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1.06 - Revenge

Revenge is the poor delight of little minds

Les Entremetteuses

dimanche 27 novembre 2005, par KB

Coeur brisé a ses raisons que la raison désavouera. Cela aurait pu être également "Hello. I’m a bitch. Bye." mais ça fait moins classe.

Quand on prend les choses trop à cœur, la chute peut avoir des effets néfastes. Pour soi, pour autrui, ou pour les deux parties. Prenons l’exemple de Lou qui voit arriver dans la caserne 62 Dr Thompson... euh Thompkins. Ce qui le fait flipper, on peut le comprendre, lui qui essaie de garder secret ses histoires de poèmes. Lou l’emmène dans un coin isolé, derrière un camion. Le Doc insiste pour qu’il vienne à ses réunions, mais Lou est réticent, ses poèmes ayant été décrits comme la pire merde qui soit.

Doc - Well, whoever said that was obviously an uncaring, insensitive, damaging human being.
Lou - It was my wife.
Doc - Ah.
Lou - So. What else you got ?

(Doc - Celui qui a dit ça est à l’évidence un être indifférent, insensible et nuisible.
Lou - C’était ma femme.
Doc - Ah.
Lou - Alors. Rien à ajouter ?)

Ceci n’est que le début d’une journée tordante concernant Lou. Ce dernier ira à ces fameuses réunions pour y lire ses poèmes. A peine commence-t-il que les larmes apparaissent déjà sur certains visages. Mais très vite, après quelques échanges, il se rend compte qu’il est le seul à avoir été dans l’une des deux tours. Apparaît alors un rire jaune.

Lou - Was anybody here directly affected by the events of that day ?
Gus - I have a neighbor who has a cousin who has a friend who lost someone.

(Lou - L’un de vous a-t-il été directement affecté par les événements de cette journée ?
Gus - J’ai un voisin qui a un cousin qui a un ami qui a perdu quelqu’un.)

C’en est trop pour Lou, le cœur gros jusque là, devenant cœur trompé, qui laisse éclater sa colère, les accuse de fiottes et de pleurnicheuses et se casse de la salle. Une chose est sûre : il n’est pas prêt de se remettre à écrire des poèmes.

Franco, de son côté, cherchera à savoir si sa fille va bien. Influencé entre autres par une intervention où il sauvera une petite fille. Il tentera bien d’user de son affabilité saupoudrée d’un peu du charme qu’on lui connaît auprès d’une secrétaire administrative des services à la Famille pour obtenir l’adresse de la famille d’accueil qui s’occupe de Keela. Sans réussite. Et comme toujours dans cette situation, dans la société des humains, on a recours au piston. Il trouvera ce qu’il cherche grâce à un pote à Johnny Gavin. Arrivé sur place, ce qu’il voit ne lui plaît pas. Le "père" de la maison d’accueil s’avère être un salopard, une éponge (c’est-à-dire qui enchaîne cigarette sur alcool à un rythme dangereux), prompt à lever la main sur les gosses dont il est censé s’occuper. Le cœur paternel de Franco poussera ce dernier à intervenir - ce qui est largement compréhensible - et à emmener sa fille avec lui. Techniquement, ce qu’il fait est du kidnapping. Mais vu la situation, la raison était battue d’avance. Heureusement pour lui, Johnny lui expliquera qu’il pourra garder sa fille sans se soucier. Franco ira déposer Keela chez sa mère.

Cet épisode est marqué notamment par le quatuor
Tommy/Janet/Roger/La fille-dont-on-connaît-pas-le-nom.
Partie importante à laquelle on pourrait associer la maxime suivante :
"La vengeance est la joie des âmes basses".
La vengeance est perçue ici de différentes façons.
La vengeance "bon enfant", avec la façon dont Tommy fait passer un sale quart d’heure ou plutôt une sale demi-journée à Roger. La mise en scène est jouissive, pour peu que la fin de l’épisode précédent avec Tommy qui se fait frapper nous ait pas laissés indifférents.

La vengeance façon "coup de pute". Je parle ici de Karen, la- fille-dont-on-connaissait-pas-le-nom, qui crame la maison de Tommy après la superbe séquence où, après avoir débarqué (à l’improviste) chez Tommy très peu de temps avant Janet, elle se retrouvera en face de cette dernière lors des présentations. Et Tommy de la ridiculiser en montrant qu’il ne connaît pas son nom. Quoiqu’il en soit, c’est pas une raison pour lancer un cocktail Molotov dans sa baraque, et une brique à travers le pare-brise de sa bagnole. Merde, quoi.

Et il y a la vengeance "coup de pute" dans une moindre mesure suite à cœur brisé de Janet qui refuse d’héberger Tommy après l’incendie.
Suite à l’affaire Roger, Janet s’interroge quant aux choix qu’elle a fait. Elle vient voir Tommy (alors que Karen est à l’étage) et lui dit qu’ils devraient peut-être se donner une seconde chance. Tommy, dans le rôle de la victime, obtient enfin ce qu’il recherchait depuis un temps et qu’il n’a pu avoir quand il jouait le bourreau même si ça a beaucoup contribué au résultat final. Mais il n’a pas le temps de se féliciter (intérieurement) car il réfléchit à comment faire pour éviter que Janet ne voie Karen. Ce n’est que peine perdue. C’est cet enchaînement espoir/trahison vécu par Janet qui la pousse à rejeter Tom. Et la voir pleurer à la fin de l’épisode souligne qu’elle est toujours amoureuse de lui.

Pour finir, je tiens à citer rapidement Sean qui, poussé par Tommy, sort avec une gonzesse qui est en fait un travelo. Le chef Reilly parie, comme à son habitude, sur l’aptitude de Sean à conclure. Avec Tommy qui le pousse encore plus. Tout ça finira par Jerry qui voudra le prévenir qu’il s’agit d’un mec, ce que Sean a déjà découvert.

Jerry - Man, you must have freaked out.
Sean - Yeah. It was pretty weird. I didn’t want to make a big scene, though, so as soon as he was through, I told him I wasn’t—
Jerry - Wha— No, hold on a second. "After he was through" ? You mean you let him finish the knobjob ?
Sean - Chief, the guy was giving me a blowjob. I didn’t wanna be rude.
Jerry - I’m gonna pretend I didn’t hear that, hmm ?

(Jerry - T’as dû flipper.
Sean - Ouais, c’était plutôt bizarre. Je voulais pas lui faire une scène. Une fois qu’il avait fini, je lui ai dit que j’étais pas...
Jerry - Non, attends une seconde. "Après qu’il ait fini" ? Tu veux dire que tu l’as laissé finir la branlette ?
Sean - Ce gars me taillait une pipe. Je voulais pas être impoli.
Jerry - Je vais faire comme si j’avais rien entendu.)

Moi aussi. Priceless, ce Sean. ^_^


Une fois de plus, Tommy marque un point avant de le reperdre immédiatement. Mais cette fois-ci, la défaite est plus douloureuse. Jimmy l’avait mis en garde : "Tu récolteras ce que tu sèmes".
Excellent épisode.