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1.11 - The Hunt
So, who’s my daddy, now ?
La Traque
dimanche 28 mars 2004, par
Cet épisode au titre explicite exprime parfaitement ce que représente une enquête où rage et détermination cohabitent. La tension atteint des sommets des deux côtés.
Le début de cet épisode est dans la continuité du précédent. La scène du crime est littéralement inondée par différents services si bien que le Sergent Jay Landsman de la Crim en informe son Commissaire, Williams Rawls, qui vire "les inutiles" de manière assez comique : "Nobody move ! I said nobody fucking move ! If you haven’t been assigned a specific task by a homicide detective, you need to step away from this crime scene. Is there anybody doesn’t understand a direct order ? If you have not specifically been instructed otherwise, then remove your useless interfering asses from the area."
On apprend par Bunk que l’arme de Kima qui avait été scotchée à l’arrière avait glissé ce qui l’avait empêchée de l’atteindre. Toujours dans la foulée, Rawls, en compagnie de Landsman, trouve le passage emprunté par les deux tireurs. Ce dernier prévient Bunk et deux autres bonhommes et s’en vont inspecter les lieux pendant que Herc débarque, se demandant ce qu’il se passe.
A l’hôpital, le Préfet Warren Frazier se trompe en prenant l’interlocuteur de Lieutenant Cedric Daniels comme étant ce dernier ce qui le fait passer, disons les choses comme elles sont (de prime abord) comme un comme gros con je-m’en-foutiste et arriviste. Mais le regard de Daniels exprime comme toujours cette retenue dans l’expression de ses sentiments qu’il a envers ses supérieurs.
Retour sur la scène du crime où Bunk et Landsman repèrent des traces de pas et une sorte de pull. Les traces de pas retrouvées dans la boue sont moulées. Pour celles retrouvées sur le bithume, Bunk demande un marteau-piqueur. Rien que ça.
De son côté, Rawls envoie balader le type de la DEA qui avait mis à disposition les 30 plaques par un cinglant "Fuck your money" pendant que l’Inspecteur Lester Freamon arrive et ordonne à ses coéquipiers d’aller bosser. Carv n’est pas d’humeur et lui dit d’aller se faire foutre mais Lester garde son sang-froid légendaire en expliquant que les mecs de la cité vont se mettre à en parler au téléphone et qu’il faut deux bonhommes en haut des tours pour surveiller qui appelle. Sydnor va surveiller une cabine et Herc et Carv, une autre. Ce dernier fait un détour chez la meuf de Kima pour la prévenir.
En parallèle, Wee-Bey et Little Man préviennent Stringer que it’s done d’une cabine téléphonique. Little Man finit sa canette et la jette par terre.
McNulty débarque à l’hosto. Daniels l’informe qu’elle est vivante, en salle d’opération. On s’imagine à ce moment qu’on va pouvoir souffler un instant mais c’est sans compter sur l’émotion qui prend le relais de l’activité et de la tension issues de l’enquête avec
l’écoute de la cassette où on revit avec douleur ce qui sont peut-être les derniers instants de vie de Shakima Greggs : Savino, le fric, la tentative de localisation, le moment où elle sent qu’il y a un os, celui où elle n’arrive pas à retrouver son arme, et les coups de feu...
C’en est trop pour McNulty qui dégueule. Rawls s’approche de lui et lui dit ses quatre vérités :
"Listen to me, you fuck. You did a lot of shit here. You played a lot of fucking cards and made a lot of people do a lot of fucking things they didn’t want to do. This is true. We both know this is true. You, McNulty, are a gaping asshole. We both know this. Fuck if everybody in CID doesn’t know it. But fuck if I’m gonna stand here and say you did a single fucking thing to get a police shot. You did not do this, you fucking hear me ? This is not on you. No, it isn’t, asshole. Believe it or not, everything isn’t about you. And the motherfucker saying this, he hates your guts, McNulty. So you know if it was on you, I’d be the son of a bitch to say so. Shit went bad. She took two for the company. That’s the only lesson here."
Par la suite, arrive la meuf de Kima. Après un instant de concertation, le Préfet semble passer l’éponge (ce qui fout la rage à Carv) et c’est le Sous-Préfet Burrell qui s’en va la réconforter.
