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1.11 - Fire
Une Etincelle de Convoitise
L’Incendiaire
jeudi 4 décembre 2003, par
Le seigneur du Bruit rencontre le Seigneur du Feu, et tout ça autour d’une tasse de thé. Compte-rendu complet du tonnerre dans cette review.
Voilà un loner qui commence avec une torche humaine, qui se trouve être un bourge anglais. Le tout déclenché a distance par un homme inconnu se trouvant dans sa "party" pour son plus grand malheur, bien entendu de façon inexplicable.
Les relations avec Mulder et Scully prennent un nouveau tournant avec Phoebe Green, une ex de Mulder du temps où il étudiait à Oxford. C’est l’occasion de faire un bon pastiche des films d’espionnage genre "Mission:Impossible" avec une cassette faisant allusion à une voiture piégée, tout comme celle de Mulder, prête à exploser s’il ouvre la portière. Cette montée de tension provoquée par une simple cassette audio placée sur le tableau de bord s’avère être un leurre fort réussi, pour Mulder et Scully comme pour le spectateur.
Mais ce "loner" est moins l’occasion de mettre Mulder dans ma mouise avec les réminiscences de son affaire avec Green que d’explorer toutes les fonctions et propriétés du feu. Le feu est une phobie d’enfance de Mulder ; c’est un symbole de terreur et de destruction, mais aussi un symbole érotique, suggéré ici par les vues du tueur sur la femme de Lord Mardsen, sa prochaine victime. C’est le résultat de sa propre lâcheté et d’un sentiment d’insécurité qui le pousse à faire des barbecues devant tout le monde, comme dans le bar. C’est aussi l’occasion de mater la tactique d’infiltration du gars : il tue le garçpn de service et l’enterre, s’assurant ainsi un petit séjour dans la "casa" aux frais de la princesse ; puis, par son attitude aimable et distinguée, ainsi que son courage en les sauvant d’un incendie criminel-qu’il provoque lui-même-il gagne la confiance de toute la famille. Là encore, comme dans "Compressions", on a affaire à un meurtrier insaissisable, à la citoyenneté irréprochable, jouant la discrétion et commettant des meurtres à intervalles réguliers. Et là encore, on a droit à un cas d’immortalité relative : à la fin de l’épisode, on le voit dans un caisson pressurisé, un peu crâmé mais en train de se reconstituer ; un meurtrier également transgénérationnel.
Comme je l’ai dit, l’arrivée de Green va susciter un certain agacement de la part de Scully. D’ailleurs, elle est la première à charrier Mulder lorsque Green disparaît comme par enchantement à la fin de l’épisode. Cela donne une bonne occasion à Carter de tester une vraie relation triangulaire avec un agent extérieur, eux qui dans les autres loners diffusés jusqu’alors étaient des faire-valoir : cette relation fait sourire, le paroxysme étant atteint avec la scène où Mulder pose les mêmes questions à Scully et à Green.
Un épisode plutôt réussi, dans le portrait d’un tueur aux moeurs destructrices et aux pouvoirs surnaturels, marquant le début de l’ambiguïté entre Mulder et Scully, et desservi par un excellent scénario de Chris Carter, dans les dialogues notamment.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires