Not his day, is it ?

Tous les amateurs de sport savent que les matchs et autres duels les plus excitants, les plus intéressants sont ceux impliquant la fierté et l’honneur d’un pays, d’une région, d’une ville, ou d’un quartier au niveau amateur comme c’est le cas ici avec le match de basket annuel opposant l’Eastside, vainqueur des deux précédentes confrontations, au Westside dont le chef et entraîneur officieux est Avon Barksdale qui n’hésite pas à dépenser 20 plaques pour s’attacher les services d’un joueur de basket au talent prometteur car Avon "[is] tired of losing to these Eastside bitches every year."

L’Inspecteur Lester Freamon passe à la vitesse supérieure en décidant de s’intéresser de près aux propriétés possédées par Avon ainsi qu’aux éventuels liens entre certaines sociétés où Avon joue un rôle important. Ce travail de titan est réalisé avec l’aide de Sydnor et de Prez. Ils tombent sur le nom de Levy, l’avocat qui a notamment défendu D’Angelo Barksdale ainsi que Bodie.
Parallèlement, les écoutes se poursuivent. Un appel intercepté permet à Herc et Carv sur le terrain de mettre la main sur 22 plaques dans un sac plastique à l’arrière de la (sublime) Mercedes ML de Wee-Bey qui dit ne pas savoir que c’était là. Et c’est quand on voit qu’il ne bronche pas en voyant 22 000 dollars confisqués qu’on comprend qu’Avon se fait des couilles en or avec son biz. Freamon s’en rend compte par la suite quand il fait son rapport à Daniels sur le résultat des recherches et qu’il lui indique que leur profit est de l’ordre d’un million de dollars par mois. Et comme l’indiquait Lester à Sydnor et Prez, en remontant la filière de la drogue, on tombe sur des camés et des dealers. En remontant celle de l’argent, on peut tomber sur n’importe qui. Par exemple, sur le chauffeur d’un Sénateur.

De retour sur les toits, Carv et Herc continuent d’observer la cité. Enfin, Herc passe son temps à jeter des cailloux dans un seau rouillé. Carver, lui, se demande pourquoi tout est calme. En circulant en voiture dans la cité, ils aperçoivent du monde autour d’un stade. C’est là que se déroule la fameuse rencontre entre l’Eastside et le Westside. Ils tombent sur Poot et Bodie ce qui donne lieu à un échange qui me fait bien marrer :

Bodie - Ain’t you all on the clock ?
Herc - Ain’t you ?
Poot - We on break.
Carv - Then we on a break, too.

Par la suite, Herc entend Poot dire qu’Avon a les boules en voyant l’équipe du Westside malmenée. Il comprend que leur cible n° 1 est là. Il avertit Daniels qui s’amène avec Santangelo et Sydnor pour une filature superbement mise en scène. Herc et Carv sont ensemble dans leur véhicule. De même pour Daniels et Santangelo. Sydnor est seul. Tous en contact permanent par talkie-walkie. Mais Avon est bien rusé, et il connaît les rues. Malgré les trois véhicules de l’équipe de Daniels, il arrive à les semer. Alors qu’on croit qu’il s’est tiré, ou simplement descendu de voiture pour disparaître, il revient à la charge et roule au pas en passant devant Daniels venu sans conviction vérifier s’il était toujours là. Et Avon est là. Il fait signe que non avec son doigt comme pour le narguer et lui faire comprendre qu’il est trop malin pour eux. Sublime.

L’enquête continue avec Freamon et Greggs qui interpellent Shardene Ennis, la meuf de Dee, danseuse au Orlando’s. Après une petite discussion afin de cerner le personnage et de se rendre compte à quel point elle est fragile, Kima a l’idée de frapper fort en lui montrant le corps de Keisha Michaels, son ancienne collègue de travail, ce qui la fait éclater en sanglots et la pousse par la suite à quitter Dee.
De retour dans leurs locaux, Freamon offre à Shardene un des objets miniatures qu’il façonne pour la consoler. L’objet semble aussi faire office d’accord conclu entre les deux parties.

A la cité, Wallace fait part à Dee de son dégoût vis-à-vis de la vie qu’il mène et de son envie de reprendre les cours. Dee lui donne de l’argent et le soutient. Vu comme ça, le chemin que souhaite prendre Wallace semble être celui que Dee n’a jamais eu le courage d’essayer. Plus tard, un Poot curieux verra Wallace acheter de la dope.
Bubs, de son côté, se procure aussi de la dope. Non pas en l’achetant mais en la volant à l’aide d’un ingénieux système. Le problème est qu’il a failli se faire tabasser à mort pour de la dope qui s’avère ne pas être de la dope. A son grand désarroi. Il décide par la suite d’aller voir sa soeur qui accepte presque à contrecoeur de l’ "héberger" en lui donnant une clé de la cave où se trouve un canapé et quelques couvertures qui permettront à Bubbles de passer la nuit.

Avant d’avoir volé en douceur de la drogue appartenant à Avon dans une scène comique où il débarque avec son fusil et obtient les fioles sans une once de violence, Omar avait décidé de rentrer chez lui. En voyant la façon dont il vérifie si quelqu’un est entré (ce qui n’est pas le cas) c’est-à-dire via une sorte de mastique, je dois dire que j’ai eu le sourire aux lèvres. Ca m’a fait penser à une situation où j’avais eu la même idée, mais dans des circonstances différentes que je n’évoquerai pas.

Pour en revenir aux 22 000 dollars saisis par Herc et Carv, Daniels les convoque en fin de journée pour leur informer qu’en recomptant, il n’a trouvé que 15 000. Il exige le reste d’ici demain matin. "This doesn’t happen. Not with me. Not with my unit" ajoute-t-il. Après avoir fouillé leur bagnole comme des forcenés, Carver retrouve l’agent manquant qui était tombé dans le passage de roue. Le problème, c’est qu’ils comprennent que leur Lieutenant ne les croira pas.

L’escapade d’Omar à Franklin pour voler la dope d’Avon n’était pas pour faire joli ou pour jouer le tough guy. Il remet à l’entraîneur de l’équipe de basket de l’Eastside et concurrent d’Avon dans le biz les fioles qu’il a carottées en échange du numéro de bipeur de ce dernier et de l’indicatif utilisé par l’un de ses lieutenants (il obtiendra celui de Wee-Bey). Une fois près du Orlando’s, après que Wee-Bey soit allé acheter des sandwichs pour Avon et Orlando, Omar bipe Avon en utilisant l’indicatif de Bey ainsi que le numéro 911 comme message d’urgence. Avon refuse d’appeler depuis la ligne du Orlando’s comme le lui propose Orlando qui lui tend le téléphone mais préfère utiliser l’une des deux cabines téléphoniques qui se trouve dans la rue. Alors qu’on voit un Omar raccrocher depuis l’autre cabine de la rue, fumant calmement sa cigarette, et se dirigeant vers Avon en se disant que ce dernier est foutu, Wee-Bey apparaît avec les sandwichs. Avon, dans un acte de ruse qui inspire le respect, comprend en deux temps trois mouvements que le mec à la capuche qui s’approche de lui est un danger et saute se cacher derrière un véhicule. Wee-Bey intervient et, après un échange avec Omar, arrive à toucher ce dernier à l’épaule qui décide de partir en douce. Superbe scène.