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2.11 - Beyond the wire
Relax and keep cool
Sur tous les fronts
dimanche 10 avril 2005, par
Le Viet-Nam, c’est fun. Le quartier nord, c’est joyeux. Les soutifs, c’est pratique. Et la vidéo surveillance, c’est malin. Un épisode joyeux donc.
Les soutifs, c’est pratique
Patty a encore droit à l’intrigue "légère" de l’épisode. Sa classe a droit à un cours sur la puberté et notamment l’utilité d’un soutien gorge. Et elle se rend compte qu’elle en a besoin d’un. Gênée, elle en achète un toute seule mais il ne lui va pas. Elle se tourne alors vers Roxy, seule femme disponible de l’épisode qui va lui en piquer un à sa taille en s’en prenant un rouge vif ultra sexy en même temps. Scène complice entre les deux jeunes femmes qui se rapprochent par la force des choses n’ayant rien d’autre à faire. D’ailleurs, je me demande bien pourquoi Roxy vole un soutif sexy alors que son Lenny de rockeur voit sa tournée prolongée pour trois semaines et qu’il ne l’appelle même pas. Enfin bref. Comme toujours, Roxy est parfaite et Patty inutile. Enfin pas tant que ça puisqu’elle permet de mettre en avant l’intrigue d’Helen ? Je vais y revenir. Parce qu’elle a une autre utilité notre Patty : forcer Will à faire sa rééducation qu’il ne veut pas faire parce que ça fait mal. Je vois pas trop où ils voulaient en venir avec Will. Ca sent plus les prémices d’une vraie intrigue dans les épisodes à venir sur les difficultés de la convalescence.
Bref, je disais que Patty servait à l’intrigue d’Helen. Car oui, Helen est devenue une supersatr à l’agence de voyage en bossant comme une malade ce qui force Patty à aller acheter seule son premier soutien gorge et Meg à faire la cuisine de son rencart, cuisine qu’elle va rater. Problème pour Helen : vu ses talents, elle se voit confier la direction de l’agence. Que faire ? Doit elle sacrifier sa vie privée pour sa réussite professionelle ou bien sacrifier son travail pour s’occuper de sa famille. Le choix est encore plus dur qu’elle aime ce travail et que Jack la supporte enfin dans ce choix de travailler. C’est finalement une question toujours d’actualité 40 ans après. Et Helen a fait son choix : Elle va limiter son travail pour s’occuper de ses enfants un peu plus. Bon choix ou mauvais choix ? Ce n’est pas à moi de le dire mais vu le contexte de l’époque et la mentalité, cela semble le choix logique. Mais d’un autre coté, cela veut dire plus de temps avec Patty et ça, je ne le supporterais pas personnellement.
La vidéo surveillance, c’est malin
Jack s’ennuie au magasin. Il n’y a qu’une cliente et elle veut draguer Henry et envoie donc bouler gentillement notre Jack préféré. Heureusement, Peter, le frère flic glandeur arnaqueur alcoolique et fiancé a une idée. En effet, Jack a reçu une caméra vidéo à vendre et Peter en s’amusant avec remarque qu’elle pourrait servir à repérer les voleurs qui sévissent dans le quartier en ce moment. Cela reviendrait moins cher qu’embaucher un vigile pour tout le quartier. Pas con ce Pete. Problème : la bande vidéo ne peut enregistrer que deux heures. Ce qui est, vous l’admettrez, peu pratique si les voyous se pointent 2h10 après la fermeture. Mais comme Jack s’ennuye, il a du temps à perdre. Il se sait du tournevis et bricole l’enregistreur. En McGyver avant l’heure, il invente le système super LP puisqu’il réussit à enregistrer 6 heures de vidéo sur une bande de deux heures. Trop fort ce Jack.
Et en visionnant la bande, que voient nos deux frères ? Henry se faire allumer par la cliente qui a envoyé bouler Jack plutôt. Quel tombeur cet Henry qui avoue plus tard à Jack qu’il n’est pas encore prêt à "oublier" sa femme.
Le passage sur Henry est court et dispersé sur tout l’épisode mais il est magnifique. Les scénaristes s’attardent sur le creu entre le deuil et le moment où on refait sa vie. Henry reste enfermé chez lui, se plongeant dans le travail comme cela est démontré depuis deux ou trois épisodes. Sa belle soeur l’incite à sortir puis la cliente. Et il se décide finalement à aller au cinéma. Un petit pas en avant mais au combien important.
Je dois dire que toutes les scènes d’Henry relatives au deuil de sa femme me font quelque chose. L’empathie envers sa peine fonctionne à merveille. Et l’échange avec Jack où il confie qu’il n’est pas encore prêt à sortir avec d’autres femmes est magnifique. L’amitié entre ces deux hommes est devenue forte et emprunte de respect. Ce n’est que la suite logique après tout ce qu’ils ont vécu ensemble lors de l’ouverture ratée de la sucursalle. Cette amitié tout en réserve et pleine de respect est magnifique et prouve bien que la conception de la place des noirs d’Henry est la meilleure par rapport à celle de Nathan.
Le quartier nord, c’est joyeux.
La joie emplit le quartier nord à l’annonce de la reconstruction d’un parc de jeu pour les jeunes. Reconstruction amorcée par le prêtre du coin et les étudiants de l’université dont Boring Drew. Il entraine avec lui Meg et tout se passe bien. Les marteaux martèllent dans la bonne humeur, les clous se plantent gaiement et le soleil est radieux. Un monde parfait d’entraide entre les habitants noirs du quartier et les jeunes étudiants idéalistes blancs.
Et paf, la troupe de Nathan débarque pour proposer son aide qui consiste à virer tous les blancs travaillant là pour les remplacer. Et je dois dire que la force dégagée par ce groupe tout en noir et hallucinante. Nathan fait bien plus peur maintenant que la saison passée où il hurlait sa volonté de se battre. Drew et ses amis se retirent avant que cela ne dégénère. La tension est palpable et la déception se lit dans le visage des étudiants mais également des noirs qui étaient heureux de cette aide. Et Meg ne comprend pas les enjeux et les idées qui s’opposent à ce moment-là et va faire la morale naïve mais réaliste à Nathan. La scène est tout simplement magnifique.
Finalement, Drew réussit à la calmer et l’éloigner et Nathan va voir Jack. Encore une fois, son attitude et sa tenue rendre Nathan effrayant. Bien en contraste avec les propos qu’il tient à Jack lui demandant d’empécher sa fille de se méler des affaires des noirs et de rester loin de Sam. On sent une volonté protectrice derrière cela et tout n’est peut-être pas perdu pour Nathan.
Quoiqu’il en soit, Nathan a définitivement quitté sa tenue de boulet cette saison et est tout simplement génial. J’attends le moment où ça va péter, mais je sens un affrontement entre noirs, entre la troupe de Nathan qui s’impose en dictateur dans le quartier nord pronant la séparation blancs/noirs et les noirs refusant cette idéologie et voulant la mixité. Cela s’annonce passionant.
Le Viet-Nam, c’est fun
Il n’y a pas d’autre mot pour décrire Jerry au Viet-Nam. Non franchement, c’est même mieux que le club Med. Que propose le Viet-Nam ? Des matchs de foot, des soirées alcool à volonté, des randonnées dans les bois, des séances de bains à remous et même un atelier peinture sur corps. Que demandez de plus pour des vacances organisées ? Rien du tout à part peut-être des bimbos dociles en manque de sexe.
Et Jerry s’amuse bien dans toutes les activités proposées. Cela me rappelle même l’épisode de South Park où les jeunes doivent faire un exposé sur la guerre du Viet-Nam et que l’oncle Jimbo et Ned décrivent qu’ils devaient se battre pour être l’unité qui conserverait la grande roue.
Et paf, moment dramatique : Ramirez, venu d’une unité décimée au combat meurt. Jerry est vraiment bouleversé par cette mort, lui qui avait voulu faire ami-ami avec lui un peu plutôt lors du jeu de cache-cache nocturne du club Med. Ramirez avait refusé, gardant ces distances. Du coup, Jerry fait pareil avec son nouveau coéquipier de cache-cache la nuit suivante.
Intrigue peu passionante. Il ne se passe rien ou presque et la leçon du jour est trop brutalement amenée à mon goût.
Moi qui m’attendait à voir Jerry jouer à Rambo, je suis un peu déçu. Mais l’épisode a un mérite : il nous montre l’effroyable réalité de la guerre là-bas : tous attendent de se faire abattre par un ennemi planqué. N’importe qui peut y passer n’importe quand et cela fait mal aux survivants de voir ses compagnons à qui on s’était attaché disparaitre. Jerry l’a compris : si il ne veut pas devenir écrasé par la peine, il ne doit pas se lier aux autres qui peuvent mourir à tout moment. C’est terrible et effroyable ce quotidien de la guerre. Courage Jerry, on est avec toi.
Bandstand, c’est somnolant
Rien à signaler dans l’émission. Aucune guest musicale de prestige. Juste un groupe que je ne connais pas avec une chanson que je n’ai jamais entendu. Du remplissage sonore.
Je le dis tout de suite : épisode en dessous de tout ce qui nous a été proposé jusqu’à présent. Il reste quelques scènes magnifiques (Henry et Nathan) mais le reste fait plus remplissage qu’autre chose. En fait, cet épisode nous montre simplement le quotidien de nos amis : le quotidien d’un homme à la charnière entre le deuil et recommencer sa vie, le quotidien d’une femme qui hésite entre sa carrière et sa famille, le quotidien d’un vendeur d’électro-ménager, le quotidien d’une adolescente abordant la puberté et le quotidien d’un soldat à la guerre. Et comme toutes les vies, chaque jour n’est pas le plus émouvant ou le plus passionant. On est tomber dans un de ces jours sans. Dommage mais intéressant car cela les rapproche de nous.
6,5/10
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires