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1.05 - Orphans
She’s dead
Malaises
vendredi 25 novembre 2005, par
Quand Tommy se la joue Vic Mackey, (forcément) ça déménage... et ça a des conséquences.
Non, le titre ne réfère pas à Colleen. La première scène de cet épisode nous la montre à l’hôpital, bien vivante, demandant à son père pourquoi Sean Murphy ne lui a envoyé aucune fleur. Tommy les a en fait interceptées et chargé l’infirmière de les envoyer à d’autres patients. Il semble avoir trouvé un moyen plus habile d’éviter que le petit Murphy sorte encore avec sa fille. Et au vu de la discussion qu’a cette dernière avec son conducteur d’un soir qui viendra la voir par la suite, ça semble marcher.
Back to the firehouse, où Tommy tombe sur un poème à la cuisine. On comprend très vite qu’il s’agit de Lou. D’ailleurs, Tom lance un regard complice vers Franco puis dit à Lou qu’il sait que c’est lui qui l’a écrit, et que Franco est également au courant. Lou est quelque peu gêné. Il sera remplacé le lendemain par Garrity, quand ce dernier informe ses potes que Nez, l’ex de Franco, a clamsé dans une boîte. L’effet de la coke depuis des années. A vrai dire, il est plus sous le choc qu’embarrassé. Toujours est-il que Franco est furax car il a violé la règle "girlfriend, ex-girlfriend, wife, ex-wife, sister, half-sister : no pussy".
"La prochaine fois, fais ce qu’il faut." dit Franco à Sean avant de se tirer de la cuisine. Mais Garrity n’a pas dit son dernier mot. Il a d’ailleurs tendance à dire le mot de trop. Il rebondit donc sur ce que lui dit Franco pour lui demander ce qu’il compte faire de Keela. Frank prétend que ce n’est pas son problème. Sean insiste. Ca finit par chauffer entre les deux.
Franco finira par aller voir sa fille chez Lazara, l’amie ou plutôt camarade de shooterie de Nez. Ce qu’il voit est désolant. La maison est crados, Lazara roupille après s’être fait un fix, avec la seringue et tout le matos qui va avec à proximité.
Je suis pas complètement sûr que Franco était venu chercher sa fille. Peut-être que quelque part, il était venu en premier lieu voir ses conditions de vie. Dans cette hypothèse, ce qu’il vient de voir le convainc qu’il doit emmener sa fille avec lui, loin de toute cette merde. Il l’informe que sa mère est morte puis l’amène chez lui. Chez elle. Mais visiblement, le Franco n’est pas patient face à toutes les questions que lui pose sa fille. Il finira par la faire adopter. Ca confirme le doute que j’évoquais plus haut.
Tommy, de retour chez lui, voit Roger frapper à sa porte. Il a quelque chose d’important dont il aimerait parler. Tommy lui ouvre pas la porte. Mais Roger ne se gêne pas pour entrer par lui-même ce qui étonne un Tom qu’on sent encore un peu sur les nerfs. Le gus est venu lui dire qu’il souhaite qu’il respecte sa relation avec Janet. Oui, il dit ça à Tommy. Dans sa maison qui lui sert de QG pour l’élaboration de son plan visant à reconquérir Janet. La réponse de Tommy ne se fait pas attendre.
"Let me tell you something, okay ? She might be sucking your dick for the time being, but her ass belongs to me. You got that ?"
("Je vais te dire quelque chose. Elle te suce peut-être la bite pour le moment, mais son cul m’appartient. Pigé ?")
Le tout en le tenant à la gorge. Visiblement, la situation chauffe encore plus Tommy qui jette Roger à terre, allume un feu, et s’apprête à lui cramer la gueule à la Vic Mackey. Bien sûr, cette séquence n’a pas la prestance de celle entre Vic et Armadillo, mais elle reste prenante. L’arrivée de Connor qui cherche sa Gameboy libère un Roger qui a mouillé du slip et qui décampe en deux temps trois mouvements. Cette scène m’a plu, et celle d’après aussi, quand Tommy embrouille l’esprit de Connor à qui il dit que Roger l’a frappé en premier, et qu’il ne doit pas répéter à sa mère ce qu’il a vu.
Tommy - You can’t tell your mother about any of this stuff that you saw here today, okay ? Because otherwise, she’s gonna get very, very mad at Roger.
Connor - Won’t she get mad at you too ?
Tommy - Well, if she gets mad at me, just imagine how mad she’s gonna be at you for eating ice cream for breakfast.
(Tommy - Tu ne dois rien dire de tout ça à ta mère, d’accord ? Ou sinon elle va être très très en colère contre Roger.
Connor - Elle sera pas en colère contre toi aussi ?
Tommy - Si elle est en colère contre moi, imagine son état quand elle saura que tu manges de la glace au petit-déjeuner.)
Le camion 62 intervient suite à un effondrement de plafond. Une fille est peut-être coincée dans un appartement. Pendant que l’équipe monte, la tension monte d’un cran entre un Sean grande gueule et un Franco bouillant si bien qu’ils en arrivent presque aux mains.
Tommy entre dans une pièce. Il entend quelque chose. Moi, j’ai rien entendu. Puis il repère une petite fille coincée sous les décombres. Elle est vivante. Il prévient ses potes puis la rassure quand elle lui demande si elle va mourir, et engage une discussion avec elle sur les glaces histoire de la distraire. Une fois dégagée, le paramédic arrive et nous balance à la gueule que Maura, la petite fille, est morte instantanément, suite à l’effondrement.
Oh putain, celle-là, je l’attendais pas. Personne, d’ailleurs. Tous les gars en restent pantois. Tommy refuse d’y croire. Et quand il essaie de la réveiller, il semble bien passer pour encore plus dingue qu’il ne paraît. J’avais évoqué précédemment que plusieurs fois Tommy avait réussi à trouver une excuse aux fois où il avait l’air de parler seul alors qu’il parlait à un fantôme. Ca n’allait pas durer éternellement. Le voilà pris au piège, cette fois-ci. Et c’est d’ailleurs une partie de ce qu’on peut lire sur son visage. Il est étonné de voir qu’elle est morte mais se dit aussi qu’il n’a aucune excuse valable à fournir pour expliquer sa discussion précédente.
Lou commence à s’inquiéter et le chef Perolli renvoie Gavin chez lui qui, en entrant, voit le fantôme de Maura dans sa cuisine. Franco, de son côté, retrouve aussi quelque chose en rentrant chez lui. Il s’agit de la peluche de Keela qui finira à la poubelle. Tommy ira à l’église discretos (il veut pas se faire repérer par son cousin visiblement ; allez savoir pourquoi) remercier le Seigneur de n’avoir pas emmené sa fille et pour Lui demander une autre faveur. Et bien sûr, on ne dit pas de quoi il s’agit. De quoi rendre encore plus curieux.
Place maintenant à la séquence la plus hilarante de cet épisode, celle où Tommy s’en va chez son oncle Teddy parler à son père que s’y est réfugié après une énième dispute avec sa bonne femme. Teddy est incarné par l’acteur Lenny Clarke plus connu sous le nom d’inspecteur Frank Harrigan dans The Job. Lenny Clarke devait à l’origine interpréter le rôle de Jerry Reilly.
Son entrée en scène est des plus comiques. On le voit danser en caleçon, nombril à l’air, musique hip-hop à fond, pendant que le pauvre Tommy frappe à la porte sans se faire entendre. Une fois entré, ce qu’il voit le sidère. Son oncle et son père s’enfilent des mignonnettes et des pilules de Viagra avec des putes à leurs bras. La séquence est cocasse, et Tommy tentant de réprimander les deux joyeux lurons ne fait qu’alimenter le sourire qu’on a au visage. C’est finalement le monologue du père qui marquera le basculement vers le drama où il se félicite enfin d’être heureux après toutes les années passées à se casser le cul en tant que soldat du feu, rendu dingue tout du long par sa femme.
La situation est un peu la même pour Teddy qui s’est séparé d’avec sa femme après plusieurs années de mariage. Une embrouille sur une histoire de tapis et leur vie à deux n’est plus. Bien sûr, ça ne s’est pas fait de façon soudaine. La lassitude accumulée au fil des ans n’a fait que nourrir le côté latent de cet événement. Et c’est dans cette perspective du "Il faut savoir lâcher prise" que Tommy s’en va dire à Janet qu’elle peut emmener les enfants, loin, si elle le souhaite, car elle mérite d’être heureuse.
Tom rentre ensuite chez lui retrouver sa bouteille de whisky qui semble être présentée ici comme le compagnon indéfectible. Jimmy l’informe, intrigué, que la petite Maura a disparu et lui demande son avis sur ce qui a pu arriver. Tommy répond qu’il ne sait pas, mais son regard perdu limite "satisfait intérieurement" sous-entend clairement le contraire. Et je crois qu’il s’agit là de la faveur demandée à l’église qui s’est manifestée.
Jerry, lui, interdit de passer à la caserne, se voit obligé de rester chez lui. Simplement entendre sa femme parler à haute voix des hésitations qu’elle a quant au plat du soir le soûle au plus haut point. Et le fait peur rien qu’à l’idée de devoir supporter ça tous les jours si jamais il devait perdre son boulot. C’est pour ça qu’il fait l’effort d’appeler son fils, homo.
Petite parenthèse. Après Tommy et Janet, papa Gavin et sa femme, oncle Teddy et sa femme, voici Jerry et la sienne. L’image du mariage dépeinte dans Rescue Me est loin d’être angélique.
Finalement, le chef Reilly doit révéler son lourd secret (l’homosexualité de son fils) pour sauver son poste. C’est chose faite avec le témoignage de son fils. Et pourtant, il ne le présentera pas à son équipe. Le comportement est peut-être ingrat, mais il n’est pas dénué de réalisme. Tout ça ne fait que mettre en relief la haine dont a fait preuve le chef Reilly dans les épisodes précédents à l’égard de tout ce qui est homo.
Cela dit, le bloc d’inimitié va momentanément lâcher prise quand il participe aux blagues sur les homos au bar avec ses potes après l’audience. Et on aura une autre manifestation du genre quand, en rentrant chez lui, bourré, il regardera avec affection une photo de son fils, enfant. Son fils qu’il semblait avoir oublié jusque là.
Pour en revenir aux événements du bar, Sean ira s’excuser auprès de Franco pour le comportement qu’il a eu envers lui. Voir l’état de la relation père/enfant entre Jerry et son fils a dû influencer Sean mais aussi Franco qui décidera par la suite de sortir la peluche de sa fille de la poubelle pour la poser sur la table, en évidence.
Tommy, lui, se fera cafouiller par des potes à Roger. Bon, faut dire qu’il l’avait bien cherché après la grillade spéciale qu’il comptait faire. Mais tout de même. J’étais un peu énervé qu’il ait à subir ça. Enervé car c’est là la force des grandes séries. Elles arrivent à nous faire apprécier des personnes qu’on n’apprécierait pas (autant) en temps normal. C’est le cas avec Tommy Gavin (par rapport à cette affaire) mais aussi Vic Mackey et a fortiori Tony Soprano et Al Swearengen.
Bon, finalement, je trouve que c’est cet épisode qui est le moins bon de la saison. C’est aussi le premier de la saison qui n’a pas été écrit par Peter Tolan et Denis Leary. Cela dit, le thème de la famille abordé ici entraîne des réflexions assez intéressantes.
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