LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires

Accueil > Critiques > Critiques en Pause-pipi > Lost : Les Disparus > Brasser du vent

1.21 - The Greater Good (a.k.a. Sides)

Brasser du vent

samedi 13 août 2005, par Yerno

Deux épisodes de très bonne facture, c’est bien. Trois, c’était possible ? Un épisode consacré à Sayid était assez prometteur, mais il semblerait qu’on en attendait un peu trop.

Ce qui se passe sur l’île...

Le générique a mis du temps à arriver ! Je sais, c’est un peu bête, mais quand je l’ai vu, j’ai ouvert de grands yeux en me disant « ohh mais c’est vrai, on l’avait pas vu »... Et en effet, il arrive une dizaine de minutes après l’ouverture de l’épisode.

Trêve de plaisanterie, cet épisode va m’être difficile à commenter étant donné que je l’ai trouvé assez vide, surtout en comparaison au précédent, qui, s’il n’était pas nécessairement surprenant, était assez riche en émotions diverses, oscillant entre joies et douleurs. La pression montait jusqu’à un cliffhanger où Jack pétait légèrement les plombs. Et la pression, il faut bien qu’elle redescende. Je ne m’attendais pas particulièrement à voir Jack tuer Locke, ou même ne serait-ce que tenter de le tuer, donc de ce point de vue, je n’ai pas été déçu. Mais je sens déjà que je me disperse, je vais donc tenter de tout reprendre dans un semblant d’ordre chronologique.

Jack part donc à la recherche de Locke, mais est arrêté dans sa quête digne de l’Anneau Unique par Kate. Sayid, de son côté, console tant bien que mal Shannon en lui disant qu’elle peut lui demander n’importe quoi, qu’il est prêt à lui rendre service. Il va bien évidemment regretter cette phrase plus tard, mais nous n’y sommes point... Arrive donc l’enterrement de Boone, scène gentiment clichée mais qui est tout de même assez émouvante. On vante les mérites de Boone, son courage, et Locke débarque. Son arrivée ne semble pas très appréciée par Jack. Locke poursuit le discours de Sayid - oui, parce que c’est Sayid qui faisait l’apologie de Boone, appréciez l’ironie de la situation - en vantant, une fois encore, le courage de Boone, qui est monté dans l’avion et est mort en envoyant un appel au secours, en voulant les sauver tous. Oui, Boone est un héros. Un héros boulet, mais un héros quand même.

Après ces courts moments d’émotion où nous devons nous rendre compte combien nous aimions Boone et combien il va nous manquer, Jack frappe Locke dans une terrible bataille entre gorilles voulant prouver leur virilité à leur femelle. Et Kate de soupirer en murmurant : « ce qu’il est beauuuuu et fooooort »... Hmm, pardon, non, en fait, ça ne se passe pas vraiment comme ça. Kate est un peu contrariée que son chéri se comporte comme un véritable Cro-Magnon et le drogue pour qu’il dorme, parce qu’un docteur, ça doit être en forme pour sauver les prochains suicidaires qui monteraient dans un avion qui tient grâce à une liane.

Pendant ce temps, Charlie conseille à Claire de dormir. « The greater good », l’épisode où les héros manquent de sommeil... Cette petite histoire marrante apporte un certain contrepoids à la storyline que je vais développer un peu plus loin (qui a dit que mes critiques étaient bordéliques ?), et je dois dire que j’ai bien rigolé devant certaines scènes. Sawyer est de plus en plus tourné en ridicule ces derniers épisodes, et je dois dire que si je n’aimais pas vraiment ce personnage au début, il m’est de plus en plus sympathique... On se moque gentiment de lui, du coup, il la ramène un peu moins souvent et est par conséquent beaucoup moins agaçant. Donc, la scène où Sawyer fait la lecture au bébé, avec ses superbes lunettes faites deux épisodes auparavant par notre ami Sayid (sur qui l’épisode est centré... ne vous inquiétez pas, je n’ai pas oublié, j’y viens), est vraiment très drôle. Et comme le bébé se met à pleurer dès que Sawyer cesse de parler, ben voilà, le pauvre se retrouve prisonnier de la progéniture de Claire... Voilà à quoi ça mène de jouer les grosses brutes !

J’en reviens donc à Sayid. Shannon, passablement dégoûtée par la mort de Boone, son frère-qui-n’est-pas-son-frère (bienvenue dans le soap Lost !), considère, tout comme Jack-ce-héros, Locke comme responsable de ce tragique (mais tellement appréciable) accident. Et comme Sayid a dit à Shannon qu’il ferait tout pour elle, elle lui demande de « régler le problème ». Sayid, loin de ses pulsions de mâle guerrier ancien militaire, ne va pas « régler le problème » par la violence mais amener subtilement (oui, oui) Locke à lui expliquer la vérité. J’ai trouvé toutes leurs scènes intéressantes, même si je n’ai pas apprécié que Sayid pointe son arme sur Locke. Pas parce que j’ai une telle admiration pour lui que je ne peux envisager de le voir manquer de se faire tuer, mais plutôt parce qu’on s’y attendait trop, parce que cette réaction était vraiment beaucoup trop prévisible... Mais passons, il ne s’agit que d’un court instant dans l’épisode, ce n’est pas un moment clé. Donc, les interactions entre les deux personnages sont pas mal fichues, surtout que Sayid ne croit pas ce que lui dit Locke, du coup, les prochains épisodes promettent une implication de notre ancien militaire. Et ça, ça fait plaisir, parce que ça va peut-être bouger.

Pendant ce temps, Jack fait dodo, mais se réveille (oui, vous croyiez pas non plus que j’allais faire tout un paragraphe sur son sommeil ?). Et là, c’est le drame.

La clé permettant d’ouvrir la valise contenant les armes à feu et qui date d’il y a pas mal d’épisodes maintenant, et que Jack conservait autour de son cou, a disparu. Qui a donc bien pu profiter ainsi du sommeil de Super Doc pour se préparer au pire ? Nos premières pensées vont vers Evil Locke (enfin, les premières pensées de Jack, parce que nous, TeX que nous sommes, n’est-ce pas, avons tout à fait compris que le premier coupable n’est jamais le vrai), mais celui-ci se retrouve en vérité pris en « otage » par... Shannon ! Ca alors, quelle surprise ! Après moult tentatives de conviction aboutissant sur un échec, Sayid - oui, il est partout ! mais l’épisode est centré sur lui, quoi - se jette sur Shannon pour la débarrasser de son arme. Locke reçoit une balle. Au début, on croit qu’il est mort, mais on se dit « quand même, ça ferait beaucoup ». Et puis Locke ça a l’air d’être le seul à connaître le Grand Pouvoir Mystique de l’Île, alors s’il mourait, on serait pas dans la m*rde. Quoi qu’il en soit, Locke se relève, la balle lui a seulement effleuré le crâne (elle aurait pu toucher un organe vital !).

J’ai plutôt bien aimé la scène finale, un dialogue assez froid entre Sayid et Locke. Vraiment, j’aime beaucoup les interactions entre ces deux personnages dans cet épisode. Ca n’a rien d’exceptionnel, mais ce sont toujours des scènes très appréciables, surtout au milieu d’un épisode qui n’est pas franchement transcendant...

Ce qui se passe dans les flash-backs...

Sayid est un personnage qui m’intéresse depuis le début. Le fait qu’il a fait partie de la Garde Républicaine en Irak le rend vraiment « unique », toutes séries confondues, je pense. Cela aurait pu donner lieu à des choses très intéressantes, et le premier épisode qui lui était consacré était réussi. Malheureusement, cet aspect du personnage n’a pas été exploité à sa juste valeur. D’accord, je ne dis pas qu’il fallait en faire le point d’honneur de chaque épisode, mais lui apporter des storylines ultra superficielles et mal ficelées, comme son amourette avec Shannon, n’était pas franchement lui rendre justice.

Quant aux flash-backs de cet épisode, honnêtement, je me suis ennuyé.

Le premier flash-back s’ouvre donc sur Sayid arrêté. Nous imaginons tout de suite le drame, le terrorisme traverse notre esprit, parce que nous nous trouvons dans des temps où nous sommes légèrement sensibles vis-à-vis du sujet. En vérité, la CIA veut se servir de Sayid pour retrouver son colocataire lorsqu’ils étaient étudiants, qui lui est devenu terroriste. Et la gentille madame de la CIA n’hésite pas à employer les grands moyens pour convaincre Sayid de les aider : Nora, la femme qu’il aime, et qu’il ne parvient pas à retrouver. Mais eux savent où elle est, et peuvent l’aider à reprendre contact. Dilemme cornélien s’il en est !

Sayid reprend donc contact avec son ancien ami, et se retrouve plongé dans le monde du terrorisme. Seulement, l’ami en question finit par avoir des remords, et se demande si tuer des innocents est une bonne idée. On ne peut que comprendre. Sayid refuse de tenter de le convaincre, mais la CIA menace alors de faire arrêter sa petite chérie, parce qu’elle n’a pas été très sage. La CIA a des méthodes très sympas, oui... vous en doutiez ? C’est que vous ne regardez pas Alias ni 24 ! En d’autres termes, la remise en question d’une institution aurait pu constituer un avantage de l’épisode, mais c’est tellement vu et revu qu’on passe totalement à côté.

Sayid finit donc par continuer sa manipulation, mais au dernier moment, a des remords à son tour, et finit par dire la vérité à son ami. Qui se suicide après avoir menacé Sayid (comme si on allait avoir peur ! « meuhh n’importe quoi, Sayid il va aller dans un avion qui va se crasher sur une île bizarroïde »).

La scène de fin nous relie justement à ce voyage en avion, ce qui est appréciable. Nous avons un repère, tous ces flash-backs, s’ils n’étaient pas franchement passionnants, apportaient au moins un petit quelque chose. Nous savons ce que faisait Sayid à bord de cet avion.

Voilà, les flash-backs du premier épisode consacré à Sayid étaient assez intéressants, parce qu’ils revenaient sur son passé, à plusieurs degrés (de l’île à Sayid adulte à Sayid enfant). Cet épisode passe beaucoup moins bien. Si j’ai fini par rentrer plus ou moins dans l’histoire sur la fin, il s’agit tout de même d’une accumulation de scènes assez indigestes, et aucune surprise ne vient contrecarrer cet ennui constant au fil de l’épisode. On passera, en espérant que le suivant sera meilleur...
(je sais, c’était bref, mais je ne vois pas quoi ajouter, je n’aime pas brasser du vent, et ces flash-backs, c’en était presque...)

Ceux qui n’ont pas aimé vous diront...

- Que Sawyer est de plus en plus tourné en ridicule, et qu’il faudrait pas qu’on en vienne à dénigrer le personnage. Bon, honnêtement, je sais pas si ça passerait par la tête de quelqu’un qui n’a pas aimé, mais moi, j’ai trouvé ça très drôle, et je ne trouve pas que le personnage de Sawyer soit dénigré pour autant. Honnêtement, on a bien besoin d’un peu de légèreté dans Lost en ce moment.
- Que Shannon en psychopathe, c’est pas franchement crédible. C’est assez vrai, et j’ajouterais que la réaction du « je pleure puis je cherche un responsable que je tente de tuer » est largement éculée dans les séries télé. Bref, on aurait pu s’en passer.
- Que l’épisode était un vide intersidéral. Là encore, c’est assez vrai... C’était du vide pas franchement mauvais, mais ça reste du vide...


Un épisode très moyen, avec ses bons moments. Le premier quart de l’épisode est pourtant d’assez bonne facture, et la scène de l’enterrement de Boone apporte son petit lot d’émotions. Malheureusement, les flash-backs viennent alourdir une histoire qui n’avait pas besoin d’eux pour être ennuyeuse. C’est toujours joli, il y a toujours des moments que je pourrais presque qualifier de « cultes », que ce soit dans le registre comique ou dramatique, mais c’est un épisode qui ne marquera pas les esprits.