Côté Avon crew, Wee-Bey arrive dans la boutique de photocopies dirigée par Stringer Bell légèrement excité. Il raconte que tout s’est bien passé excepté la meuf qu’il y avait à l’arrière qu’il aurait laissée partir. Sauf que Little Man a flippé en la voyant et lui a aussi tirée dessus. Stringer informe Bey que la meuf était flic et qu’elle est pas morte ce qui le pétrifie. Mais Stringer garde la tête froide et tire rapidement les conclusions en lui disant que Little Man gotta go avant d’aller voir Avon et de se prendre un savon. Ils décident de brûler la maille.
Freamon, une fois sur les lieux de l’appel passé par Bey à Stringer, envoie la canette au labo. Le premier tireur (Little Man) est identifié.
Bubs qui essaie de contacter Kima en la bipant se retrouve au poste et se fait "interroger". Bunk prévient McNulty qui s’amène à la Crim pour apaiser la situation et prévenir Bubs de ce qui s’est arrivé à Kima.
Pendant ce temps-là, Wallace appelle Poot depuis la cambrousse où il se trouve pour prendre des nouvelles et pour lui dire qu’il en a marre de rester là où il est.
Savino n’ayant toujours pas été retrouvé, McNulty, agacé par la situation, se rend chez son avocat (ou du moins, celui qui l’a représenté plusieurs fois dans des affaires) Me Levy. Mais ce dernier n’est pas très disposé à coopérer. Le Substitut Pearlman essaie
de négocier prudemment sachant que Morrie Levy est un bonhomme influant et que Rhonda ne souhaite pas rester Procureur-Adjointe toute sa vie, mais McNulty ne l’entend pas de cette oreille et exprime explicitement ce qui ressent avec des répliques exquises :
"Ronnie here is being polite. She’s a member of your twisted little tribe. She’s putting it into your twisted little language. Me ? I wouldn’t wipe my ass with a Baltimore lawyer. No offense. I mean, I’m willing to let you little ratfuckers suborn perjury, blow smoke up a judge’s ass and jury-tamper your balls off without losing the slightest bit of my sunny disposition. Fuck me if I don’t let you structure your cash into briefcase fees, either. That’s between you and the IRS. Neither one of you is anyone’s friend, right ?"
Il poursuit en le menaçant d’une enquête de la part du bureau du Procureur qui ira éplucher ses comptes ce qui force Rhonda à aller dans ce sens même si on sent bien qu’elle corrobore les propos de Jimmy à contrecoeur. La suite est là pour le confirmer puisqu’elle lance plusieurs fois un fuck you à McNulty qui défend ses positions avec des paroles pleines de vérités :
"Another career in the balance. If only half of you in the state’s attorney’s office didn’t want to be judges, didn’t want to be partners in a downtown law firm, if you had the balls to follow through, you know what would happen ? A guy like that would be indicted, tried and convicted. The rest of them would back up so we could push a clean case through your courthouse. But no, everybody stays friends. Everybody gets paid. And everybody’s got a fucking future."
Rhonda lui dit aussi quelque chose de vrai à savoir qu’il se sert de tout le monde.
Plus tard a lieu une réunion avec notamment Levy, Savino, McNulty, Bunk, Landsman, Pearlman et une autre représentante du bureau du Procureur. L’avocat Levy joue bien le coup puisque Savino ne part en zonzon que pour trois piges.
Une autre réunion a lieu dans le bureau du Sous-Préfet Burrell en compagnie du Commissaire de la Crim, William Rawls, du Commissaire des Stups, Raymond Foerster et du Lieutenant Cedric Daniels. Burrell, suivant les ordres du Préfet ordonne des raids pour présenter de la "dope on the table" lors de la conférence de presse à venir comme réponse à ce qui est arrivé à l’Inspecteur Greggs.
Daniels sort de là dépité et se lamente en disant : "Dope on the damn table..." Foerster réplique : "It’s like the man said. We’re letting them know who we are." Ce à quoi Daniels répond : "Yeah. And who the hell are we ?"
De retour au bureau, Daniels prévient ses troupes des raids à venir avant d’ajouter qu’ils laisseront la planque principale afin de ne pas éveiller les soupçons d’Avon Barksdale quant à de possibles écoutes. A la grande surprise générale (ou presque), Burrell débarque pour voir Daniels et lui gueule dessus. Il est au courant pour la planque principale. Burrell’s got a rat.
Jimmy se rend à une réception pour demander de l’aide au Juge Phelan. Mais ce dernier, en lice pour des élections ne souhaite plus se mouiller. Jimmy lui lance un "Who’s my daddy, now ?", en référence à ce que ce même juge lui avait dit dans l’épisode 8 quand il avait prolongé les écoutes alors que Burrell voulait les arrêter.
Les raids se passent sans incident. Beaucoup de prises en drogue et en billets verts. Question prise, Herc et Carv ne se privent pas et prennent chacun une liasse qu’ils glissent dans leur gilet pare-balles. Tout cela découle évidemment du fait que Daniels pensait qu’ils avaient essayé de se sucrer alors qu’une partie de la prise de l’époque était tombée dans le passage de roue.
Finally, there’s a lot of dope on the table, and guns, lors de la conférence de presse où sont filmés le Préfet Warren Frazier, le Sous-Préfet Ervin Burrell, le Commissaire de la Crim, William Rawls et le Commissaire des Stups, Raymond Foerster.
Wallace appelle de nouveau Poot et lui demande de lui envoyer de la maille pour pouvoir se payer un billet de car et quitter le patelin où il se trouve et qui commence à le soûler. Cette conversation, noté par Prez comme étant non pertinente, est l’une des rares dans une soirée plutôt calme après toute l’agitation que l’on a connue.
La dernière scène nous montre Kima dans sa chambre d’hôpital et une des machines indiquant un état d’alerte rouge. Ses chances de survie semblent bel et bien plus qu’infimes.
Cet épisode à la tension extrême nous embarque au coeur d’une enquête de police si bien mise en scène qu’on en oublie que c’est une fiction. Du très grand art.
9,5/10.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires
Messages
1. > So, who’s my daddy, now ?, 17 décembre 2005, 04:44, par Banks
Bonjour,
Je suis un lecteur assidu de vos chroniques sur la série "the wire". Et pour l’episode "the hunt" (ou celui d’avant je sais plus), il me semble que vous oubliez de mentionner qqch que j’ai noté et que j’ai trouvé ingénieux...Ca concerne Bubs et les scenes ou on le voit ds le parc.Il hésite entre le bon et le mauvais coté.Et je trouve que le jeux de lumière et de plan de caméra reflète super bien ce dilemme. Je pense que c’est assez bien fait pour être noté. Peace y’all.
2. > So, who’s my daddy, now ?, 7 février 2006, 01:39, par Matters
Salut,
Bon KB, j’ai eu le plaisir de voir des épisodes de série telle que the shield, rescue me grâce à tes sous titres et je tiens à t’en remercier infiniment.
Je kiffe ton écriture et tes reviews très pertinentes. J’avais pas capté cette partie du site et c’est vraiment intéressant. Je lirais plus en détail tes reviews de the wire, The Shield et Rescue Me dans les semaines qui viennent.
Je suis d’accord avec toi,cette épisode est bluffant sous tous rapport.
Des scènes tragiques et qui sonnent extrément justes : Perso, seul The shield dans le genre cops avait réussi à m’émouvoir autant.
L’aspect politique et bureaucrate est intégrer de façon remarquable avec l’enquête et ça a tendance à faire passer pour ridicule la saison 4 de the shield, et ceci même avec une Glenn Close comme actrice.
Juste un détail : tu n’as pas trop insisté sur la possible enflure de l’équipe de Daniels qui tuyaute Burrel.
Moi, je sens bien Daniels justement vu qu’un pote de McNulty travaillant au FBI ( et ressemblant à Jay Karnes^^) l’avait tuyauté en stipulant qu’il n’était pas net.
Sinon continue comme ça et au fait, je voulais savoir si il était toujours prévu que tu fasses les sous titres des ’zodes de rescue me saison 2.
Si il s’avère que tu as les subtiles en anglais, ça mérite !
Merci encore pour tous ce que tu fais