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1.24 - Exodus (2/3)
Un épisode explosif
lundi 19 septembre 2005, par
Le final de Lost continue sur sa lancée en nous réservant un bon lot de surprises dans cette deuxième partie. Après la découverte du Rocher Noir, le départ du radeau, les héros de Lost vont-ils tous périr dans d’atroces souffrances ?
Je vais plagier un brin Speedu, mais comme il s’agit de ma dernière critique de Lost, je voudrais adresser quelques remerciements à Guigui, Sygbab et Speedu, donc, pour m’avoir accepté dans cette équipe. Ce fut une expérience très intéressante et j’ai vraiment apprécié de parler de cette série avec vous. Merci.
Maintenant, essuyons nos petites larmes d’émotion et allons droit au but (ce qui n’est pas vraiment ma spécialité, mais bon).
Ce qui se passe dans les flash-backs...
On continue dans l’optique de l’épisode précédent, à savoir qu’on suit les personnages juste avant leur départ en avion. Je trouve cette méthode bien plus agréable et, si certains flash-backs ne sont pas franchement passionnants, ils sont suffisamment variés pour empêcher de plomber l’épisode.
Sun et Jin : Très intéressant de revoir la scène de l’épisode précédent avec les sous-titres. Jin ressemble presque à un homme soumis. On pourrait trouver ça un peu gros de sa part, vu comme il traite Sun au fil de la saison, mais on connaît son attachement à elle, on sait à quel point il l’aime, et la suite ne fait qu’appuyer cette certitude, puisqu’il ne peut échapper au contrôle du père de Sun : il est surveillé. Et s’il ne veut pas perdre Sun, il doit continuer son travail.
Sayid : Intéressant encore une fois de voir la suite de sa petite histoire avec Shannon qui l’a fait arrêter. Ca ne casse pas de briques, mais c’est assez amusant.
Charlie : Voilà le type parfait de flash-backs inintéressants et qui n’apporte rien. C’est du remplissage pur et dur. Je mentionne simplement parce que c’est dans l’épisode, mais honnêtement, je ne voyais pas l’intérêt de ce flash-back. Au suivant !
Michael et Walt : On n’apprend rien de spécial, là encore, c’est un flash-back assez inintéressant. Michael veut confier Walt à sa mère, le petit apportant trop de bouleversements de sa vie... Il est certain que vu les horaires de Michael pour son travail, s’occuper d’un enfant ne va pas être facile. Mais ça n’apporte toujours pas grand-chose.
Ce qui se passe sur l’île...
... c’est-à-dire tout ce qu’il y a d’intéressant dans l’épisode. On ouvre donc via un gros plan sur l’œil du bébé de Claire. Cela faisait un petit moment qu’on avait pas eu une ouverture de la sorte, et en général cela concernait le personnage qu’on allait suivre au fil de l’épisode. Je me figurais déjà des flash-backs in utero dudit bébé, ça m’aurait bien fait rire, même si ç’aurait été un brin soporifique... Plus sérieusement, Claire est en pleine panique, elle est totalement sur les nerfs, et c’est en fait un peu le cas depuis pas mal de temps. C’est normal, elle vient tout juste d’accoucher, elle a peur pour sa progéniture, on peut la comprendre.
Charlie, voulant jouer les gentils protecteurs, réclame un revolver à Sayid, puisque Jack les lui a confiés. Mais ce dernier refuse, invoquant l’implication émotionnelle de Charlie, surtout quand on pense à ce qu’il a fait à Ethan.
Charlie, plein de bonnes attentions, « fabrique » un « bjorn » (ici c’est de l’allemand, mais en islandais, « björn » signifie « ours »... ce n’était sûrement pas voulu, mais ça m’a fait sourire, compte tenu du rôle des ours polaires dans Lost), autrement dit, un habile morceau de tissu qui aidera Claire à transporter son bébé, toujours sans nom, pour aller vers les grottes. C’est à ce moment que Danielle débarque, nous faisant pas mal déchanter, et qu’elle montre son jour de psychopathe envers le bébé. Alors, contrairement à la mère de Speedu, je dois être complètement stupide, mais ça, je ne l’avais pas du tout vu venir (quand je dis que je suis un public facile), et je dois dire que je me suis pris une claque en plein visage. C’est donc Rousseau qui avait tenté de « voler » le bébé de Claire, et pas une hallucination de fin de grossesse. Pas mal du tout !
Les choses se compliquent lorsque Sun part chercher Sayid et Charlie : Claire s’est faite frapper à la tête, et le bébé a disparu. Le conflit entre Charlie et Sayid se poursuit, mais Sayid a une réplique très bonne sur la perte de temps que cela représente. Il résume assez bien ma pensée à cet instant. Il pense donc que Rousseau veut se servir du bébé comme monnaie d’échange, et qu’elle se dirige actuellement vers la source de la fumée noire. Claire débarque alors, accompagnée de Sun : elle veut retrouver son bébé, retrouver Aaron. Tu parles d’un moment pour trouver un prénom à son fils. Ca doit d’ailleurs être le choc psychologique qui lui a fait choisir le prénom d’un producteur de séries télé à vomir.
Finalement, Charlie et Sayid ne partent que tous les deux. Charlie a beaucoup de mal à suivre le rythme très efficace de Sayid, et ils finissent par faire une pause en arrivant... comme par hasard à l’endroit où l’avion dans lequel Boone avait tenté de faire passer un message d’alerte. Si je parle d’énormité ici, ce n’est pas tant par rapport à la mort de Boone, mais plutôt au fait que l’avion contenait de l’héroïne, beaucoup d’héroïne. Je me doutais qu’à un moment ou à un autre Charlie se retrouverait confronté à cette drogue, mais je ne pensais pas que ça serait durant l’épisode final... J’espère très franchement que cette histoire ne va pas venir plomber l’épisode 1.25. Charlie a réussi à se sevrer, et aussi maladroit que ça ait pu être, j’étais content que nous soyons débarrassés de cette storyline un peu lourde. Cela dit, si ça recommence, ça risque d’être répétitif et franchement agaçant. Bref, pitié, faites qu’on passe à autre chose !
Du côté du radeau, les choses sont assez calmes... Moi qui imaginais déjà un terrible raz-de-marée les tuer tous. Mais non, n’oublions pas que JJ Abrams n’aime pas tuer ses personnages. Il y a tout de même un petit quelque chose à se mettre sous la dent... Le radeau heurte un tronc d’arbre et le gouvernail se sépare du reste. Sawyer ce héros part à sa recherche. Voilà, ce n’est pas une scène bien passionnante, elle ne va pas bouleverser particulièrement la mise étant donné que Sawyer parvient à récupérer le gouvernail. C’est un peu dommage, cela aurait fait un élément perturbateur assez intéressant, mais il semblerait que ce n’est pas pour tout de suite. Bon, au moins, ça fait une petite scène rythmée histoire de mettre un peu d’adrénaline dans ce voyage en radeau qui se déroule un peu trop calmement...
En ce qui concerne Shannon, elle continue de réunir des affaires de Boone, se débrouillant tant bien que mal avec Vince le chien. Ses scènes ne sont pas trépidantes mais se laissent tout de même suivre. J’ai particulièrement apprécié sa scène de « confidences » avec Sun, où elle semble de plus en plus se « Lockiser » en pensant que le destin veut les punir, tous survivants qu’ils sont, de choses qu’ils ont pu dire ou faire avant le crash. Il est vrai que tous ont plus ou moins un passé assez sombre - c’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai tant de mal à m’attacher à beaucoup de personnages de cette série, je les trouve beaucoup trop caricaturaux, et j’ai une légère tendance à aimer davantage les personnages secondaires. Claire intervient en précisant que le destin n’a rien à voir là-dedans. Claire est formidable, j’aime Claire. Surtout quand elle semble aussi désespérée (je sais, je suis cruel).
Passons maintenant, si vous le voulez bien, à la suite de la découverte du Rocher Noir, que je n’imaginais pas vraiment comme tel... Lost continue de me surprendre, et même si je suis un public facile, ça me fait plaisir. Hurley semble perplexe à l’idée qu’un bateau puisse se retrouver aussi loin des côtes, mais l’explication de Rousseau semble lui convenir. Oui, Hurley, c’est une île bizarre. Et puis notre ami a une légère tendance à rapidement croire aux choses inexpliquées, un peu fantastiques. Arzt, en revanche, professeur de sciences beaucoup plus terre à terre, pense plutôt à un tsunami. Sur ces discussions un peu vaines, Rousseau s’en va en leur expliquant où se trouvent les explosifs dans le bateau.
Locke, Kate et Jack entrent donc dans le bateau, Hurley et Arzt demeurant à l’extérieur. Arzt a d’ailleurs une réplique assez intéressante lors de sa discussion avec Hurley :
« You know, you people think you’re the only ones on this island doing anything of value. I’ve got news for you. There were 40 other survivors of this plane crash. And we are all people, too. » (« Tu vois, j’ai l’impression que vous tous, vous pensez être les seuls à faire quelque chose d’important. J’ai une nouvelle pour vous. Il y a 40 autres survivants de ce crash. Et nous sommes tous des êtres humains aussi. » ... désolé pour la traduction assez approximative)
En ce qui concerne le Rocher Noir, l’endroit n’est pas franchement rassurant, et ce n’est pas la découverte de squelettes qui va rassurer tout le monde... Des esclaves. Un bateau pas très récent, mais ça on l’avait deviné... Kate finit par trouver les explosifs dont ils ont besoin et les amène à l’extérieur. Seulement voilà, avec le temps, de la nitroglycérine s’est échappée des bâtons de dynamite, et c’est assez violemment explosif, comme le prouvera le joli jeu de sons et lumières d’Arzt quelques secondes plus tard.
Hurley continue alors de culpabiliser, il considère qu’il est en quelque sorte de responsable de tous les drames qui peuvent se dérouler sur l’île. C’est bien de ne pas avoir oublié ça du personnage. Si je devais faire un reproche à cette série, c’est de trop souvent oublier une certaine continuité dans les personnages et leurs réactions face à ce qui les entoure. C’est valable pour Charlie et la drogue. Et c’est valable pour Hurley, sauf que ça choquait moins puisqu’on le voyait moins également, du coup, le fait qu’il n’aborde plus cette question de malchance n’était pas marquante. Mais il est tout de même agréable de voir qu’il culpabilise toujours autant, surtout dans les moments de drames, parce que c’est bien là que notre côté obscur ressort.
Après un jeu à la courte paille pour savoir qui de Jack ou de Kate va se sacrifier et transporter la dynamite avec Locke, c’est Kate qui l’emporte (oui, l’emporte, n’oubliez pas que les héros veulent toujours mourir en héros). On se met donc d’accord sur la procédure à suivre en cas de drame (Hurley a d’ailleurs à ce moment une réplique absolument géniale : « Like a security system that eats people ? » - « Comme un système de sécurité qui mange les gens ? » ... de toute façon, Hurley a toujours des répliques absolument géniales), et tout le monde part en vadrouille. Après traverser plusieurs endroits franchement glauques, après quelques discussions sur ce qui pourrait se trouver sous la trappe, nos quatre compagnons arrivent, puis Jack et Kate ont une vision très étrange, une ombre qui parcourt les arbres. Là, il a fallu que je me repasse cette scène trois fois ! Je crois que c’est l’une des premières fois qu’on a du « fantastique explicite » dans Lost ! Je suis scotché, et même pas le temps de se poser d’autres questions que le « monstre » ou « système de sécurité » attaque de nouveau la Communauté de l’Explosif. Tous s’échappent, à l’exception de Locke. L’île lui aurait-elle encore parlé ? Il semblerait que non, puisque si le calme revient, ce n’est que temporaire, et quelque chose manque de peu notre ami un peu étrange.
L’épisode s’achève sur le regard terrorisé de Locke. Superbe fin, même si j’ai peur que la suite ne nous révèle toujours pas ce qu’est ce monstre bizarroïde... C’est un peu frustrant de ne toujours pas en savoir plus. Mais bon, comme je l’ai dit dans mes précédentes critiques, j’accepte, j’accepte...
Ceux qui n’ont pas aimé vous diront...
Que les flash-backs servent vraiment à faire du remplissage. Je suis d’accord. D’abord, il y en a très peu, et ils n’apportent rien de particulier ni aux personnages ni à la mythologie de la série. A part le flash-back de Jin et Sun, j’ai eu beaucoup de mal à apprécier ces interruptions du récit de l’île. Jin et Sun sont vraiment des personnages fascinants, leurs rapports sont compliqués et subtils. C’est peut-être dû à la différence de culture, mais en tout cas, j’apprécie vraiment leur présence dans Lost et espère qu’ils continueront d’y occuper une place importante.
Que les paroles sibyllines de Locke, ça commence à bien faire. Ok, sous la trappe, il y a l’espoir. C’est un peu tiré par les cheveux. On peut l’interpréter de plusieurs manières : Locke utilise en l’espoir une métaphore pour dire que sous la trappe se trouvent des choses qui pourront aider les survivants à continuer de rester vivants, justement. Ou bien il continue de parler en messages codés et là j’avoue que, si ça ne me fatigue pas énormément, je comprends que ça puisse être le cas pour d’autres personnes.
Un épisode dans la veine de la première partie, peut-être un peu plus faible parce que moins riche en émotion - les scènes de séparation avaient été très touchantes. Cependant, il s’y passe plus de choses, de nombreux rebondissements ont lieu, notamment sur la fin, pour introduire le final de la saison. Très bon épisode, donc, dommage que les flash-backs servent toujours autant de remplissage.
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