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1.13 - Sanctuary

Sanctuary, boys

Point de non-retour

dimanche 11 décembre 2005, par KB

Tommy Gavin ou le retour du bâton... qui fait mal.

Ce sublime épisode résume parfaitement cette sublime saison. Le camion 62 se marre dans une ambiance propice au rire puis petit à petit, les difficultés arrivent, la situation s’enlise avant d’exploser.

On commence cet épisode par l’une des meilleures séquences pré-générique de la saison. Trop tripant.
Tommy prépare le petit-déj’ et rêve de ce que serait sa vie s’il devait vivre avec Sheila et que Damian habitait aux côtés de ses enfants avant de revenir à la réalité, réveillé par un gros balèze qui lui dit de se barrer de ce bar de flics. Visiblement, il cherche la tape. C’est d’ailleurs pour ça qu’il lui dit de le frapper, genre je te laisse lancer le premier coup, ce que fait Tommy qui se casse ensuite du bar à la vitesse éclair.

On le voit pris en chasse par deux voitures de police, sirènes allumées. Il arrive à vive allure, ouvre sa portière sans la refermer, et entre dans la caserne. "Sanctuary, boys." leur dit-il, sourire moqueur au visage. Les flics peuvent pas entrer. Collins, sur les nerfs, lui rappelle le match de hockey à venir. Tommy feint d’avoir oublié. Mais tout ça fait en fait partie de son plan secret diabolique visant à énerver les flics avant le grand match. Il appelle par la suite Ryan, l’ancien capitaine de l’équipe de hockey qu’il a fait virer de l’équipe, pour qu’il vienne jouer le match. Ryan, qui a une dent contre Tommy mais par-dessus tout la haine des flics, lui dit qu’il va amener Mungo Monahan, un dur à cuire. Et vu la description qu’il en fait, on a hâte de le voir à l’action.

On continue dans cette ambiance délirante où on retrouve Teddy, son neveu, Jerry et Arlo, le nain en or, aux courses de chevaux. Arlo donne ses consignes.
"Number 8’s feeling sore in his right front fetlock. Not his day. But number 3 ? He’s never felt better. Plus, he hates number 1, who’s gay, who’s got a crush on number 2, who’s not. So I’d say our boy’s number 3. Because number 2 is pretty goddamn fast, which means number 1’s gonna be right on that ass, ’cause he’s gay. So that’s gonna even things out. So that’s gonna open the door for our boy, number 3. Bingo !"
Jerry écoute à moitié, se demandant comme il sait si les chevaux sont homos. Toujours est-il que tout le monde palpe au final.

Le camion 62 fait face à une intervention particulière. Ils doivent sortir une femme incroyablement grosse d’un appartement. Alors qu’on croyait la tâche déjà suffisamment ardue, voilà que son fils débarque et accuse les pompiers d’avoir tué sa mère. Il prend un Halligan et approche dangereusement de Tommy qui sera sauvé par Laura. Plus tard au bar, les gars lui porteront un toast, puis, à l’extérieur, se mettront à évoquer Ground Zero dans une scène pas très bien réussie, je trouve.

C’est l’heure du grand match de hockey entre le FDNY et le NYPD. C’est désormais Tommy qui est le (seul) capitaine. Il donne ses consignes d’avant-match dans les vestiaires, cigarette au bec.
"All right, here’s the game plan. I got these guys perfectly positioned. They’re pissed off to the nth degree, all right ? They’re gonna chop at us. They’re gonna stick us. They’re gonna drop their gloves. We’re not gonna respond, okay ? Nobody responds. No fighting. Nothing. We take the power play. We get a nice, big, fat lead, and then and only then do I unleash the hounds."

Mungo Monahan se fait déjà remarquer en voulant entrer sur le terrain sans protections.

Tommy - Hey, Mungo. Aren’t you gonna wear pads ?
Mungo - Pads are for pussies.
Tommy - All right. Uh, what about a helmet, there, pal ?
Mungo - Helmets are for pussies.
Tommy - Yeah, but I think it’s one of the rules.
Mungo - Come on, man.
Tommy - Yeah, yeah. Rules are for pussies. All right, guys. Let’s go kick some ass. FDNY !

La stratégie de Tommy marche à la perfection. Les flics sont chauffés à blanc. Si bien qu’ils ne pensent qu’à aller au contact et oublient le palais. Plusieurs pénalités du côté du NYPD, et le FDNY se voit mener largement. Tommy décide alors de "lâcher la meute". Il faut savoir qu’en hockey, lors d’une bagarre entre deux joueurs, les arbitres n’interviennent que lorsque l’un des deux est à terre. Autrement, il les laisse se taper dessus tant qu’ils sont debout. Cela dit, il me semble qu’ils les séparent quand l’un commence à saigner. A confirmer. Toujours est-il qu’une fois que Tommy permet à ses gars de lancer des goldens, le match se barre complètement en couille. Tout le monde se tape (Gavin ne lâche pas Collins) et les arbitres sont débordés. Tout ce beau monde finira par rentrer aux vestiaires. Mais ce n’est que partie remise. Les flics appelleront les pompiers pour se battre ce qui donnera lieu à une baston géante.
Jusqu’à Rescue Me, j’avais pas idée qu’il y avait une telle tension entre les policiers et les soldats du feu de New York (et probablement dans d’autres villes du pays). Je me demande bien si c’est le cas en France, et si oui, ce que donnerait un duel au foot entre les flics et les pompiers de Paname...

La partie fun de l’épisode laisse place à l’enlisement. Sean et Franco parlent de la probable relation entre Tommy et la veuve de Jimmy. Franco s’en va parler à Mick. Jeannie, la femme de Jerry, se rend compte chez le Doc qu’elle a un problème de mémoire. Et enfin Kenny apprend de la bouche de Greg Kelly que Phyllis veut divorcer et emménager avec lui. Lou reste incroyablement impassible.

Place à maintenant à l’explosion. Le côté comédie est laissé de côté. Le drama est roi.
Les gars ont une preuve solide concernant la relation entre Tom et Sheila. Leur règle officieuse ayant été non respectée, les gars suivent le protocole à savoir frapper le responsable. Franco et Sean commencent. Tommy provoque le bleu une énième fois, lui demandant s’il a les couilles de le frapper. Mike se jette alors sur lui, envahi par la colère dûe aux propos tenus sur sa meuf. Les autres le retiennent car il n’agit pas selon les règles. J’ai trouvé ça fort.
Tous les gars lui répètent ensuite avec véhémence qu’il doit mettre un terme à sa relation avec Sheila mais Tommy dit qu’il ne peut pas car elle est enceinte. Dans un premier temps, j’ai cru que c’était une fausse excuse afin de continuer à la fréquenter. Mais après réflexion, c’est peut-être de ça dont Sheila voulait tant lui parler dans l’épisode précédent.

Une fois "le tabassage" terminé, Tommy est avec Lou qui s’occupe de le nettoyer. Ce dernier n’est pas aussi en colère que les autres. Il prétend que désormais, avec le 11 septembre, les gens doivent faire ce qui leur plaît, et en quantité, car le lendemain n’est pas garanti. "Birth, school, work, death. It goes that quick."
Je vous vois déjà venir avec l’argument "Lou lui aussi n’a pas respecté la règle". Oui, c’est vrai, mais c’est pas tellement la même situation. La nouvelle meuf de Kenny a été mariée au défunt Billy uniquement pendant 6 semaines et a divorcé en apprenant qu’il la trompait. Elle était donc divorcée et son discours lors de la veillée de Billy est là pour montrer clairement qu’elle n’avait plus rien à voir dans sa vie. Concernant Sheila, c’était la femme du cousin et meilleur ami de Tommy, et son mariage a pris fin suite à la mort de ce dernier lors du 11 septembre, date particulière pour les pompiers. T s’explique (enfin) sur le pourquoi de cette relation qu’il sait moralement répréhensible grâce à un joli monologue.

"I tell you, man, every time I walk into a room to talk to my wife, I’m surrounded by disappointment and... acrimony and disbelief. The air’s just, like, dripping with it, you know ? It just reminds me of the way it used to be, you know ? Come home from a tour safe and sound, and she’d grab me by the back of the neck. She’d grab, like, the back of my neck and my ass at the same time and just kiss me. I mean, really kiss me, you know ? And that’s what I have with Sheila, man. Every time I walk in the door, she can’t get enough of me. I remember the morning of Jimmy’s funeral. I pull up to his dad’s house and put the car in park, and Janet turns to me and says— I’ll never forget this. She goes, "God, I hate seeing Jimmy’s parents. You know, they’ve always been so judgmental of me." I said, "They’re burying their oldest child today, their only son.The last thing they’re thinking about is what they think of you." Didn’t have sex for three months after that. That’s the goddamn thing, Lou. Yeah, I tell you, I hang out with Sheila, and it’s just like we feel the same way about everything, about life, about death, about Jimmy, about... I mean, I don’t know if I love her, Lou. I don’t know what that means anymore, but I like being with her, man. It’s fun. We laugh, sometimes we cry, but goddamn, it’s a lot of fun, you know ? It’s like we’re on the exact same page."

Malgré l’activité qu’on a pu voir dans cet épisode, cette discussion "apaisée" entre Tommy et Lou est une des meilleures scènes. Car entendre le grand frère avouer que Sheila, par l’amour qu’elle lui montre, lui rappelle les moments d’amour (du passé) avec sa femme est très touchant. Et Lou est bien placé pour le comprendre. Tom finit par lui demander comment ils l’ont appris (pour Sheila et lui) et il lui répond de façon superbe en se signant.

La journée de T n’a pas fini de se dégrader. Le camion 62 intervient sur un feu important. Tommy se trouve cette fois-ci avec Laura. Ils sécurisent un étage mais avant de redescendre, Tom entend quelqu’un pleurer et... tout se passe comme dans le cauchemar de Katy dans le rêve de son père ("There was a big fire, and you, Uncle Franco, and Uncle Sean and Uncle Kenny saved all the people. But then you heard somebody crying, and you ran back into the fire, and you got killed by it.") sauf que celui qui finira par être gravement blessé (mort ?) est Franco après être venu aider Tommy, paralysé par les réapparitions de tous les fantômes.
De retour à la caserne, les chefs Perolli et Reilly mettent en garde Gavin. A la prochaine connerie, il est viré. T, qui n’apprécie pas qu’on le traite ainsi alors qu’il a passé 20 ans ici, demande à être transféré sur-le-champ. A bout, il s’en va à l’église frapper son cousin dans le confessionnal.

Tommy - Bless me, Father, for I have sinned, and so have you ! How dare you repeat anything I say to you to anybody else ! You’re my priest !
Mick - I’m your cousin.
Tommy - Not anymore, asshole.

Rejeté par ses potes au boulot, trahi par Mick qui n’a pas respecté le secret du confessionnal (en plus de sortir avec une meuf), Tommy rentre chez lui, en buvant au volant. Et le pauvre n’a pas fini d’être meurtri puisqu’il découvre que Janet est partie, laissant la maison vide.
Une succession de vignettes nous montre Lou annoncer à Sondra qu’il a quitté sa femme mais la meuf n’a pas l’air tellement ravie (comme si le fait de n’être plus marié enlevait de l’intérêt à leur relation), Jerry apprendre la nouvelle concernant sa femme et s’effondrer en larmes, réconforté par Jeannie (joliment fait, l’inversement des rôles avec la personne malade qui réconforte), et Sean, lui aussi en train de pleurer, dans les bras de la fille qu’il essayait de larguer tout au long de cet épisode.
Tommy aperçoit alors une photo de lui avec Janet, Jimmy et Sheila où cette dernière est rayée. Certes, Janet n’apprécie pas que son ex la fréquente mais cet état de fait n’a influé que très peu dans sa décision de partir. D’ailleurs, elle a commencé à lui voler de l’argent avant qu’elle apprenne pour leur relation.

Complètement terrassé, Tommy prend une batte de baseball et détruit tout ce qui trouve sur son passage avant de jeter la batte contre la fenêtre qui revient vers lui. Ironie du sort. Par contre, la bouteille de whisky qu’il trouve, il ne la jette pas. Il en boit plusieurs gorgées, mais la gardera dans la main. Cette bouteille dont il n’a jamais pu se séparer.


Cet épisode est merveilleux. Tout comme cette saison. L’évolution vers le bas de Tommy, c’est quand même quelque chose. En début de saison, il ne rayonnait déjà pas tellement, mais là, il touche le fond et ça, c’était une chose difficilement concevable à ce moment-là. Tout cela ne fait que rendre la saison 2 d’autant plus attrayante.