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5.08 - Kitsunegari

Fox le Renard

Kitsunegari

vendredi 5 mars 2004, par Sygbab

Tel est chassé celui qui croyait chasser. Ou comment passer de chasseur à proie.

Voici donc la suite du superbe épisode Pusher de la saison 3 (dont la review est ici), qui nous faisait faire la connaissance de Robert Patrick Modell. Hélas, comme le dit si bien Sullivan (cf. le bilan de Pusher), c’est bien dommage que Kitsunegari vienne le gâcher. Ma mission aujourd’hui : vous dire pourquoi.

Robert Patrick Modell est donc incarcéré depuis son arrestation. Ce qui est étonnant, c’est qu’il soit encore en vie alors que 2 ans auparavant et lors de son "duel" avec Mulder, il était à l’article de la mort. Ca sent déjà le scénario un peu tiré par les cheveux pour pouvoir se resservir du personnage. Autre bêtise : celui qui s’occupe de lui répète bien plusieurs fois à un plus jeune qui va prendre la relève de ne pas s’approcher de lui et surtout de ne pas l’écouter car il est très dangereux : ce dernier ne loupe pas la première occasion qui se présente à lui pour pencher l’oreille pour mieux entendre le prisonnier... C’est beau d’être con. Du coup, Modell s’échappe. Ca aussi c’est très fort : un vrai légume pendant deux ans, et d’un seul coup il se remet à courir. On n’est déjà plus à une incohérence près.

A peine est-il sorti de prison que l’état d’alerte est déclenché au FBI (bien normal me direz-vous pour un tueur en série auteur de 17 meurtres). Mulder briefe bien tous les agents participant à l’opération visant à le récupéreren leur martelant que surtout, on ne doit pas l’écouter (attention, ceci a de l’importance pour plus tard !), et la chasse à l’homme commence. Et comme par hasard, les meurtres commencent. La première victime : le procureur qui représentait l’accusation lors de son procès. Bien bateau se dit-on à ce moment-là que de nous servir un scénario de vendetta personnelle. L’identité du tueur - outre que le lien avec Modell soit évident aux yeux de tous - ne fait aucun doute : le pauvre bonhomme a été tué par une ingestion un peu trop massive de peinture, de couleur bleu céruléen. Rappelons que c’est la couleur de prédilection de Modell. Le tout agrémenté d’un idéogramme japonais (notre tueur est aussi un adepte du Bûdo - un art guerrier japonais - pour ceux qui ne s’en souviendraient pas ou qui auraient raté Pusher) signifiant Kitsunegari, littéralement en anglais Fox Hunt, ce qui signifie que Mulder est traqué (Gilligan aurait été bien emmerdé pour écrire son scénario s’il le prénom de Mulder avait été John).

Ce qui est curieux, c’est qu’après ce forfait, il a pris rendez-vous avec la femme de celui qu’il venait d’assassiner (je peux pas dire sauvagement, parce que c’est pas très violent de mourir en avalant de la peinture. Enfin, ça doit pas être vraiment très agréable non plus), et ce à l’usine Falls Church (drôle de nom quand même). Devinez quoi ? Ben toute la troupe du FBI s’y rend, normal quoi. Pendant ce temps, deux policiers s’aventurent en "freelance" dans le bâtiment. Ils manquent de se retourner l’un contre l’autre puisqu’ils se font prendre par le jeu de Modell. Heureusement, la cavalerie arrive toujours au bon moment, et c’est encore le cas cette fois-ci. Et c’est là que LA connerie intervient : Mulder, qui faisait tous ces beaux discours pour se méfier du tueur qu’ils pourchassent, sent que l’ennemi est dans le bâtiment en face de l’usine, et y va seul ! On se demande bien ce qu’il peut espérer faire, surtout qu’il a, rappelez-vous, bien rabâcher à tous les agents participant à l’opération que surtout on ne doit pas se confronter à lui pour ne pas se faire manipuler...

Bon, je passe sur le fait qu’il se confronte à Modell et qu’il en ressorte indemne. A ce moment-là de l’épisode on se dit qu’on se fout vraiment de notre gueule : pourquoi Modell ne tue-t-il pas l’agent du FBI alors qu’il cherche à tuer tous ceux dont il estime devoir se venger ? Ca ne tient pas debout, et ça sent le gros twist pour prolonger l’épisode. Et c’est là que la superbe idée intervient : ce n’est pas Modell qui tue ! En tout cas, il n’est pas impliqué comme on le croit. Etapde suivante : l’interrogatoire de la femme qui devait participer au rendez-vous. Intermède avant cela : suis-je le seul - à la première vision - à avoir trouvé ça louche qu’une femme de procureur rencontre un agent du FBI (précision : lorsqu’il lui a demandé rendez-vous, Modell s’est fait passer pour Mulder) dans une usine ? Surtout que comme elle le dit, elle n’avait aucune idée de ce qu’on lui voulait. Mouais, bien étrange ; tout comme les allusions qu’elle fait à la peinture ("coup de maître", "je ne le dépeindrais pas ainsi"). Aussitôt, Mulder fait le lien avec la façon dont le procureur a été tué et en déduit que c’est elle la meurtrière et qu’elle possède le même don que Modell, à savoir modeler l’esprit des gens (hé hé, vous vous y attendiez pas à celle-là hein ?)...

Je passe sur le reste, où Skinner tire sur Modell parce qu’il croit qu’il a un revolver (et ensuite la femme l’étouffe à l’hôpital) et Mulder est tout près de tuer Scully parce que machine lui fait croire qu’elle est sa partenaire et que Scully est elle (c’est assez clair là ?). D’ailleurs, au passage, Mulder la voit sous l’apparence de l’agent rousse avant même qu’une seule parole ne soit prononcée... Apparemment, ses dons de "pusher" sont super-développés à la femme du procureur. Enfin, comme je le disais, on est plus à une incohérence près... Ce qui est fort, c’est l’explication du pourquoi de son don : elle et Modell sont faux jumeaux ! Wahou ! C’est génétique : dans la famille ils ont tous le cancer à peu près au même âge et développent parallèlement des dons qui leur permettent de plier les autres à leur volonté. Bah dis, si pour avoir un don pareil le prix à avoir c’est d’avoir d’abord le cancer et ensuite d’en crever, je signe même pas le contrat dans mes rêves !

’Fin bref, tout est bien qui finit bien, Modell est mort et sa soeur a pas réussi à chasser le renard. Du coup donc, le Kitsunegari a foiré. C’est con...


Rien à rajouter au bilan de Pusher fait par Sullivan, dont le lien se trouve au début de cette review. Ca explique tout en peu de mots et exprime bien mon sentiment face à cet épisode très médiocre.