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1.12 - Cleaning Up
You’d rather live in shit than let the world see you work a shovel
La Purge
dimanche 4 avril 2004, par
Comme son nom l’indique, cet épisode montre comment les deux camps emploient tous les moyens pour nettoyer la merde laissée derrière eux, et rester propre.
La première scène de cet épisode laisse entendre que l’Inspecteur Shakima Greggs est en vie d’après ce que dit le Lieutenant Cedric Daniels à l’Inspecteur James McNulty. Ce dernier, désabusé, semble vouloir lâcher l’affaire et affirme que toute cette affaire Barksdale n’était qu’un moyen de prouver son intelligence et de montrer à quel point le service était bordélique.
Daniels ne le dément pas mais précise que cette affaire est devenue importante avec ce qui s’est passé à Kima.
Stringer débarque dans la cité pour parler à Dee et Bodie. La planque principale ayant été atteinte par les raids, ils récupèrent leur bipeur et leur file un portable chacun avec trois numéros : le premier si besoin de stock, le deuxième si besoin de renforts et le troisième si besoin de lui. Fini les conversations par téléphone. Ce dernier ne sert qu’à fixer un rendez-vous et la discussion a lieu face à face.
McNulty arrive au bureau et apprend par Freamon qu’ils n’utilisent plus les téléphones, ce qui est loin de l’étonner.
Le Sous-Préfet Burrell apprenant la nouvelle, ordonne à Daniels de garder Freamon et Pryzbylewski, et de rendre Sydnor et Santangelo prétextant qu’il n’a plus besoin d’autant d’hommes. Il ajoute qu’il a bien agi (traduction : vous m’avez toujours obéi, n’avez pas crée d’embrouilles) et qu’il sera récompensé pour ça. Le pote de Burrell qui est aussi dans la pièce, another shark, fait savoir qu’un poste va se libérer à la direction nord-ouest.
Le Substitut Rhonda Pearlman, pour sa part, est "convoquée" par son chef à propos de personnes enquêtant sur les rapports financiers des campagnes électorales de Baltimore. De peur d’être traîné dans la boue (tout le monde connaît les dégâts que peuvent faire un scandale en politique ; kifkif pour les rumeurs colportées par la presse), il décide de rendre cinq chèques de donateurs non identifiés. Mais Rhonda n’est au courant de rien. Elle se doute qu’il s’agit de l’équipe de Daniels et en a la confirmation quand elle va le voir. L’Inspecteur Freamon, qui a eu l’idée d’éplucher les comptes, ajoute qu’il s’agit de l’argent en rapport avec Avon Barksdale. En sortant, elle voit Shardene, la danseuse du Orlando’s, marcher à travers la pièce, et regarde les autres en se demandant bien ce qu’ils foutent. Shardene apprend en fait à faire des pas militaires, afin que chaque pas qu’elle fera mesure un pied (30 cm). Il s’agit en fait de savoir où l’équipe de Daniels devra installer les micros et la fibre optique pour donner sur la pièce où se trouve le coffre-fort d’Avon, c’est-à-dire la pièce où a lieu toutes les discussions importantes.
Au Orlando’s a lieu une réunion entre Avon, Stringer et l’avocat Levy. Stringer rappelle que le début de tout ce merdier a commencé lors de l’acquittement d’Avon (cf. le pilote) avec le témoin assassiné par la suite. Levy suggère immédiatement le nom de Nakeisha Lyles avant d’ajouter froidement : "The point is anybody who can hurt you can be put into play. The less I hear, the better." Levy s’en va et Avon et Stringer commencent alors à dresser la liste de ceux qui sont en jeu (Bird, Wee-Bey et Savino diront rien, Little Man "n’est plus un problème") et de ceux qui peuvent leur nuire.
Conséquence de ça, Avon fait venir D’Angelo au Orlando’s et lui dit qu’il veut parler à Wallace. On sait tous ce que ça signifie. Dee également. C’est pour ça qu’il le défend d’autant plus que Wallace est en quelque sorte son protégé : "I am sitting here telling you
that the boy is out the game. And even if he wasn’t out the game, he wouldn’t be no problem." Stringer lui répond qu’ils veulent simplement lui parler. Dee se lève alors et dit à son oncle de laisser le bonhomme tranquille. Avec calme mais fermeté. Une fois qu’il a quitté la salle, il souffle un bon coup pour essayer de relâcher la pression.
L’équipe de Daniels apprend la mort de Nakeisha Lyles, la meuf dont le témoignage avait fait acquitter D’Angelo. Ils comprennent rapidement qu’Avon Barksdale est en train de faire le ménage. Et ils comprennent aussi rapidement qu’il faut faire protéger Wallace et Shardene. Freamon accepte volontiers d’héberger cette dernière non sans rappeler le leitmotiv "protect and serve".
Wallace, de son côté, est de retour à la cité, prêt à reprendre du service. Dee tente de l’en dissuader mais le Wallace fait remarquer avec justesse mais aussi de manière presque désespérée que ce monde, c’est tout ce qu’il connaît : "This shit... this is me, yo, right here."
Le Sous-Préfet, apprenant les enquêtes sur les rapports financiers des campagnes électorales de Baltimore, "convoque" le Lieutenant Daniels très probablement sur ordre du Sénateur Clay Davis dont le chauffeur avait été arrêté sortant de la cité Franklin avec 20 plaques.
Le Sénateur emploie d’abord la langue de bois pour faire comprendre à Daniels qu’il faut arrêter ces enquêtes. Mais quand ce dernier insiste sur le fait que l’arrestation du chauffeur était justifiée, le Sénateur s’emporte et dit à Burrell : "Will you explain to this motherfucker just what it is he’s doing here ?" avant d’ajouter : "Fool, what do you think ? That we know anything about who gives money ? That we give a damn about who they are or what they want ? We have no way of running down them or their stories. We don’t care. We just cash the damn checks, count the votes, and move on."
Daniels reste de marbre devant ces propos puis s’en va.
De retour au bureau, on voit l’Inspecteur Hauk exulter en voyant qu’il a terminé 18è au concours de sergent et Carver, 37è. Freamon sort un "Sergent Haulk", ce à quoi Daniels réplique par un hilarant "Gold help us".
A la cité Franklin, Bodie rencontre Stringer qui le charge d’éliminer Wallace. Bodie prévient par la suite Poot qui a du mal à se faire à l’idée de devoir descendre leur pote d’enfance. Les trois traînent ensemble la journée. De retour dans le pavillon qui sert de domicile à Wallace, Poot et quelques gosses dont ils s’occupent, on les voit monter les escaliers où la lumière serait la bienvenue. Wallace cherche les gosses qui semblent ne pas être là. A ce moment, un zoom sur Poot regardant derrière lui nous fait comprendre que c’est le moment. On voit alors Bodie mettre sa capuche et faire un signe de la tête à Poot lui disant de le suivre. Les deux font ensuite face à Wallace dans une pièce exigue. Contrairement à ce qu’on pouvait croire, c’est Bodie qui a le plus de mal à appuyer sur la gâchette. Poot prend l’arme et tire à son tour.
La fibre optique une fois installée, Freamon est sur un gros coup. Il apprend qu’Avon envoie Dee chercher un paquet à New York. Sydnor pose un dispositif de pistage sur la voiture de location de D’Angelo. Bunk découvre Wallace. Daniels en est informé. Freamon tombe par hasard sur un journal dont le titre parle d’un H.L.M. recevant une aide fédérale de 250 millions de dollars.
Dee se fait arrêter sur l’autoroute par une voiture de police. Peu après, il voit arriver McNulty. Au poste, il ne veut parler qu’à son avocat. McNulty l’informe que Wallace a été tué.
Levy débarque avec Stringer. Dee affirme qu’il y est pour rien. Stringer lui demande qui ça peut bien être dans ce cas. L’avocat essaie de calmer la situation en affirmant qu’il a de bonnes chances de sortir sous caution. Mais Dee sait bien qu’il prendra pour le kilo de coke retrouvé dans la bagnole. Il demande ensuite à Stringer où se trouve Wallace. Stringer comprend que Dee risque de déconner et lui dit de fermer sa gueule mais Dee ne cesse de demander (en haussant le ton progressivement) où se trouve Wallace. Stringer refuse de rester et s’en va après avoir dit : "All right, you stupid motherfucker. You made your decision."
Burrell sort le grand jeu avec un dossier du FBI au nom de Daniels du temps de son activité au quartier est et lui ordonne de classer l’affaire. Mais ce dernier n’est pas dupe et sait que si le Sous-Préfet avait voulu le salir, il l’aurait fait depuis longtemps. Il sait aussi qu’il souhaite à tout prix éviter d’attirer l’attention de la presse. Daniels refuse désormais de fermer les yeux sur les coups bas et autres saletés. Il dit clairement ce qu’il pense : "You’d rather live in shit than let the world see you work a shovel." Il finit en disant qu’il continuera l’enquête jusqu’aux 90 jours d’écoute autorisées par la Cour puis s’en va.
Les dernières séquences nous montrent McNulty et Daniels entrant seuls au Orlando’s. Avon se retourne et Daniels lui met les menottes. Stringer en fait de même mais McNulty le regarde et lui sort un "Catch you later" à double sens. Daniels embarque Avon sous les yeux d’un Stringer qui semble plus intrigué par McNulty. A ce moment là, on voit Jimmy s’arrêter et regarder Stringer dans une scène où je me demandais franchement ce qu’il allait faire (j’avais pensé à un coup de folie). Finalement, il s’en va également après avoir confisqué les 150 plaques se trouvant dans le coffre-fort.
L’avant-dernière séquence nous montre Sydnor repartant au Service des Véhicules avec un goût d’inachevé par rapport à cette enquête qui a commencé de rien pour en arriver à une vaste toile d’araignée d’informations que représente le tableau avec les locaux et autres emplacements à côté des têtes de la bande à Avon et leur place dans la hiérarchie façon FBI dans The Sopranos.
La dernière séquence montre le banc de la cité Franklin et les alentours. L’endroit est désert, mort, tout le contraire de l’activité et de l’agitation connues dernièrement.
Cet épisode semble sonner la fin d’une longue enquête avec l’arrestation d’Avon bien que les preuves contre lui soient plus que légères. La (tentative de) purge effectuée aura fait des dégâts visibles. Ou à venir.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires