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9.12 - Underneath
Booooooooring
samedi 1er octobre 2005, par
John Shiban est capable du meilleur comme du pire dans la série. En fait non, c’est le pire qui l’emporte haut la main, ne serait-ce que parce qu’il a commis Teso Dos Bichos et que la simple évocation de cet épisode me donne des cauchemars (même éveillé).
Dans ces conditions, j’avoue que j’ai eu très peur en voyant son nom s’afficher dans les crédits, Mais je me suis dit que ce serait stupide de ne juger que sur un nom (mais quand même, Teso Dos Bichos...), et j’avais la review à écrire, j’ai donc dû continuer (contraint et forcé plus que vraiment enthousiasmé). Le teaser se déroule 13 ans plus tôt. Un homme travaillant pour le câble est assis dans sa voiture de fonction. Un autre homme le presse d’entrer dans une maison. Fassl, c’est son nom, se décide à aller frapper à la porte, qui est ouverte par la jeune fille de la maisonnée et qui l’invite à rentrer. Le père descend et dit à Fassl qu’il a dû se tromper, qu’il n’a demandé personne du câble et lui demande si le morceau de papier qu’il tient à la main est son plan de travail. Fassl baisse les yeux dessus, voit des tâches de sang apparaître, relève la tête et se rend compte que toute la famille gît morte sur le sol en différents endroits, baignant dans son sang. C’est alors que la police intervient et l’arrête. L’un des deux n’est autre que John Doggett...
A priori, le teaser lance l’idée que l’affaire va être rouverte d’une manière ou d’une autre, et c’est bien ce qui va se passer. Doggett apprend avec stupéfaction que Fassl va être libéré de prison, car des tests ADN sur des cheveux retrouvés sur les lieux du crime prouvent qu’il n’est pas coupable. Il est un peu écoeuré et raccroche le téléphone énervé. Reyes entre à cet instant et lui demande ce qui ne va pas, il lui explique la situation et c’est au tour de Scully d’apparaître pour dire qu’après vérification des tests par ses soins Fassl est bien innocent. Cela implique donc que Doggett a connaissance de l’affaire depuis quelques temps et que l’assistant du DA n’était sans doute pas très content de voir l’ancien policier s’approprier le dossier de l’analyse pour revérifier tout cela. Car il est convaincu que c’était Fassl l’assassin, et personne d’autre ; il va donc mener sa propre enquête pour pouvoir le prouver.
Doggett reste fidèle à lui-même : il est sûr de son fait et rien ne pourra le faire dévier de son opinion, même lorsque tout tend à prouver le contraire. Car nous avons des raisons de douter : les cheveux prélevés 13 ans plus tôt sur les lieux du crime ne correspondent pas - à un gêne près (super) - à ceux de Fassl. Scully pense que si son collègue fait tout ça, c’est parce qu’il culpabilise inconsciemment d’être à l’origine de l’emprisonnement d’un innocent, mais il répond qu’il cherche à finir le travail, à clore l’affaire, comme Duke, son ancien partenaire avec qui il avait procédé à l’arrestation, le lui avait appris. John découvre que son mentor, celui qui lui a tout appris, avait fabriqué des preuves pour inculper Fassl car il n’y avait rien contre lui. De quoi l’ébranler, surtout qu’il a une éthique très stricte. Mais en fait, on s’en fouuuuuuuuut. C’est pas vraiment intéressant cette histoire, et c’est pas comme si Doggett ne faisait jamais aucune entorse au règlement intérieur du FBI (comme voler des dossiers classés confidentiels par exemple)... Et puis ça reste du John Shiban, il ne faut pas s’attendre à des merveilles
Quant à ce qui concerne le côté « paranormal » de l’affaire... C’est tout simplement pourri. Déjà, le pécheur (ouais, encore un truc religieux à la con, youpi... ça fout quoi dans la série, SÉRIEUX ?) qui refuse d’admettre qu’il commet des crimes horribles et donc se transforme en une autre personne, qui a une apparence caricaturale de gros malade psychopathe, c’est débile. Mais en plus c’est du foutage de gueule, puisqu’au début de l’épisode les deux entités sont distinctes et se parlent, et plus tard Fassl voit son autre lui sur la rue d’en face quand il sort de prison... Comme par hasard, une fois que l’hypothèse du fantôme tueur a été écartée et que Monica Reyes - toujours aussi ouverte d’esprit, c’est magnifique - expose sa superbe théorie, on les voit toujours séparément... Je n’aime pas quand on joue avec le téléspectateur de cette manière, en se dédisant. A rajouter aux erreurs de l’épîsode : à un moment de l’épisode, Fassl dit vouloir retourner en prison, d’un air apeuré, ce qui laisse à penser que le tueur ne l’y importunait pas. Mais plus tard on apprend que ce dernier (l’autre Fassel, le tueur) a tué un homme en prison... Bonjour la cohérence.
Soyons honnêtes, une réplique m’a fait sourire : "Comment arrête-t-on un meurtrier qui se cache dans un homme innocent ?" Ca fait du bien dans un mauvais épisode de sourire, je trouve. Mais c’est tout, parce qu’il n’y a rien d’autre à tirer de cet épisode bien chiant et bien nul. Des justifications à ce jugement ? Non, parce que la critique est facile. Et ce serait faire trop d’honneur à Shiban que de plus analyser un de ses scripts. Enfin, ce ne serait pas dans la tradition des lynchages sygbabiens qui sont essentiellement provocateurs.
Encore un scénario de Shiban qui tourne à l’eau de boudin. Ca commence à lui faire un sacré passif. J’en viens à me demander s’il a compris la série...
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires