Un bond en avant

Miss Walker est morte et enterrée, Jerry est devenu le chef d’escouade et a demandé en mariage sa Béééééth, Roxanne semble avoir un semblant de storyline et Meg est en pleine émancipation tandis que c’est bien parti pour faire de Will le prochain champion olympique du 100 mètres. Bref, il fallait secouer un peu tout ça.

La reconstruction de la famille Walker et du quartier nord

Chez les Walker

La mort de la mère de Sam les a tous profondément marqué mais aucun n’en parle. Sam tente d’oublier en s’entrainant à la course dans les froides rues, Angela teste de nouveaux vêtements, Nathan fait joli en fond de décor mangeant un cookie ou autre et Henri veut prouver qu’il est le plus fort, qu’il peut s’en sortir seul.
Le deuil est très bien mené. Henry s’enferme dans une tour de babel. Pour lui, grand individualiste, il n’acceptait d’aide que de sa femme. Et voilà la voisine qui leur fait des rotis et des gateaux et Helen qui lui refile les vieux vêtements de Patty pour Angela. Toute cette générosité ne lui apparait pas comme de la compassion mais de la pitié et il n’en veut pas. Heureusement, Nathan interviendra en lui rappelant que sa mère faisait pareil qu’Henry à la mort de son mari et que cela ne lui a pas réussi. Henry ouvre enfin les yeux et on sent l’effort surhumain qu’il fait lorsqu’il va remercier Helen et lui demander l’adresse d’un magasin de chaussures pour aller avec le nouveau pull d’Angela (un pull d’un vert immonde en plus)

C’est donc Nathan qui encore une fois débloque la situation. On le voit peu, il intervient peu mais toujours à bon escient. Il a énormément progressé et on sent que la prison l’a changé. Reste à savoir dans quelles proportions exactement. Mais il n’est pas le seul à avoir changé

Dans la rue

Willy Johnson également a changé. Oui, le Willy incitateur de la haine et des émeutes qui se fait tirer dessus en final de la saison 1 revient précher à nouveau dans la rue, mais en fauteuil roulant. Les émeutes et sa presque mort (beaucoup le croyaient mort sur le forum) l’ont marqué et comme bien souvent, on se tourne vers la religion dans ces cas-là. Et lui s’est tourné vers l’islam et a d’ailleurs changé de nom. Et maintenant, il prêche les preceptes de cette religion sous un angle pacifique à ses anciens camarades qui le suivent. Ce changement à 180 degrés est assez perturbant pour Nathan et pour moi également. Cela mérite un vrai développement en profondeur des raisons de ce changement, des répercussions que cela peut avoir sur la communauté et finalement, si il n’a pas un autre but que celui de la paix (genre devenir un gourou de secte vu comme il lui mange tous dans la main sans tenir compte de ce qu’il raconte). Malheureusement, j’ai assez peur d’un traitement trop partisan au vu de l’écho dans l’actualité. Mais bon, j’ai confiance dans les scénaristes qui savent très bien jongler avec les situations délicates.

La presque storyline de Roxanne

Sans déconner, Roxy a un semblant d’histoire et même qu’il est développé en plus. Elle sort avec Lenny le technicien-rockeur. Et ils passent leur temps à se nettoyer le visage à coup de langue dans les placards. Le temps est venu pour eux deux de passer à l’étape suivante, de faire un bond dans leur relation en emboitant autre chose qu’une langue dans la bouche de l’autre. Roxy étant une femme libérée avant l’heure, cela ne lui pose pas trop de problème de passer à l’acte. Mais par contre, Meg retombe très bas à cette occasion en s’offuscant un peu trop et préchant l’interdiction absolu de sexe pré nuptial. Cela tombe assez mal pour une jeune femme qui picole sans retenue à sa première fête et embrasse à pleine bouche un mec plus vieux qu’elle le premier soir ... Emmettre des réserves aurait plus logique que précher cette abstinence.
Et on arrive à la fin de l’épisode où il semble clair pour Tao que Roxy l’a fait à l’arrière de la voiture de Lenny tandis que pour moi cela semble beaucoup moins évident qu’elle l’ait fait. Problème de dialogue qui n’osent pas appeler un chat un chat (saleté de Janet jackson et son tittygate de m**de) ou bien problème de traduction au doublage ? Quoiqu’il en soit, le passage a l’acte de Roxy me semble pas si évident, les regrets que Tao semble comprendre sur le toit me semblent plus une appréhension à mes yeux. Mais il parait que je vois toujours les épisodes de manière déformée à travers un kaléidoscope. Et de toute façon, il y a peu de chance que beaucoup de monde lisent cette critique vu que TF1 ne passera probablement jamais cette saison (si c’est le cas et que vous échouez sur cette critique après la diffusion de TF1, oubliez ma dernière phrase)

Quoiqu’il en soit, je trouve cette histoire assez mal traitée, plaçant le sexe prénuptial au même niveau que le traitement du deuil des Walker ou de la question de l’envoi de Jerry au Viet-Nam alors qu’on s’ne fout un petit peu que Roxy couche ou non. D’ailleurs, j’étais persuadée qu’elle était déjà passée à la casserole. A mes yeux, cette romance tient plus de l’obligation d’offrir quelque chose à Roxanne que d’autre chose et c’est dommage parce que Roxy mérite mieux que ça et que ce Lenny.

Meg et Drew

Meg veut aller au ciné-club de la fac avec Drew. Mais Meg doit garder le petit Will. Meg râle, annule le rendez vous avec Drew puis se rend compte qu’elle peut payer sa soeur pour surveiller Will et aller au ciné-club (qui passe un film italien en vost mais qui ne doit pas être italien dans la version anglaise vu le peu de raccord des lèvres lorsque Meg, Drew ou Roxanne prononce le titre du film. Serait ce un film français dans la vo ?). Bref, Meg va au ciné-club, emmerde les spectateurs en laissant la porte ouverte et en passant devant le projecteur pour finalement tomber sur Drew enlaçant une autre fille (qui ne doit pas être celle vu dans l’épisode précédent). Crise de jalousie et voilà Drew lui sortant : "être ensemble ne veut pas dire qu’on ne peut plus sortir avec d’autres". Mouais. Et Meg semble accepter cela à contre-coeur. Finalement, cela explique probablement son hyper réaction pro abstinence juste après sur le toit de Roxanne. Meg ouvre enfin les yeux et se rend compte que Drew est un connard. Largue le !
En se plaçant dans l’hypothèse qu’on ne le reverra plus (pitié qu’il dégage !), j’espère que les scénaristes ne vont pas faire "oublier" à Meg son intérêt pour les études universitaires, les auteurs contreversés de l’époque et l’envie de découvrir des courants de pensée autres que ceux formatés et dépassés de l’Eglise. De même, l’extrême libération de Drew me semble un peu tôt (on est qu’en 1964 il me semble) tant il fait hippie des 70ies avec cette position libérée sur la polygamie. Ou alors, c’est le grand initiateur de ce mouvement :-)
Autre point intéressant, il semble pratiquer les partenaires multiples et les aventures courtes depuis longtemps. Aurait il entrainer la naïve Bééééth dans le péché lorsqu’elle est arrivée à la fac ? Je l’espère, que cela donne de l’épaisseur au personnage et provoque des remouds avec son petit soldat d’amour.

Jerry Joe a un pied au Viet-Nam

Tout va relativement bien à la base pour Jerry Joe et son escouade. La radio annonce les premiers emmerdements des premiers marines en Asie mais cela n’affecte que peu le groupe destiné à rester hors du combat. En plus, JerryJoe est super doué en orientation grâce à son ouïe de lynx qui lui permet de repérer la base d’arrivée où leur chef écoute le match de basket. Trop fort ce Jerry Joe. Le record de la course d’orientation avec boussole truquée est battu et Jerry Joe est invité avec les autres chefs d’escouades à un dîner chez le commandant où il retrouve Diane, la femme du commandant, qui le veut dans son lit. Chantage au sexe de sa part que Jerry Joe refuse (il est fiancé et la date est fixée ! - jolie référence à un épisode précédent où elle lui sortait que tant que Béééth n’avait pas de bague et que la date n’était pas arrêtée, il pouvait coucher avec d’autres). Si il ne couche pas avec cette nymphomane, elle le balancera au commandant.
Peu importe les conséquences, Jerry Joe reste fidèle à lui-même et les idéaux de la nation et ne cède pas à la tentation. Elle le balance. Le commandant le convoque et lui fait comprendre qu’il ne croit pas l’histoire de harcelèment de sa femme car il la connait mais décide quand même de muter Jerry Joe dans une autre escouade pour son bien. Une escouade qui va aller au Viet-Nam.
Voilà, j’ai retenu deux morales de cette histoire : ne soit pas trop bon et couche à droite et à gauche. En effet, si il n’avait pas battu le record, il n’aurait pas été diner chez le commandant et si il avait couché avec Diane, il ne se retrouverait pas prêt à embarquer dans un avion en direction du Viet-Nam.
L’ensemble est assez bien mené mais un poil rapide. Les scénaristes ont du se dire que Jerry Joe en Caroline du Nord, c’est bien mais Jerry Joe dans la jungle du Viet-Nam, c’est mieux. D’où une certaine précipitation dans la conclusion de la drague de la Helen-like (elle me fait trop penser à Helen physiquement) pour justifier la nécessité de l’envoyer là-bas. C’est vrai que je suis assez impatient de le voir en action sur le terrain et ne plus avoir Palladino sur le dos mais l’intrigue pour en arriver là semble trop rapidement bouclée. Ils auraient pu montrer l’impatience de Diane dans cet épisode puis le chantage dans le suivant plutôt que tout regrouper au sein du même épisode.

Le reste de la famille Pryor

Patty glande comme d’habitude et se fait engueuler parce qu’elle veut faire des tâches qui ne sont pas de son âge (faire chauffer de l’eau). Voilà, c’est expédié.
Reste le trio Jack/Will/Helen. Une association (The March of Dimes) a accepté de prendre en charge tous les frais d’hospitalisation et d’opération de Will après qu’il fut confirmé par leurs médecins que l’opération avait de grandes chances de succès. Du coup, Helen n’a plus besoin de travailler. Jack est heureux d’apprendre cela (fini les fayots !) mais Helen ne l’entend pas de cette oreille. Elle se plait dans son travail et veut le garder, ce qu’elle fait sans l’accord de Jack qui râle évidemment et lui fait comprendre que seul lui a le droit de nourrir la famille et que l’argent d’Helen ne devra servir qu’à elle uniquement. On sent l’homme des 60ies élevé à l’ancienne touché dans son amour propre et la scène dans le garage est magnifique avec le parallèle des lunettes de protection qu’il n’utilise pas car achetées par Helen. Cette oposition entre Helen qui se veut femme moderne et Jack qui veut une femme à l’ancienne promet de très bonnes scènes à l’avenir.

Quand à Will, on le voit envieux de ses amis basketteurs. Et les scènes entre lui et Jack lui explicant à demi mots qu’il pourra peut-être faire pareil un jour prochain sont tout bonnement splendides. On sent à travers les gestes et les regards de Jack tout l’amour qu’il porte à son fils et tous les regrets qu’il a. Tom Verica est génial dans ce registre.
En plus, conclure toute la trame sur "peut il être opérer ?" aussi rapidement va permettre de nous recentrer sur le conflit sous jacent entre Jack et Helen en attendant le moment de l’opération et les répercussions de la réussite ou non sur le couple qui vascille déjà.

La performance de la semaine à Bandstand

On peut remarquer Dick Clark qui vante les mérites d’un enregistreur de 12 tonnes et 3 mètres cube à l’heure où les balladeurs mp3 se font plus petits qu’une clé de voiture.
Mais le véritable intérêt vient de la performance géniale d’Alicia Keys en Fontella Bass interprétant le grand classique qu’est aujourd’hui le titre "Rescue me". En plus, on a droit à la chanson en intégrale (même si elle est coupée sur une minute par des dialogues)

Voilà, je rend l’antenne et je passe le clavier à Nick pour l’épisode 2.07 et je vous retrouve pour le 2.08 ou le 2.11, cela n’est pas encore réglé, les tractions étant en cours.