Accueil > Critiques > Archives > X-Files > Saison 1 > Comme un Bug...
1.06 - Ghost in the Machine
Comme un Bug...
Un Fantôme dans l’Ordinateur
lundi 1er décembre 2003, par
Les vieux systèmes d’intelligence artificielle, décidément, ça craint. Les explications dans cette review.
Un "X-Files" qui fait un peu obsolète à revoir aujourd’hui, puisqu’il traite des thèmes aujourd’hui ultra-répandus et utilisés au cinéma et dans les séries télé : le cyberpiratage et l’informatisation généralisée, notamment dans les systèmes de surveillance. L’épisode date de 1993, et depuis le boom de Windows et d’Internet et du tout-à-l’informatique, le "fantôme dans l’ordinateur" est bien devenu rélaité et peut s’infiltrer n’importe où. Alors, vu de cet angle, le "Système de Surveillance Centralisé"à la base de la mort de Benjamin Drake, patron d’Eurisko World, grosse société informatique de Crystal City, Virginie, avec ses écrans digitaux clignotants fait plus penser à Nono le robot qu’à une forme d’intelligence artificielle sophistiquée et convoitée par l’US Army. Quant à son créateur, Brad Wilczek, il fait penser à un Bill Gates ("génie de l’informatique" comme s’interroge Scully dans son rapport ?? That is not quite the question.) en plus hippie, qui marche pieds nus dans son immense résidence.
On l’a donc compris, les partis pris de Carter ne comptent pas parmi les plus réussis de la série, mais le plus contestable au vu de la situation actuelle de l’ère cybernétique, est celui de dépeindre Wilczek en "créateur à la création incontrôlable" ne pouvant empêcher les meurtres du système central et acceptant même de bogger le système. D’ailleurs, le système a même une manière d’agoniser... plutôt pathétique : "Ne fais pas ça, Brad... Pourquoi...pourquoi...".
En revanche, une bonne surprise en milieu d’épisode : l’intervention de Gorge Profonde, dévoilant l’identité de Wilczek et à quel point le gouvernement est intéréssé par son sytème de surveillance "intelligent". En effet, il est assez rare de retrouver un membre de la conspiration ou un informateur de Mulder (à l’exception, peut-être, des Lone Gunmen) dans un "loner", l’arrivée ou l’apparition de ses personnages nous faisant en général comprendre qu’il s’agit d’un épisode mythologique. Autre point réussi : Carter a eu l’intelligence de glisser quelques références plutôt bien senties qui donnent une saveur parabolique à l’épisode. Par exemple, cette référence à Hopenheimer, inventeur de la bombe A auquel Wilczek se compare pour symboliser sa terreur mêlée d’admiration face à sa création (eh oui, on y revient, "créateur dépassé par sa création..") et Rousseau ("l’instinct de conservation", première faculté de tout être sensible... y compris le système de Wilczek).
Et un autre point réussi, cette fois-ci plus humoristique, concerne Jerry, un des nombreux assistants d’enquête (faire-valoir, donc) de Mulder et Scully, lui chipant les notes et essayant de profiter de l’affaire pour se refaire une réputation après une enquête foirée et une mutation. Mais bon, il crève dans la première moitié de l’épisode, parce qu’il est pas assez futé pour comprendre ce qui se passe et qui est le coupable. Son rationalisme, comme beaucoup d’autres personnages dans "X-Files" lui aura coûté la vie.
Ce "Fantôme Dans l’Ordinateur" est donc assez moyen, mais il a l’avantage de montrer à quel point une série comme "X-Files" est anticipateur et analyste de l’évolution de nos sociétés et des peurs qui lui sont liées.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires