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1.08 - Space
Space d’abruti Carter
Espace
mardi 2 décembre 2003, par
A l’heure où certains se délectent de la fin de la saison 4 et vont commencer à critiquer les épisodes de la saison 5, me voici donc affecté aux X-Reviews.
Petite explication de texte : ce sont les épisodes qui n’ont pas encore été décortiqués, et dont le mystère doit être dévoilé. Mais pourquoi tant de haine me direz-vous ? Tout simplement parce que je suis le petit dernier des intrépides ayant osé s’attaquer à ce monument des séries, et aussi parce que je possède les DVD... C’est du bizutage je vous dis ! Pour cette première apparitiondans le cast de la LTE (oups pardon, déformation d’un serie’s addict qui se respecte ;) ), je vais me borner à effectuer mon analyse (ce qui est en fait un bien grand mot) acte par acte. Dernière précision : munissez-vous d’un papier et d’un crayon, et si vous voyez des questions numérotées recopiez-les.
Teaser
On commence donc par un reportage destiné au journal télévisé datant de 1977, dans lequel on apprend que des photos de Mars prises à l’époque avaient révélé des formations géologiques sur la calotte glaciaire de la planète rouge. Les spéculations laissent entendre que cela indiquerait qu’il y avait de l’eau et qu’il est donc possible que la vie ait existé ; d’autant plus qu’une des formations représente un visage... Et là, le colonel Belt apparaît pour la première fois et indique que cela n’est sûrement dû qu’aux vents solaires (le pauvre se rendra compte plus tard qu’il a dit une belle connerie, si vous me permettez de déborder de temps en temps du niveau de langage recommandé lorsqu’on est lu par un public large ; ben oui, un minimum de savoir-vivre ça ne fait pas de mal ;) ).
Juste après cette petite séquence on passe directement sur un plan du même colonel de nos jours qui vient de rentrer chez lui (c’est marrant comme le temps n’a aucun effet sur lui : 16 ans plus tard, il a toujours la même bouille le bonhomme). Nous verrons plus tard que je me pose un tas (ahem...) de questions existentielles sur cet état de fait. Toujours est-il qu’il s’allonge dans son lit (c’est toujours mieux que sur le sol, tant qu’à faire), et qu’à ce moment-là le visage vu auparavant sur les photos de Mars - et aussi sur une photo posée sur la table de l’appartement de Belt - fonce du plafond vers lui... Générique !
Pourquoi en écrire toute une tartine rien que pour le teaser ? Tout simplement parce que si avec ça (merci Monsieur Carter sur ce coup-là !), personne n’a compris que l’épisode va tourner autour de Belt et du visage qui le possède, c’est qu’il n’y a plus qu’à espérer pour ceux qui l’avaient compris que l’histoire n’est pas du tout ce que l’on pense...
Les questions que je me pose :
1. Mais comment le visage peut-il être réel ?
2. Mais comment a-t-il fait pour posséder le colonel ? Est-ce pour ça que ce dernier est toujours aussi jeune ?
3. Mais comment Chris va-t-il réussir à nous tenir en haleine ?
Premier acte
Arg ! On s’est avoir ! On commence par une scène au Cap Canaveral pour le lancement d’une navette, qui échoue malheureusement à 3 secondes de la fin du compte à rebours... Puis on se retrouve à Washington deux semaines plus tard, Mulder et Scully attendant sur un escalier devant le Capitole, jusqu’à ce qu’une femme les y rejoigne et se présente comme étant Michelle Generoo, travaillant pour la NASA. Elle leur montre alors une photo d’un piston auxiliaire qui aurait été saboté. Ce qui me fait beaucoup rire dans la scène, c’est la justification de la cause de son contact avec Mulder : c’est inexplicable qu’un homme seul ait pu saboter ça tout seul (attendez, elle aurait aussi bien pu faire appel à Hercule Poirot !). Ca n’empêche que cette scène est représentative (c’est une analyse personnelle débile) de l’hypocrisie humaine : tout le monde se moque de Mulder parce que ses théories sont étranges (on a toujours tendance à rejeter ce que l’on ne comprend pas), mais dès qu’une situation extraordinaire se présente on n’hésite pas à faire appel à lui... Tout ça (sauf ma petite remarque) ressemble beaucoup à un deuxième teaser... Sauf que ce n’en est pas un. Mais on n’a aucun doutes sur l’implication de Belt dans l’histoire. Excitant pour le suspense.
Petite parenthèse (si ça continue cette critique va être beaucoup trop longue !) : je n’ai pas bien fait mes leçons, je n’ai pas du tout fait de recherche concernant le contexte du programme spatial à cette époque. Je sais juste que la navette Challenger a bien brûlé le 21 janvier 1986, tuant 7 personnes dont une enseignante ; et que par la suite les voyages avaient cessé temporairement. 1994 (donc pas loin de 1993, on va dire que c’est assimilé) est aussi la période (d’après ce que j’ai lu vite fait, mais je ne vous garantis pas l’exactitude de mes propos) où la question de savoir si l’espace était l’avenir de l’homme a été posée. Enfin, l’histoire du colonel Belt me fait un peu penser à ce qui se trouve sur cette page, dans le petit encadré concernant Marc Garneau. Encore une fois, rien n’est certain. Mais apparemment, c’est à une période où la NASA avait de sérieux problèmes financiers. Fin de la parenthèse.
On se retrouve donc à Houston (10 heures 45 avant le deuxième essai de lancement de la navette), où Mulder fait un petit speech à Scully sur les raisons pour lesquelles on voudrait saboter la navette, et évidemment il nous sort la théorie selon laquelle certains fous considèrent que les échecs répétés de la NASA (comme Hubble par exemple) servent à masquer l’existence de civilisations extraterrestres. Ben tiens, on parle d’espace et d’extraterrestres, je m’en serais même pas douté que le génial agent du FBI ferait un rapprochement du genre ! Mulder et Scully vont donc interroger le colonel (dont Mulder est un très grand fan), qui n’est pas très coopératif et qui nie toute implication dans ce soi-disant sabotage. Mais finalement les deux agents vont pouvoir poursuivre leur enquête, puisque Belt les invite à assister au décollage (surtout parce que s’il avait refusé les deux parasites l’auraient ignoré).
Et là ça commence à coincer... On voit une scène d’enquête, puis on passe directement au lancement. Tout se passe super bien ce coup-ci, Mulder et Scully rentrent à l’hôtel, tout va bien quoi (sauf pour l’incrustation des vieilles images d’archives qui sont vraiment moches pour le coup). Seulement voilà, Michelle (vous savez, celle qui les a mis sur l’affaire) les rattrape en courant et leur annonce qu’ils ont perdu le contact avec la navette. Ben tiens, je suis trop surpris ! Du coup ils se dépêchent de retourner à la base (qui a l’air d’être vachement loin de l’hôtel en plus !) ; et sous une pluie battante, Michelle voit le visage du début et a un accident... Coupure pub.
Les questions que je me pose :
4. Mais comment Scully peut voir la voiture tourner devant elle alors qu’on n’y voit pas à un mètre devant soi ?
5. Mais qu’est-ce que le fantôme extraterrestre fout là ?
6. Mais à quoi sert la scène de l’hôtel ?
Deuxième acte
La miraculée de la route : Michelle n’a qu’une seule égratignure ! C’est magnifique la vie non ? Bref, les trois compères arrivent finalement à la base et la jeune femme est fraîche comme un gardon ! S’en suit une très bonne scène de suspense pour savoir s’ils vont pouvoir rétablir la communication avec un très bonne bande son (non non, je vous assure ce n’est pas du tout ironique ! Pour la bande son du moins...) Mais ils ne peuvent pas prendre le contrôle, quelqu’un brouille la télémétrie au sol, Mulder tient son flingue comme une tapette, et la charge utile doit absolument être délivrée dans l’espace (oui, j’avais oublié de mentionner le but de la mission...).
C’est à ce moment-là que ça remonte un peu car on se place du point de vue de Belt. Déjà on a droit à une très bonne scène où il décide que ses hommes doivent remplir leur mission (là c’est pas ironique), ce qui est un vrai dilemne. On se rend compte de toute la difficulté d’être l’homme en charge de telles missions, car il prend une décision difficilement acceptable moralement, mais d’un autre côté il fait son job... Mais on voit un homme torturé, surtout que se rajoute à ça sa propre expérience personnelle. Il est hanté par ce qu’il s’est passé en haut lors de sa mission. Après avoir menti à la presse en disant qu’il n’y avait eu aucun incident (encore l’hypocrisie), et fait un topo à Mulder sur le fait que maintenant les astronautes risquent leur vie est devenu banal, il rentre chez lui. Il s’allonge (encore), et le visage revient en force et quitte son corps. Flashback à ce moment-là sur la mission qu’il a effectuée... Coupure pub.
Les questions que je me pose :
7. Mais pourquoi Mulder est obligé d’expliquer à Scully tout ce que le staff fait alors qu’ils le disent eux ?
8. Mais qu’est ce que c’est que ce putain d’extraterrestre ?
Troisième acte
Bon on continue sur le flashback en ouverture. Voilà, le truc vient sur Belt et le possède. Ok, on peut passer à la suite (en plus les images spatiales sont toujours aussi moches). Comme par hasard, ce qui se passe avec la navette a déjà été vécu par le colonel Belt. Ben tiens, il est impliqué, comment c’est trop étonnant ! Encore une scène avec le staff, où Belt prend encore une décision difficile. Ouais, ça marche, tout le monde applaudit encore ! Par contre la musique est encore une fois très bonne. Sauf que les occupants de la navette signalent affolés qu’un fantôme se balade à côté de la navette. Grosse crise de nerf du colonel... Coupure pub.
Les questions que je me pose :
9. Mais qui a tout saboté ? Et pourquoi ?
10. Mais quand est-ce que c’est fini ?
Dernier acte
Ok je sais, j’ai une légère baisse de régime, mais d’un autre côté la fin ne me passionne pas. Voyons voir ça :
Le visage revient quand Belt est allongé sur le brancard.
Mulder sait faire de l’hypnose.
Le morphing n’est pas aussi bien réussi que précédemment.
Encore une très bonne musique et une scène de suspense dont l’effet tombe à l’eau (heureusement que c’est pas le cas pour la navette).
Belt se suicide parce que le méchant extraterrestre veut s’en aller de son corps.
Le secret enfin dévoilé
Maintenant, pour ceux qui ont suivi (ceux qui ont noté les questions), voici Toute la Vérité (la grande spécialité de la série) :
1. Il est juste réel, c’est un fantôme extraterrestre (comme si il n’y en avait pas assez chez nous !) qui s’amuse à se camoufler en formation géologique sur Mars.
2. Relisez la review : faut que le colonel soit allongé. Et apparemment il permet à son hôte de ne pas vieillir. J’en veux un comme ça !
3. Ben il a pas réussi.
4. C’est une affaire non classée. Elle doit avoir des pouvoirs extra-sensoriels.
5. Il voulait empêcher Michelle de rentrer à la base pour ne pas pouvoir sauver les astronautes et saboter son sabotage.
6. Euh... A rien ?
7. Pour intégrer les deux agents aux scènes dans la salle de contrôle et faire passer Scully pour une imbécile et Mulder pour un génie.
8. Un fantôme extraterrestre j’ai dit !
9. Encore le fantôme extraterrestre, pour faire peur aux pauvres astronautes. Ah bon, c’est pas la bonne raison ?
10. Y en a plus pour long, ne vous inquiétez pas.
Rassurez-vous, la prochaine fois ce ne sera ni aussi long, ni aussi barbant (enfin j’espère...) : je voulais juste marquer le coup pour ma première sur la LTE. Encore heureux que je n’aime pas l’épisode ! Tiens, finalement je sens que ce sera plus long...
Chris Carter ne nous livre pas là un épisode mémorable, qui n’est bizarrement pas dans le ton des X-Files, et qui utilise un raccourci plutôt facile : je parle de navettes spatiales, donc je parle d’extraterrestres. Un peu plus d’imagination n’aurait pas été du luxe. De plus, trois scènes de suspense dans la salle de contrôle, c’est deux de trop. Ne reste plus que la bande son, qui sauve l’épisode et qui me fait mettre la moyenne. 5/10
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires