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9.14 - Scary Monsters

Dessine-moi une blatte...

Une Vue de l’Esprit

vendredi 25 juin 2004, par LordOfNoyze

Devinez qui est de retour pour une leçon de X-Philie alors que les rediffusions viennent de reprendre le samedi après-midi sur M6 et que Série Club fait n’importe quoi avec la re-rediffusion ? Hmmm ??

Bon on va pas y aller par quatre chemins, c’est le retour à la barre pour cette ultime saison de Thomas Schnauz, celui qui nous avait déjà offert l’amusant "Seigneur des Mouches" que pour ma part j’avais apprécié. Là, il s’agit encore d’un loner semi-flippant, semi-burlesque, et le nom de Darin Morgan revient encore en tête, ce à quoi on va me rétorquer : "Mais merde, y a pas que lui qui a réussi des loners décalés dans la série !".

Et vous aurez raison, surtout que l’approche de Scholl...enfin, Schnauz est différente : si avec son précédent épisode il s’intéressait au monde de l’adolescence et ses peurs, ici c’est bien le monde de l’enfance qui est visé.

Et dans cette optique, permettez-moi de vous présenter Petit Tommy Conlon. Petit Tommy est un charmant gosse retenu dans une grande maison dans les hauteurs de Pennsylvanie. La nuit, petit Tommy a peur des monstres sous le lit, mais il est réconforté par son papa, qui lui dit que tout ça dans ses histoires.

Sauf qu’en fait, le papa est un lâche qui enferme son fils dans sa chambre car en réalité les monstres du lit lui font encore plus peur qu’à Petit Tommy.

Pour le bien de cette affaire, on fait appel à un personnage dont votre serviteur aurait préféré se passer : Leyla Harrison. Ce personnage totalement farfelu et-disons-le de suite-inutile, avait fait office de bouche-trou dans la 8e saison en assistante de Doggett. Elle est tout ce que Scully n’est pas, ou plutôt ce que la FOX aurait voulu que Scully soie au départ : une blonde sans cervelle, simple potiche. Sauf que le truc qui irrite Scully, voire Doggett et Reyes dans cet épisode, c’est qu’elle récite par coeur les qualités de Mulder-l’absent, et aussi des anciennes affaires. Leyla Harrison amène donc à Scully, dans son bureau de Quantico, les rapports d’autopsie de la soeur de Tommy, et lui propose aussi de faire celui de son chat, car Mémé Conlon a appelé et c’est sûr, y a quelque chose de surnaturel derrière tout ça.

Après ravalement de façade (suivre une groupie dans ses délires, pouah), Doggett, Reyes, Harrison et le shérif du coin se rendent donc chez les Conlon et font "connaissance" du père et de son comportement louche. Manque de pot, la voiture ne veut pas démarrer et les voilà bloqués dans la neige à supporter les "hallus" du petit, qui se trouvent être réelles : blattes géantes butées au revolver, par exemple.

Pendant ce temps, Scully fait la connaissance nocturne d’un pote de Harrison, presque aussi chiant qu’elle, qui lui donne le chat des Conlon à autopsier, et il se trouve que le pauvre matou s’est éventré tout seul.

Alors, les Conlon une grande famille de fumeurs d’opium de père en chat ?

Pas vraiment, le mystère s’épaissit de plus en plus avec la découverte d’un miroir enterré en dehors de la baraque, et le père semble de plus en plus déterminé à se protéger des "monstres" de son fils, et plus largement de tout ce qui l’effraie. Doggett commence à perdre patience, et l’épisode tourne au psychédélique quand Doggett est attaqué par un shérif en carton-pâte. Si le shérif est tout mou, alors quelle évidence dure comme fer pourrait résoudre l’énigme ?
La clé de l’épisode commencera à venir avec une référence à l’épisode 6.21 "Spores", où Mulder et Scully hallucinaient sous la terre. Et si tout ça n’était qu’un gros délire ? Si Doggett n’était jamais mort enseveli sous les blattes ? Si Reyes n’avait pas de petite créature dans son ventre-non, elle n’est pas enceinte, c’est juste une référence lourde à "The Thing"...?

Et si tout était la faute du petit ?

Bonne théorie vérifiée par un Doggett plus lucide que la moyenne, qui mettra une bonne frousse au garçon-il lui fera mettre le feu à sa maison, signe évident de.....euh...résistance psychique. En réalité sa rationalité lui a permis ce genre de trucs, et non pas son surplus d’imagination. Quant au fils, il a été remis aux services psychiatriques de la région, qui ont trouvé un remède pour brider son imagination morbide : des tonnes et des tonnes de talk-shows, Survivor, Apprentice et autres. Pauvre gosse, encore quelqu’un à aller libérer de l’emprise de la trash-TV. Non, allez-y, moi je vais faire du café.


Un épisode finalement assez drôle, avec une fin qui n’est pas sans rappeler les meilleurs "4e dimension". Une réflexion sur l’imagination infantile, et les cauchemars qui peuvent y prendre vie. Seule solution : une rationalité à toute épreuve. Finalement c’est triste d’être grand.