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7.07 - Orison
C’est bon des petits pois avec des doigts cuisinés à la vapeur...
Orison
, par
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Depuis quasiment toujours on a considéré Eugene Victor Tooms comme la référence du stand alone tendance serial killer dans The X-Files... Et bien avec cet épisode, « Orison » qui est la suite de l’épisode « le fétichiste » de la saison 2 (« Irrésistible ») il est carrément détrôné au profit de notre sympathique pervers adorateur de vernis à ongles et de ce qui se trouve en dessous... Bien que cet opus est sans doute la meilleure séquelle de stand alone de la série il me faut préciser qu’il m’a été dur d’affirmer cela car ça s’est joué à un cheveux (si je peux dire) entre Tooms et Donnie Pfaster, celle du Pusher (saison 5) étant éliminée d’office tellement elle fut décevante, et que Tooms, ben je l’adore. C’est dire donc si cet épisode m’a ravit à l’époque où je l’ai découvert...L’histoire rapidos pour ceux qui n’ont pas suivi : nos deux agents du FBI enquêtent sur la disparition de détenus, qui avec l’aide d’un prêtre qui chantonnent des chants religieux hypnotisant s’évadent. Scully est alors confrontée à ses peurs, c’est alors que resurgit du passé, l’homme qu’elle a tant essayé d’oublier : le terrible et pas du tout sexy fétichiste Donnie Pfaster...

Cet épisode a maintes qualités, tout d’abord son thème paranormal : le pouvoir de l’hypnose collective (mesmérisme, via le charismatique prêtre Orison), sans doute issu d’une trépanation (très « esprit XF »), sont des éléments plus ou moins déjà abordés dans X Files ; mais jamais de la sorte, ce qui fait que l’on ne tombe pas dans la répétition et qu’il s’en dégage une sorte nouveauté familière (le mélange parfait). Surtout que l’histoire tranche nette avec « le fétichiste » : ce n’est donc pas du tout une resucée, avec une intrigue à part entière découlant du personnage du prêtre Orison. Kiffer autant ce segment peut être en bonne partie imputable à la magnifique réalisation du merveilleux Rob Bowman : les ralentis sont ici exploités à la perfection et retranscrivent bien ce que ressentent les divers protagonistes du moment, du grand Art, et ça je me devais de le signaler... Une fois passé le retour de Donnie Pfaster on remarque que le vrai thème de cet épisode est le bien et le mal. On pourrait alors se croire dans un épisode de MillenniuM puisqu’on finira, lors du générique final, par se poser la question suivante : les hommes capables des pires atrocités sont ils démoniaques ? Cela n’a rien de bien étonnant lorsque l’on sait que c’est suite à l’écriture de « Irrésistible » que Carter a eu l’idée de créer sa 2ème série (si chère au FLT)...
Un thème fort qui avait déjà été introduit dans « le fétichiste », mais qui ici est poussé encore plus loin en apportant une réflexion sur le sujet dont le basculement des sentiments de Scully en est l’image parfaite (cf la fin de l’épisode). Quand elle se demande ce qui l’a influencé dans ses actes : est ce le bien ou le mal ? On est carrément pris aux tripes... Ici il est donc question de Dieu et du démon, du Bien et du Mal, mais de façon bien moins « gnian-gnian » que dans « Révélation » ou « l’âme en peine ». Scully est à nouveau confronté à ses croyances religieuses, et Mulder affirme une fois de plus son indétrônable athéisme. Mais cette fois le Bien semble bien moins « tout blanc » et on sent même Mulder prêt à croire à la tendance religieuse de Scully. Elle semble d’ailleurs tout à fait rôdée notre petite Dana, endurcie par ce que lui avait fait subir Pfaster 5 ans plus tôt, ce qui nous donne l’occasion de voir une Scully vraiment forte (à l’instar d’une Helen Ripley dans les films « Alien »). Elle est prête à affronter le Mal, tout comme le fait Frank Black au quotidien, ce qui bien sûr nous tiens en haleine tout le long de l’épisode. Elle avait enfin retrouvé la force qu’elle cherchait, la force dont elle avait besoin dans « le fétichiste ». Pour s’en convaincre il suffit de voir la magnifique scène de combat dans laquelle Scully lui fout la pâté au Donnie, on sent que depuis que celui ci l’avait fait souffrir 5 ans plus tôt, qu’elle a acquit une grande force et une grande maturité.
De plus, dès le début d’ « Orison », on retrouve la glauque et terrifiante atmosphère qui nous avait marqué dans « le fétichiste ». On a aucun mal, du coup, à faire le lien avec cet épisode ce qui est plutôt une bonne nouvelle, évidemment. Mais on sent qu’il y a quelque chose de plus : on sent planer une menace lourde de conséquences pendant les 36 premières minutes, via la chanson « Don’t look any further », que Scully entend un peu partout, (menace qui après 36 min devient concrète). C’est pesant et angoissant, l’ambiance est vraiment parfaite, ceci est dû à la réalisation bien sûr, mais aussi à la qualité d’écriture d’un certain Chip Johannessen (jadis un pilier de MillenniuM) qui nous dépeint un Donnie Pfaster encore plus machiavélique que dans le premier épisode. Car il a dût ruminer sa vengeance depuis 5 ans et ne penser qu’à Scully, celle qui aurait pût être sa dernière et plus belle victime. Mais en plus il a l’air plus intelligent, plus lucide, plus conscient des actes qu’il commet. Dans « le fétichiste » il avait l’air plus froid et détaché comme s’il n’avait pas vraiment conscience de ce qu’il faisait, d’ailleurs au début il ne tuait pas et semblait presque troublé par ses propres actes. Il dépouillait seulement des cadavres, ce n’était que le début. 5 ans après, il n’y a plus de doute possible, il est un monstre, il le sait et ça lui plaît, voilà qui le rends plus terrifiant et redoutable qu’avant...
Dans les rares et maigres défauts que l’on pourrait relever dans « Orison » il y a la musique de Mark Snow qui est un peu discrète je trouve, dommage... Et puis peut être le coup du 666 du radio réveil de Scully (un peu de l’abus ça), ou encore le coup du morphing de Donnie Pfaster en « démon » lorsqu’il s’apprête à tuer le prêtre, ce qui est selon moi est un peu superflu en plus d’être risible (ce qui coûte un 1 point à la note)...
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires