fédéraux pour leur plan. Comment être sûrs que des agents u FBI pointeront le bout de leur nez ? Ils connaissent les fichiers par coeur et ont eu vent de la passion de Mulder pour les cas non expliqués ? En tout cas, leur plan est trop élaboré pour être réaliste, et surtout pour réussir. Ca me rappelle un peu ce pauvre abruti de Gaines dans la saison 1 de 24 qui n’a pas de plan B et qui perd tous ses moyens dès que quelque chose foire.
En plus, ce qui ne le fait vraiment pas, c’est que pendant l’épisode Mulder fait quelques tours de prestidigitation avec des pièces et Scully paraît toute émerveilée, comme si elle ne savait pas comment il fait. Hors, dans la saison 2 - Humbug plus précisément -, on apprend que Scully avait un oncle prestidigitateur qui lui a appris quelques tours. Donc, il n’est que plus étonnant de ne pas la voir plus à son aise dans ce milieu qu’elle est censée connaître un peu. Il n’y est fait aucune référence et je trouve ça dommage, ça aurait été une très bonne opportunité (pour ne pas dire la seule) de rappeler ce petit détail et ainsi contribuer à la continuité de la série. Parce que finalement, c’est ça que l’on reproche le plus souvent à la série : le fait que les personnages n’aient pas de mémoire des évènements précédents d’une semaine sur l’autre, à part dans les épisodes mythologiques. Sauf dans les épisodes de Darin Morgan bien sûr.
Remarque
Une chose quand même prouve que le dénouement de l’histoire n’intervient pas comme un cheveu sur la soupe et avait été inclu dans l’épisode : quand Mulder et Scully sont à la banque, ils demandent si Pinchbeck peut débloquer les titres de transfert sur son ordinateur, ce à quoi le patron répond non, et qu’il faut pour cela une autorisation fédérale. Ce que Pinchbeck savait aussi, et c’est donc pour ça qu’il avait prévu de récupérer l’empreinte de Mulder sur une des cartes de son jeu lors de leur première rencontre.
Mouais... Beaucoup trop tiré par les cheveux. Un plan beaucoup trop élaboré et surréaliste. La justification de l’affaire non-classée étant juste le fait que Pinchbeck fasse un tour complet avec sa tête avant de la perdre, ça fait quand même très léger.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires