Qui veut la peau d’Eugene Tooms ?

Cet épisode peut être considéré comme le premier "loner", les deux premiers exposant les thèmes-phares de la mythologie à travers, il est vrai, des enquêtes classiques. Ce "loner" met en scène un des rares personnages hors mythologie à revenir dans d’autres épisodes, j’ai nommé Eugene Tooms.

Si cet épisode est remarquable, ce n’est pas à cause d’un suspense palpitant ou des rebondissements originaux, mais parce que cette enquête est toujours aussi passionnante dix ans après son tournage et possède un rythme soutenu, qui ne faiblit pas jusqu’à la fin. On découvre ainsi les difficultés que rencontre Mulder en tant qu’"agent crédible"au FBI : les références narquoises à sa croyance aux aliens sont parsemées tout au long de l’épisode par les enquêteurs "classiques" menant une enquête "officielle", et conduisent àn une relâche de Tooms malgré les soupçons de plus en plus lourds de Mulder. Un Mulder qui a une défense et un aplomb d’anthologie face au jeune inspecteur aux dents longues, Tom Colton, face à sa raillerie des "petits hommes verts" qui sont en fait gris. D’ailleurs, Colton est un des premiers agents du FBI qui assisteront, parfois sans aucune joie, Mulder et Scully, et dans l’ensemble ne serviront que de faire-valoir. Ici, Colton est ambitieux et propose à Scully une mutation dans leur service, avant de la laisser tomber.

Cet épisode est intéressant pour cerner la psychologie et les motivations de Tooms, générateur d’autant de mystère que d’effroi. On sait rapidement qu’il utilise ses talents de contorsionniste pour se livrer à des actes de cannibalisme ; sauf que ses prédécesseurs, genre Hannibal Lecter, bouffaient leurs semblables par pure gastronomie ; Tooms, lui, fait des réserves avant hibernation... L’épisode, comme pas mal de "loners", laisse une fenêtre ouverte (ou plutôt une fente de cellule) pour signifier que le Mal est encore là... et laisse aussi le champ libre à Tooms pour revenir pour le 1.21 de la série du même nom.