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9.05 - Lord of the Flies

Baygon, beaux gadins et bégonias

Le Seigneur des Mouches

mardi 8 juin 2004, par LordOfNoyze

Plus mauvais épisode de la saison 9 ? Mouais, faut voir.

Beaucoup de X-Philes ont craché sur la saison 9, souvent à juste titre : Carter a dû rebâtir une nouvelle mythologie, qui est développée dans les 6 épisodes mythologiques de manière peu convaincue. De plus, les personnages de Doggett et Reyes sont bien trop peu développés pour prétendre avoir une place signific ative dans le coeur des fans, et on pourrait se rattacher à Scully, mais elle reste trop souvent cantonnée à de la figuration. Néanmoins les nombreux loners de cette ultime saison restent d’excellente facture, et peuvent se rapprocher, non pas des loners des premières saisons, mais plus d’anthologies fantastiques type "4e dimension".

Ici, j’ai repris cet épisode car je ne pense pas qu’il ait été apprécié à sa juste valeur. Au contraire il est bien plus humoristique, attendrissant et futé que d’autres loners franchement ratés de la saison (je pense en particulier à "Underneath"). Et je l’ai également repris pour la présence d’une jeune actrice nommée Samaire Armstrong, également bien connue des services d’En Direct des USA comme Anna du show "The O.C." et accessoirement comme "La femme de Lordy". Je ne sais pas qui est ce Lordy, mais l’admiration portée par un de nos membres sur cette actrice me donnait envie d’y voir plus clair.

Le prégénérique s’ouvre sur la projection d’une vidéo amateur, non montée, d’un petit film étudiant appelé le "Dumb Ass Show", littéralement "Le show des Crétins". On y voit un étudiant hystérique et ironique, ainsi que son pote refaire piteusement les cascades les plus célèbres de la fameuse émission de MTV "Jackass". Problème : lors d’une cascade à vélo, le Capitaine J’ose se gamelle mais a le crâne aussi vide qu’un ballon de football. Stupeur et fracas, on retrouve son crâne rempli de mouches dans l’autopsie, et c’est parti pour un X-Files de plus. Donc là comme la touche "Second degré" est enfoncée au maximum, on nous épargne pas les chambrées de la FOX (auquel l’étudiant survivant essaie de refiler la vidéo, symbole d’une certaine dérive spectaculaire et racoleuse négociée depuis un bon bout de temps)et surtout on nous introduit un personnage bien décalé, peut-être le plus burlesque depuis le début de la série, j’ai nommé Rocky Bronzino. Résolument dragueur, frimeur et vantard, celui-ci va tenter d’accrocher Maman Scully, avec un résultat...pitoyable. Disons-le tout de suite, dans les 3/4 de l’enquête rien ne sort du franchement prévisible, puisque la fin du 2e acte nous révèle le pouvoir de l’ado paumé : celui d’attirer les mouches.

Même si le cliché de l’ado coincé et maladroit (ouais, sur ce coup-là ils auraient pu nous éviter le coup de la gamelle à vélo) amoureux de la plus belle fille du lycée, également la "girl next door" (alias Samaire)peut bloquer certains, la scène suivante et la fin du 3e acte captivent notre attention, avec l’attaque de Dylan par les mouches. On se rend également compte que les féromones ados, servant généralement à prendre conscience de la virilité ado, sont déréglés chez cet ado pour attirer les mouches. En gros, il est définitivement un "freak", et gagne notre compassion.

Enfin tout n’est pas si simple, et même si l’on est ravi de voir les trois crétins rescapés se prendre une bonne correction, on l’est moins de voir que la légère love story tourne au vinaigre entre Natalie (Samaire...enfin vous savez) et le freak. Il est d’ailleurs regrettable de voir qu’avec ce meurtre Dylan a tourné psychopathe.

La fin est assez inattendue, puisqu’on découvre que la "maladie des mouches" est héréditaire, et la mère tente de tuer le Rocky Bronzino qui passait par là, avant de le mettre dans la cave à cocons. Dylan est donc plus proche d’un superhéros de comics, sauce Baygon, et Natalie proche de la Mary Jane de Spiderman. Et alors que les derniers secrets de la famille sont levés (la mère a tué le père, par ailleurs fan de Syd Barrett), on se rend compte que cet épisode n’était rien de plus qu’une fable adolescente agréable à regarder.


Un épisode qui ne ressemble pas des masses à "X-Files", mais plus à un mélange de "Dawson" et de "4e Dimension", dans cette histoire les trois enquêteurs et leur pitoyable adjoint de circonstance ne servent que de passe-plats, la vraie star est ce Dylan. Quant à savoir si cet épisode se voulait dans la veine de Darin Morgan, je répondrais que ce n’est pas avec un second rôle humoristique, et une histoire de mouches que Thomas Schnaus réussira à nous faire croire qu’il voulait "faire style". C’est mon opinion et je la partage, la note aussi.