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2.07 - Ticket To Ride
Appréhensions
Sur la route
dimanche 6 mars 2005, par
Les Pryor se préparent à l’opération de Will, Jerry revient au bercail avec de mauvaises nouvelles, les Walker réclament leurs dues et Roxy choisit de partir à l’aventure.
Ah la la ! Comme ça fait du bien d’être parmi vous, membres de la Strike Team, version 2.0 ! Quel cadeau, quel honneur ! Vous ne pouvez pas savoir combien je suis heureux de pouvoir écrire quelques trucs -même si c’est pour dire n’importe quoi lol- sur cette merveilleuse série qu’ est American Dreams, sur Roxy, Roxy et Roxy. Quoique je me demande si j’arrive au bon moment vu ce qui arrive au personnage dans ce 7ème épisode...
En dehors de mes petites contributions sur Everwood (merci Tao au passage), ma prochaine review sur la LTE devait être le 16ème épisode de The OC. J’avais donc prévu de parler de la Newport Bitch, de Twist Oliver, du triangle S.A.S, de la Dragon Lady Julie Cooper et de sa nouvelle coupe de cheveux, etc, etc. Bon, il semble que ce ne sera pas encore avant un petit moment. Et là, je me rends compte qu’avec Everwood, American Dreams, Newport Beach... il ne me manque que Gilmore Girls comme quatrième as d’un carré de séries formidables mises au placard par nos stupides chaînes françaises. De ce fait, je songe de plus en plus à émigrer à Bruxelles. J’ai bien demandé à Virginie Efira si elle ne voulait pas larguer son mec pour moi de manière à ce que je puisse regarder tranquillos les chaines belges -que je ne possède pas- chez elle, hélas, ça n’a pas marché... Je lui ai même dit que j’étais un grand fan de Roger Laboureur (un ancien commentateur de foot belge), ça n’a pas marché non plus, elle n’aime peut-être pas le foot sans doute... Allez, j’en termine avec ce paragraphe d’introduction faussement drôle et je me replonge dans ce qui nous intéresse ici : Belgium Banstand !
Alors, quoi de neuf à BB à l’issue du 6ème épisode ? Meg continue de sortir avec son copain étudiant Drew malgré le petit côté polygame de ce dernier, Roxanne (que j’aime appeler Roxy) est "passée à la casserole" avec son petit copain musico nunuche Lenny (beaucoup moins cool que Kravitz, je sais c’est nul comme blague) et en a gardé un petit arrière-goût, Will a été mis au courant de son opération, Jack ne supporte pas qu’Helen continue de bosser alors que The March of Dimes va prendre toute l’opération en charge, et rien que de voir sa femme avec de l’argent qu’il n’a pas gagné lui donne des boutons, Jerry apprend qu’il est affecté au Viêt-Nam pour ses qualités humaines et ses qualités de soldat, et pendant ce temps-là chez les Walker, on essaye tant bien que mal de faire le deuil de maman Gwen.
Avant l’opération
Chez les Pryor, l’opération de Will approche et l’ambiance commence à s’aloudir. Helen est de plus en plus stressée et ce n’est pas Patty qui la relaxera, elle qui possède le cruel et habile art de mettre le doigt là où ça fait mal, en disant à son petit frère qu’il aura tout le temps de terminer sa maquette de char à l’hôpital où il va passer un long long moment et en demandant à sa mère que Will n’aura pas besoin de baskets avant un long long moment, que Will ne doit pas manger avant l’opération sinon il peut s’étouffer avec son propre vomi et mourir... Patty est une vraie tête à claques mais elle est si touchante lorsqu’elle demande à sa mère si son frère pourrait succomber à l’opération... Même Will pose une question qui blesse lorsqu’il demande à sa mère pourquoi elle n’a pas rangé ses baskets dans sa valise et qu’elle lui répond qu’il va porter un plâtre pendant un moment. "It won’t be forever", répond le petit Will et le soupir d’Helen en dit long. Toute joyeuse il y a quelques semaines en découvrant qu’il y avait une chance pour que son fils marche enfin normalement, la crainte que l’opération ne se passe mal grandit au fur et à mesure que celle-ci se rapproche. Pourtant réticent au départ, c’est bien Jack qui rassure sa femme et non l’inverse, en disant qu’elle a pris la bonne décision et précise qu’il lui fait entièremment confiance quand il s’agit de Will. Ce petit détail n’est probablement pas anodin car il sous-entendrait que Jack ne fait pas totalement confiance à Helen quand il ne s’agit pas de Will. A côté de cette intrigue sur la polio de Will continue de se greffer une autre intrigue sur le couple Pryor dont on a déjà eu un aperçu précédemment avec le job d’Helen que Jack a du mal à accepter.
L’heure de l’opération approche à grand pas, Helen retrouve l’étudiant en médecine, au cas où il aurait une raison scientifique qui pourrait lui donner un peu de baume au cœur mais il lui confie qu’elle sait déjà tout ce qu’il faut savoir et qu’elle n’a plus que la foi comme ultime recours. L’une des plus belles scènes, disons sûrement l’une des plus touchantes est celle à l’hôpital où la sœur emmène Will passer des radios sous le regard triste de Jack, Helen et Jerry et que ce dernier lève son pouce vers son petit frère pour lui faire comprendre que tout va bien se passer et que celui-ci lui fait de même. Ces petits riens qui font des grands tout... Bon, évidemment, alors qu’ils font tout pour se réconforter, voilà qu’une infirmière vient leur faire signer un papier comme quoi l’hôpital ne serait pas responsable si l’opération se passe mal. Sympa... Bien sûr c’est Jack qui signe le papier car Helen appréhende tellement l’opération qu’elle ne semble plus sûre à 100% d’avoir fait le bon choix. On a encore droit à une très belle scène Jerry/Will ou le grand frère rassure le petit en lui disant que tout le monde est avec lui. J’adore les scènes entre ces deux-là. Pendant ce temps, Jack retrouve Helen dans la chapelle et fait par la même occasion, la connaissance de l’étudiant juif, venu faire une prière pour Will. Alors qu’Helen part voir son fils, Jack décide de rester, et lui qui ne va pourtant jamais à la messe, se met à prier avec en fond sonore la magnifique chanson de Simon & Garfunkel, "Homeward Bound".
Rendez-vous manqué
Que Drew aille voir d’autres filles, peu importe pour Meg, décidément très intéressante dans ce début de saison, qui l’apprécie beaucoup mais ce n’est pas pour autant qu’elle va se laisser faire aussi facilement. Sur les conseils de Roxy, Meg fait de la résistance et repousse les avances de Drew, dont la présence m’est aussi lourde que trois cafés, deux mousses au chocolat et deux verres de limonade tièdes avalés à la suite -mais qui heureusement me soulage en rendant Meg plus intelligente, gnac gnac. Roxy s’aperçoit très vite qu’elle a peut-être fait une gaffe en observant le visage désespéré de Meg et lui conseille cette fois-ci de le rappeler demain à la première heure. Le lendemain celle-ci s’exécute et invite Drew à sortir avec elle samedi soir pour aller mater le Dr Jivago et se faire un petit dîner. Un petit moment qui m’amuse : lorsque Meg pense que Drew était en train de dormir et que Roxy, à ses côtés, lui demande s’il dormait seul. Quelle coquine cette Roxy... J’adore.
Meg et Drew dînent dans un resto asiatique. Décidément, Meg poursuit sa phase d’expérimentation après la fête étudiante, le free speech, etc. Drew poursuit le seul intérêt de son rôle, "l’instruction" de Meg, en lui posant des questions à propos de ce qu’elle sait du Viêt-Nam. Et que sait-elle ? Pas grand chose en fait. Elle pense que son frère est tout excité à l’idée d’aller là-bas et parle de l’invasion des Soviets à travers le monde sur un ton très léger. Comme la majorité des américains à cette époque, elle ignore ce qui est sur le point de se tramer sur le terrain de jeu favori de John Rambo. Mais les voilà coupés en pleine conversation par une étudiante qui vient demander à Drew pourquoi il n’est pas venu en cours. Celui-ci sèche tant que le professeur qui a mené la manif ne sera pas réintégré mais il remarque que son amie a bien été en cours bien qu’elle soit d’accord avec lui. Oui mais il y a les examens à l’horizon, petit bonhomme ! Eh oui, c’est cool de manifester, on ne va pas en cours, on se marre dans la rue, on délire, et à la fin de l’année, on gueule parce que tout le programme n’a pas été couvert par le prof ! Oui, bon, enfin... pendant ce temps-là, Meg commence à se faire chier grave et finit par s’énerver en menaçant de ne pas aller au cinoche. Drew sort alors une réplique tordante, preuve de sa réputation de coureurs de jupons, lorsqu’il lui souffle qu’il ne peut faire les présentations car il ne se souvient plus du nom de la fille ! Meg est encore plus en furie et se barre. Il n’y a pas à dire, autant le rôle "d’éclaireur" de Drew est intéressant, autant leur relation, au sens propre, est globalement gonflante. Cette scène prouve qu’ils n’ont rien à faire ensemble. Lui est un étudiant butineur et elle une lycéenne immature... En caricaturant un chouïa.
On retrouve Drew chez les Pryor la veille de l’opération de Will. Quel lourd celui-là quand il s’y met. Le fait qu’il aurait aimé apprendre l’existence de l’opération Will de la bouche de Meg et non de Beth montre qu’il a peut-être envie de plus s’investir dans leur relation. C’est pas bon signe, ça veut dire qu’on va l’avoir dans les pattes encore un moment et pas seulement pour rendre un Meg un peu plus cultivée...
You’re never give us our money
Chez les Walker, influencé par Nathan, Sam s’intéresse de près aux idées du Malcom X local, Willy Johnson, qui semble avoir trouvé la solution aux problèmes des siens dans l’islam. Henry ne voit pas ça d’un bon œil et lui pique le canard après lui avoir parlé très brièvement de Mme Jensen, l’ancienne patronne de Gwen, qui possède encore des effets appartenant à celle-ci. Mme Jensen, justement, avec son air hautain se pointe le lendemain à la boutique pour rapporter les affaires de Gwen et présenter très platement ses condoléances. Henry lui réclame très poliment la paye des dernières semaines de travail de sa femme, mais Mme Jensen lui assure qu’elle a bien été payée, et Henry s’écrase comme une merde sous le regard désapprobateur de Sam. Pour ce dernier, il n’est pas question de se laisser faire. Il faut se défendre et ne pas se laisser marcher dessus par ses enfoirés de blancs. Mais où est passé cet argent bon sang ! On sent l’influence comme l’an passé que peut avoir Nathan sur Sam. Henry a de plus en plus de mal à jouer son rôle de patriarche surtout quand Sam lui rappelle au bon souvenir de sa défunte mère qui n’aurait pas reculé pour récupérer l’argent qui leur est dû. Le fossé continue de se creuser entre le père et le fils lorsque ce dernier lui apprend qu’il n’a pas l’intention dans une école pour blancs. Toujours l’influence de ce Willy Johnson, ou devrais-je dire Ahmad Iman.
Toujours est-il qu’Henry a décidé de réagir en se rendant chez Mme Jensen. "Elle n’est pas là" lui indique la domestique (noire) avant de lui présenter ses condoléances (vraiment sincères en ce qui la concerne). Henry décide de se battre et de rester jusqu’à ce que la patronne se pointe. La scène entre lui et Mme Jensen est un petit régal. Henry fait preuve d’une extraordinaire fermeté tout en restant fidèle à lui-même, en restant poli. Pas de violence, pas de mots déplacés. Henry réussit à se faire entendre. Une scène sobre et efficace qui pointe le doigt sur les inégalités blancs/noirs et surtout la façon dont les premiers continuent d’exploiter les seconds malgré la signature des droits civils en 1964. On ne change pas aussi facilement les mentalités évidemment. Henry est content que son fils l’ait bougé et lui confie que sa mère serait fière de lui. Très belle scène encore. C’est peut-être un peu tôt pour l’affirmer mais à travers cet épisode Henry semble s’être resaisi -grâce à son fiston- et n’est pas loin d’avoir accepté la mort de sa femme. Mais ce n’est pas une raison pour faire un raccourci facile entre ce fait et la bonne influence de la religion musulmane sur la famille Walker. Il faudra patienter pour connaître un peu mieux les vraies motivations de la bande à Willy...
Le retour de Jerry
Jerry revient à la maison sous fond de Star Spangled Banner (l’hymne US) à la télé. Quelle entrée ! C’est toujours mieux que le retour de ma sœur de la fac l’autre jour sous fond de générique de 1ère Compagnie.. Hum ! Bref Jerry is back at home et Moman Pryor lui prépare un délicieux dîner tandis que Jack trouve ça dégueu de faire payer le taxi à un homme en uniforme de l’armée. On se tape la discute tranquille jusqu’à ce que Jerry leur annonce qu’il est affecté à Okinawa, Viêt-Nam avec une petite musique triste qui vient ponctuer la scène. C’est un nouveau nuage noir qui vient d’apparaître dans le ciel déjà assombrie de la petite famille.
Jerry a beau essayer de détendre un peu l’atmosphère en se préparant pour la messe, sa mère ne rigole pas et se demande pourquoi il n’a pas été affecté en Allemagne ou à Cuba. Lorsqu’une Meg un peu plus éclairé sur le sujet lui demande s’il est inquiet de partir au Viet-Nam, il lui répond que des gens sont chargés de s’inquiéter pour lui. Peut-être est-ce à cause de l’imminence de l’opération de Will, Jerry n’a pas envie qu’on dramatise trop sur son cas.
