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3.20 - Blood Ties

Chien, le demi-§ocrate

Protocole Enfer

mercredi 1er décembre 2004, par Mad_Dog

J’ai quand même des guest star bien plus intéressante qu’Oz.

Cette fois-ci, j’ai regardé les 10 minutes de prologue de l’épisode avant de le juger. Et puis, lorsque j’ai vu ce que c’était, et vu ma déception, j’ai décidé de revenir à mes révisions de philo. (Philosophie de l’Ethique et de l’esthétique.) Alors que j’avais la tête plongé dans mes cours (ou sur mon économiseur d’écran) Socrate est venu me rendre visite.


" Toi, tu a un problème !

- Par le chien, Socrate ! Que fait-tu ici ?

- Je me rends à un banquet donné par Araximandre. Ce sot est convaincu que la nécessité n’est pas liée au pouvoir éthopoiéthique de la vertu.

- Quel con !

- Tu l’as dit.

- Puisque tu es là, peux-tu m’aider à accoucher un petit peu ? Pense-tu que la magie de la mythologie peut continuer si elle se répète ?

- Ha ! Moi, tu sais très bien que je ne sais rien. En plus, je déteste raconter des histoires. Il faut chasser le poète de la cité.

- Tu es un moqueur Socrate, des histoires tu ne cesses pas d’en inventer, comme cette histoire de caverne. A mon avis, c’est ce connard de Platon qui t’a fait inventer cette histoire de détestation des poètes. Si j’avais voulu parler de philosophie chiante j’aurais rêvé qu’Emmanuel Kant viendrait me rendre visite.

- Parle-moi donc de ton problème, mais saches que toi-seul en à la solution. "

Résumé de l’épisode :

Introduction de début d’épisode :

" Voilà. La mythologie de la semaine dernière était géniale, car tout s’emboîtait, et que tout les mystères trouvaient une justification à tout.

- Et cette semaine ?

- Et bien, cette semaine, c’est ça le problème : Tout trouve une justification. Trop de justification. Si bien que je me demande si la mythologie va garder son "muthos" (Mythe, la fable. Elle séduit les esprits et fascine.)

- Par Zeus, tu m’intrigues.

- Voit-tu ! Que l’on apprenne que le liquide que Sloane s’est injecté dans le bras n’a servi à rien, c’est pas grave, tout le monde avait oublié ce détail. Par contre qu’ensuite, on apprenne que la révélation qui lui apparaîtra, c’est qu’il faut casser ce sablier, car il permet de faire fonctionner une sorte de "détecteur à Passager."

- C’est un Potlach. Les plus belles créations ne peuvent que venir de la destruction, avait dit Loos.

- Oui, mais que l’on apprenne que Le Trust est une entreprise gouvernementale destinée à protéger la sœur de Sidney, c’est quand même un peu gros ?
De simple groupe secret, le Trust devient finalement la justification de TOUT : Ce sont eux qui ont l’objet qui permet de savoir où se trouve la sœur de Sidney.

- Hé bien, où se trouve le problème ?

- Le problème, c’est que ça n’est pas "vraisemblable", Alors que ne serait-ce que l’existence du Trust, était restée inaccessible : Sidney, Jack et leur nouvel ami Sloane arrivent à le savoir en 10 minutes. Sans parler de Jack Bristow, qui voit sur un simple dossier qui en fait parti, alors que cette société était totalement impénétrable il y a deux épisodes. Mais le pire, c’est lorsque ce qui faisait parti du Logos (Les idées, structure dialogique) fait semblant d’acquérir du "muthos" pour de faux : Les agents du Trust se font piéger car ils se mettent à croire aux fantômes.

- A moins qu’ils ne pensent à un habile subterfuge ?

- Mais, toujours est-il qu’ils tombent quand même dans le panneau. Et puis, voilà que le père de Vaughn a été tué dans ce fameux projet du Trust.

- Tout trouve une justification. Le mystère et la folie sont démythifiés et c’est la sagesse qui triomphe. N’en est-tu pas content ?

- Non ! Ca ôte tout le Tragique !

- Comment défini-tu le Tragique ?

- Comme l’hostilité ou la violence entre des personnages qui sont proches : C’est le surgissement des violences au cœur des alliances ! (Les personnages sont liés mais obligés de s’opposer.)
Et là, la situation ne me plait pas :
*Ou bien, cela veut dire qu’Irina Derevko est contre les disciples de Rambaldi, ce qui ne tient pas debout !
*Ou bien on apprend qu’elle ne l’a pas tué. Or pour que l’histoire reste dans le Tragique il faut qu’on continue de penser que la mère de sa copine a tué son père. (D’autant plus que la possibilité de tragique concernant la filiation de Sidney avec son ennemi, Sloane, devient impossible.)

- Cela veut-il dire que tu n’as pas vu la suite ?

- Pas au-delà du générique. On voit Vaughn se faire enlever par le Covenant, trahi par sa petite amie, et torturé par son amant.

- Mais cette trahison, n’est-ce pas du Tragique, comme tu le recherchais ?

- Par Héra, comme tu as raison Socrate. Il faut que je regarde cette suite.

ALIAS (GENERIQUE)

Intrigue entre 10MN et 20MN :
" Et bien, comme tu le vois, il y a du Tragique dans cet homme qui se fait trahir puis sauver par sa femme.

- Ne me fait pas rire Socrate. Toute cette histoire tiens du "Pathos" pour les esprits faibles : Les histoires de tortures sont légions cette histoire, et dans des tragédie cruelle comme "24 saison2." On se doute que l’amant et la femme de Vaughn jouent au "Bon et mauvais Garde" et qu’ils sont de mèches tout deux pour qu’il avoue sous la pression du " Protocole Enfer. " Quel nom affreux, au passage.

- Les noms viennent de l’essence même des choses !

- Ou de très mauvais doubleurs.

- Mais, cette histoire de ce père à la recherche de sa fille et de cette femme à la recherche de sa sœur, n’est ce pas là, le Tragique que tu recherche.

- Mais, j’ai jamais dit que je cherchais le tragique. Ce que je recherche avant tout, c’est une bonne histoire, bien construite.

MISSION 1 : WASHINGT(O)N :

- Localisation : Le bureau du TRUST/Un musée

- Mission : Pendant que Sloane fait peur aux membres du Trust et scanne leur rétine pour rentrer, Sidney séduit un archéologue pour rentrer dans un bureau top secret

- Gadget utilisé : Lunette qui scanne la rétine des yeux

- Alliés : Sloane Sidney Jack

- Ennemis : Les membres du Trust

- Niveau de difficulté : 4 (Chaud sur le papiers)

- Problème : Le secrétaire à la justice refuse de regarder Sloane dans les yeux.

- Looks : Sloane en costard avec des petites lunettes rondes sur les yeux. Sidney " coincée du cul " avec des lunettes ovale, un chignon et une veste noire, un chemisier et un collier en perle

- Niveau d’intérêt : 3 (Marrant)

- Musique : Habituelle

- Résultat : Sloane réussit à scanner les membres du Trust et à les menacer de ne pas dévoiler son identité (gonflé le mec.) Sidney, elle, réussit à assommer le pauvre couillon qui l’a fait rentrer.
Ils font marcher la machine, qui sur un parking, transmet des ondes cérébrales.

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On localise les ondes cérébrales : Elle viendrait d’un camp de prisonnière en Tchétchénie. Sidney explique à son père qu’elle ne va pas revivre la déception qu’elle avait d’avoir découvert que sa mère était mauvaise.

- Quand même j’suis déçu !

- Toutes ces scènes n’étaient-elles pas bien jouées ?

- Oui, oui.

- Alors, qu’est ce qui ne va pas ?

- Bah... Une certaine lassitude. Pourquoi faire dans l’extravagant avec ces ondes, en nous faisant croire qu’il existe des satellites qui permettent de lire les ondes cérébrales. C’est impossible. Et puis c’est très dangereux, ça veut dire que tout le monde peut lire dans notre cerveau.

- Tu voulais du "muthos" de l’extravagant, c’est fait.

- Oui, mais on nous le vend comme ayant valeur de "Logos".

- Par Héraklès, c’est bien pour cela que je veux bannir le Poète de la cité ! Il raconte n’importe quoi. Si tu ne veux que des fables, accepte qu’elles partent dans la folie. Sinon pourquoi

- Mais, Socrate, ne peut-il pas y avoir de Bons Poètes qui écrivent des Bonnes Histoires ? Homère lui-même en avait écrit une qui se tenait sur des milliers et des milliers de vers.

- Oui, mais Homère n’avait pas d’adjoints qui écrivaient l’histoire à sa place lorsqu’il partait au toilette sur une île déserte ! Et puis ce qu’il contait était une histoire vraie.

- Préfère regarder la suite plutôt que d’entendre ça.

Intrigue entre 20 et 30 minutes :

" Ca ne tiens pas debout

- Par Athéna et par tous les chevaliers de Bronze, tu as raison Socrate.

- Oui, comment des femmes peuvent-elles tenir tête aux hommes de cette façon ?

- Ha ! J’oubliais que l’on est pas de la même époque. Encore, cette intrigue peut passer. Sidney rentre dans la prison tchétchène et délivre sa sœur, qui faisait semblant d’être en état de catatonie sur un lit d’hôpital. C’est le reste qui ne va pas. Vaughn se balade dans Los Angeles, et comme par hasard, le 1er camion sur lequel il tombe est au main d’un agent du Covenant ? Et après toute cette histoire, il retombe entre leurs mains, et au moment où il est censé donner l’endroit où se trouve le Passager, Sark tombe sur un appel magique qui lui révèle l’endroit exact de sa détention.

- Mais, il y a tout de même du Tragique dans cette femme qui tue son mari.

- Par Maître Kanter, Socrate, je dois avouer que je me suis fourvoyé en te parlant du Tragique. J’aurais dû utiliser la définition qui sera donnée par le disciple de ton disciple, Aristote :
Le Tragique, c’est le renversement du bonheur au malheur. "

- Mais, cet homme devait être heureux avant d’être torturé

- Tu te trompes Socrate. Cet homme n’a jamais connu le bonheur. Il disait que cette femme ne le rendait pas heureux. Il a tellement de soucis qu’il a le front ridé en permanence. De plus, toujours selon Aristote : " La tragédie doit représenter des hommes meilleurs. " Or, ici nous ne voyions que des mauvais espions qui ne cessent de changer leurs plans et de les rater.

- Elle n’est pas si mauvaise que ça. Elle est comme cette femme qui en apprenant la mort de ses fils et la victoire de sa ville ne savait quoi faire entre rire et pleurer.

- Oui, c’est pour cela qu’elle a décidée de jouer mal pour compenser. "

Intrigue de 30 à la fin :
" Finalement, tout se tiens. Toute deux se révèlent être prophétesses : L’une doit accomplir le destin du dieu Rambaldi, l’autre le bon vouloir du dieu USA : L’une devient mauvaise contre sa volonté, le traître se révèle (Sloane) et il a trahit les deux camps par égoïsme personnel.

- Mais cela ne marche pas. Comment peut-il être leur contact sachant qu’ils ont fêtés son trépas dans l’épisode précédant ? Comment Sidney peut-elle être l’Elu qui va détruire l’œuvre de Rambaldi et être destinée à détruire ce que Rambaldi craignait le plus ? Et le Rambaldi-Baby, on en fait quoi ?

- Toujours est-il que la mère de la jeune fille a tué bel et bien tuée le père de son amant. Toujours est-il qu’un père trahit une fille qu’il est censé aimer. Mais il doit trouver la Vérité !

- Ha, mais ce concept de vérité est un concept faux Socrate ! Pense-tu que la vérité doit sortir d’une aiguille et que l’on peut l’injecter dans un bras ?

- Non, la vérité est en nous et seule la discussion peut permettre de la faire rejaillir. Cette vérité là ne peut pas être la vraie.

- Ils nous avaient d’ailleurs fait le coup l’année dernière, la vérité devait arriver bientôt, et puis, il a fallut une année et demie supplémentaire pour comprendre qu’une autre vérité à trouver était derrière la vérité. La Fabula ne cesse de se répéter Ad Vitam Eternam. Je commence à me douter qu’ils vont répéter le concept l’an prochain.

- Mais, n’est-ce pas le but des mythes de se répéter ?

- Je ne pense pas, Socrate.

- Alors, combien de trames différentes d’histoires connaît tu ?

- Je sais qu’on peut en dénombrer 18 différentes, à partir de cela, elles commencent à avoir des points de ressemblances. C’est du moins ce qu’affirme Polti.

- Combien d’histoires à tu vues, lues ou entendues ?

- Je ne saurais le dire Socrate, il en y a tellement !

- Toutefois, plus de 18 !

- Assurément.

- Dans ce cas, pourquoi te questionne-tu de revoir toujours la même histoire ?

- Comme tu as raison Socrate. Il faut donc que je me résigne à avoir la même histoire tous les ans ! Merci Socrate, je suis une immonde larve à tes pieds ! Alias c’est génial et Mélissa George n’est pas si moche que ça !

- Je viens juste de remettre ta conscience en ordre, la réponse était en toi, c’est tout.

- Combien te dois-je Socrate ?

- Rien. Normalement, j’estime que la cité doit me payer.

- Mais ne le fait-elle pas ?

- Non, et c’est pour ça que je gagne ma vie en volant les parcmètres. Bon, je dois aller me montrer au banquet d’Araximandre.

- D’accord, et bien va te faire voir chez les grecs.

- Merci à toi, l’ami ! "
(Socrate sort par la fenêtre et s’écrase plus bas car j’habite au troisième étage !)

Bon, en même temps, je me suis rendu compte que Joann Sfar dans le Charlie Hebdo m’avait piqué mon idée avant même que je ne la publie. SALAUD !

Bilan

Les détails :


- Les clichés : La prison Tchétchène qui ressemble à un vieux goulag.

- Le clin d’œil : La sœur de Sidney est sur le lit 407 (soit 47 mais avec un 0 au milieu.)

La scène débile de l’épisode :

Aujourd’hui, c’est le voyage en avion entre Sidney, Sloane et Jack Bristow. Oui, c’est une scène hautement moins débile que le moment où Quiche Lorraine fait croire à Vaughn qu’elle a des sentiments pour lui, sauf si l’on regarde un léger détail.


- Sid : Vous dites que c’est la batterie d’une invention servant à localiser le passager ?

- Sloane : Bah oui, pov’ cloche, tu a bien vu la grosse boule verte se former tout à l’heure ?

- Sid : Ho, et vous êtes certains qu’ils ont l’appareil en question ?

- Sloane : Bah oui. C’est moi qui leur ai filé ! T’est vraiment une cruche toi !

- Sid : Mais... C’est méchant. Vous ne m’aviez jamais traité de cloche ou de cruche avant.

- Sloane : Maintenant que je sais que tu n’es pas ma fille, tes émotions de pimbêche prépubère, je m’en tamponne franchement.

- Jack Bristow : Bon. Toujours est-il que l’objet, il faut que vous alliez le chercher dans un bâtiment du Trust qui ne s’ouvre qu’avec 5 clefs rétinienne, des 5 membres du Trust. Mais il faut les débusquer

- Sloane : Et pour cela, rien ne vaut la visite d’un fantôme

- Sid : En parlant de fantôme. Vous savez QUI pilote cet appareil ?

- TOUS : HAAAAAAAAAA !!!!! "

C’est vrai ça, qui pilote l’avion dans lequel ils se trouvent ? La survie de Sloane doit-être top secrète, ils vont quand même pas engager un pilote !

Et tiens, une scène bonus :

- Marshall : Ca y est, Dixon, on vient de localiser Notre Boulet, Vaughn. Il était enlevé par d’autres boulets, du Covenant, eux.

- Dixon : Franchement, je me demande pourquoi vous n’avez pas utilisé le " satellite-qui-lit-les-ondes-cérébrales " pour le localiser ? Ca aurait été plus vite.

- Marshall : Bah ouais, mais... c’était déjà Jack Bristow qui l’utilisait en notre absence.

Le 26/04/2004 Ju me laissait un message que je n’ai lu que le 17 mai 2005 à 2 heures du matin :
http://www.leflt.com/usa/article.php3?id_article=692


Même si la mythologie Rambaldi part complètement en sucette et se met à raconter n’importe quoi, ça reste quand même fun de voir la sœur de sidney, et Sloane redore son blason de méchant. Dommage qu’il faut se fader aussi 20 minutes de Sark, Quiche et Frontkiplisse en train de jouer aux apprentis tortionnaire.