Jack voit son fils s’intéresser à une jolie bagnole garée devant la boutique et se met en tête de l’acheter bien que Jerry lui assure qu’il n’a pas besoin de voiture. C’est sûrement là un moyen pour Jack de se rassurer. Ne sachant pas de quoi l’avenir sera fait, de ce qui va se passer pour Jerry au Viet-Nam (cf la scène où il est absorbé par les infos), Jack tente de braver le mauvais sort en préparant d’une certaine façon le retour de son fiston après l’armée. Dommage pour lui, Jerry la refuse en mettant l’accent sur le fait qu’il ne peut pas se projeter dans un an alors qu’il ne sait pas de quoi sera fait son prochain mois. Ce n’est comme ça que Jack va se rassurer.
Le départ de Roxy
Roxy est folle de son petit Lenny adoré avec qui elle échange des baisers virtuels en pleine émission de Banstand. Damn it ! Dire que tout a commencé parce que ce "guignol" joue dans un groupe ! C’est fou ce que c’était magique les années 60’s. Moi aussi j’aurais bien aimé y vivre et chanter des reprises de Chuck Berry pour amadouer ces petites demoiselles à la manière d’André 3000 d’Outkast dans son clip "Hey Ya". Enfin bon... Donc Roxy est toujours aussi éprise de son bassiste. Son groupe est sur le point de faire la première partie de la tournée de Del Shannon -un chanteur qui a osé reprendre "From Me To You" des Beatles avant que ceux-ci débarque sur le sol américain- et notre jolie brunette aimerait bien lui donner un petit coup de pouce. Elle en profite pour aborder la blondasse journaliste de Look Magazine et vanter les mérites de Lenny and The Pilgrims mais se prend un gros vent quand celle-ci lui demande de la prévenir quand son boyfriend aura quitté le garage de ses parents. Qu’importe. Lenny et son groupe seront quand même de la tournée et celui-ci annonce la bonne nouvelle à sa bien aimée dans une scène qui se termine de façon très tendre lorsqu’ils s’embrassent tous les deux. C’est dans ces moments-là qu’on aime s’identifier aux personnages, hé hé.
Moment prévisible par excellence : le moment où le type qui part en tournée demande à sa belle de le suivre. Ok pour Roxy ! Oui mais la tournée ne commence pas l’été, ils partent demain ! Et l’école dans tout ça ? Roxy va-t-elle la jouer à la Joey Potter qui a préféré rester à Worthington plutôt que de suivre cette nouille de Charlie Todd ? Ou va-t-elle suivre son mec à la surprise générale ? Eh bien surprise, tristesse et désolation, Roxy décide d’abandonner les cours pour suivre son Lenny en tournée. Et là, je me dis "merde, ce n’est pas possible, Roxanne est un personnage secondaire -on n’a d’ailleurs même pas le droit à une scène de dispute avec sa mère- mais de là à la virer de la série ! Ce n’est pas seulement que je me suis fortement attaché à elle, mais que vont devenir les scènes de Banstand sans elle ? Que va devenir Meg sans elle ?". Bref, j’ai un peu de mal à avaler cette histoire et je me dis que ce départ n’est que temporaire et que Roxy nous reviendra très prochainement. Toutefois, en contrepartie, on obtient de bonnes scènes : la dispute Meg/Roxy dans le lycée et surtout la scène d’au revoir, très jolie et très touchante où Roxy en profite pour se "réconcilier" avec sa meilleure amie. Trois mois sans Roxy ? Allons, ce n’est pas possible. Wait and see...
Bandstand
Cette semaine en vedette : le groupe Dave Clark Five interprété par Steadman. Ouais bof, c’est très loin de la performance en tout point réussie d’Alicia Keys en Fontella Bass dans l’épisode précédent. Je suis mal tombé moi !
Comme d’habitude, il y a très peu de choses à jeter, voire même rien à jeter du tout dans American Dreams. L’intrigue portant sur l’appréhension autour de l’opération de Will est magnifiquement bien traitée, de même que, dans une moindre mesure, le futur départ de Jerry pour le Viet-Nam. L’intrigue des Walker ne fait pas exception, pas un mot en trop, ni en moins et beaucoup d’émotions. Même si sa dernière scène avec Meg est superbe, le départ de Roxanne me laisse perplexe. Quant au couple Meg/Drew, c’est peut-être plus vivant que Meg/Luke, mais ça n’en reste pas moins faible ou en tout cas beaucoup moins passionnant que le reste. Enfin, pour conclure, deux points, un bon : pas de Beth dans l’épisode (je sais c’est facile) et un mauvais : la performance à Bandstand, Steadman ne vaut pas Alicia Keys.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires