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11.18 - Refusal Of Care

Débuts et faim

dimanche 11 décembre 2005, par Yerno

Retour à une narration classique après une série d’épisodes assez « exceptionnels », dans leur construction comme dans leur qualité.

D’accord, l’épisode précédent avait déjà une narration assez classique, mais la simple présence de Gallant le rendait « exceptionnel ». Non, pour moi, ce 11.18 marque réellement un retour aux Urgences telles qu’elles sont au quotidien. Du coup, après tous ces événements et toutes ces surprises, l’épisode peut décevoir. Il n’est pas mauvais pour autant, il paraît simplement plus fade que ses prédécesseurs.

Côté patients

Elena

C’est le cas le plus intéressant de cet épisode, à mon sens. Elena arrive aux urgences alors qu’elle est en grève de la faim depuis 41 jours, dans un état donc assez alarmant. Si la storyline m’a touché, c’est d’abord parce que j’ai trouvé toutes les scènes concernées bien écrites et interprétées. L’émotion est au rendez-vous sans que le trait soit forcé. Pourtant, à présent que je suis devant ma page blanche, je me rends compte que je n’ai pas grand-chose à dire dessus, parce que c’est somme toute une histoire traitée à la « Urgences » et qui en cela ne diffère pas du traitement d’autres patients. Tout est très juste mais rien à encenser non plus.

Ce qui m’a également plu, c’est la question posée. Parce que le problème auquel faisaient face nos médecins et infirmières était légèrement différent, cette fois-ci. Refus de réanimer, stade terminal, ce sont des choses qui nous sont plutôt familières dans Urgences. Mais là, c’est un refus de soins global auquel nous avons à faire, qui plus est de la part d’une femme qui s’est volontairement, ou du moins en toute conscience, infligé des « blessures ». Mais une femme qui ne peut pas être déclarée inapte à juger puisque ce n’est pas dans une optique suicidaire ou dans un désir de se faire du mal qu’Elena a entamé cette grève de la faim. La question est d’autant plus intéressante qu’elle est traitée avec une certaine subtilité. On ne nous apporte une fois de plus pas de réponse toute faite, on se contente de poser les questions et de laisser le tout faire son cheminement dans l’esprit des téléspectateurs.

Parce qu’il faut bien apporter une touche dramatique, il se trouve qu’Elena défend une cause, celle de son fils, puisque c’est bien pour libérer son fils qu’Elena fait cette grève de la faim, pour laquelle il ne lui est même pas reconnaissant. Lors de son premier entretien avec sa mère, on croirait pourtant qu’il est touché par l’acte de cette dernière, qu’il la prend en considération, mais cela tourne rapidement au vinaigre et l’on se dit que non, c’est vraiment très dommage qu’Elena soit prête à se sacrifier pour quelqu’un qui se rend à peine compte qu’elle existe.

La scène finale de l’épisode est également très réussie, puisque Elena doit avaler pour la première fois depuis quelques temps une espèce de gelée qui n’a pas l’air franchement appréciable... Ce que j’ai tant aimé dans cette scène ? Tout d’abord, l’expression bouleversante d’Elena. Et Susan qui prend Cosmo au téléphone. J’ai trouvé intéressante la façon dont le docteur Lewis retourne à sa vie quotidienne et heureuse pendant qu’Elena accomplit un acte d’une banalité sans égale et qui pourtant bouleverse totalement sa vie. Très belle image de fin.

La chute

Une femme arrive suite à une chute dans des escaliers, et l’on découvrira finalement qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Je résume de manière très rapide, mais je pars du principe que si vous lisez cette critique, vous avez vu l’épisode. L’histoire se laisse donc suivre, c’est sympa, mais ça ne casse pas de briques, en plus c’est Pratt et Barnett qui s’en occupent, autant dire pas les deux personnages les plus intéressants ni les plus charismatiques de la série. J’ai simplement apprécié le petit discours de Pratt sur la façon dont les gens réagissent face au cancer, le fait qu’ils arrivent trop tard en consultation, et qu’ils meurent peu de temps après s’être faits opérer. C’était plutôt bien amené et pas mal dit.

Finalement, on présente une survivante du cancer du sein à la patiente qui ne voulait pas subir d’opération. Pas de fin claire là-dessus, même si on suppose que la patiente a finalement accepté l’opération, puisqu’on la voit rapidement passer lors du plan final sur Susan au téléphone, sur un brancard, en direction de ce qu’on suppose être les ascenseurs. Rien que des suppositions, donc, mais je suppose que si l’histoire avait dû finir mal, elle aurait été davantage développée.

Sœurs

L’histoire paraît très classique à la base... Une femme qui maltraiterait sa sœur ? Eh bien finalement, rien n’est vraiment clair sur la fin. On sait qu’elles vivent très pauvrement, elles ont l’air malgré tout assez « heureuses » toutes les deux... et quelque chose me dit que ce n’est que le début d’une histoire. Donc sans commentaire pour le moment, ça paraît un peu trop anecdotique pour être vraiment détaillé.

Petite amie

J’adore Abby ! Non mais franchement, cette réplique sur le statut de « petite amie », ou plutôt sur le fait que ça fasse très collège... Vous l’aurez deviné, j’aime toujours autant ce petit couple. Ils me font rire, ou plutôt sourire, je trouve qu’ils apportent une certaine fraîcheur à la série. On sent que leur relation n’est pas compliquée, de plus l’on n’insiste pas dessus, elle est apportée par bribes à l’écran, cela ne la rend que plus appréciable.

En plus de leurs déblatérations sur l’appellation que mérite Abby, nous avons droit aux... fesses de Jake, ou plutôt à « quels sous-vêtements porte-t-il ? ». C’est charmant, c’est un humour au niveau très élevé... et après tout on s’en fiche, c’est marrant, et ça réunit une partie de l’équipe des urgences autour d’un petit délire qui frôle le scatologique, ça détend l’atmosphère.

Et Frank a raison, « mon tout », c’est vachement classe.

Carter et ses passionnantes histoires

Les storylines de Carter sont vraiment très bizarrement gérées en ce moment. Nous avons donc droit à la suite de cette histoire de construction d’aide aux personnes séropositives, histoire parachutée dans le dernier épisode, d’où on ne sait trop où (ou alors ma mémoire me fait méchamment défaut). Carter va donc verser 150 millions de dollars pour la construction du centre. Wow, je le savais riche, mais à ce point ! Ca me rappelle l’épisode 8.16 où Abby tentait de découvrir à combien s’élevait la fortune de la famille Carter... La pauvre, si elle savait, elle ferait une attaque à l’idée d’avoir osé plaquer Carter (bon en fait c’est plutôt lui qui... oui bon, c’est pas très clair, comme tout ce qui implique Carter ces dernières années).

L’idée que Carter finance une telle construction ne me gêne pas outre mesure, c’est surtout que je ne comprends pas d’où sort cette storyline. Est-ce un prétexte pour le faire apparaître deux minutes par épisode ? Non parce que pour ça, au pire, il y avait toujours sa prétendue histoire d’amour avec Wendall et son passé douloureux avec Kem. Pour lui donner un peu plus de consistance qu’un rôle de coureur de jupons international ? Dans ce cas, il fallait y penser avant de le faire revenir d’Afrique avec une femme enceinte (dans un épisode où on parlait du SIDA, bravo, quel tact). Non, vraiment, je ne comprends pas quelles sont les motivations du personnage, vers quoi veulent l’emmener les scénaristes, du coup c’est difficile de donner une opinion. En tout cas, au moins, ça fait apparaître Kerry, et ça, on ne va pas s’en plaindre (ça commence à bien faire les excuses sur ses prétendues réunions et vacances et j’en passe).

S’il y a bien quelque chose sur quoi je peux donner mon opinion, par contre, c’est cette histoire avec Wendall qui me gave sérieusement. C’est plat et aussi intéressant qu’un shipper Sam/Luka (et non, ceci n’est définitivement pas un compliment), et j’ai l’impression que ça n’en finira jamais. Et coup de téléphone à Kem juste après... Non, décidément, plus ça va, plus Carter et ses histoires m’ennuient à mourir. Bon sang, c’est supposé être le personnage le plus important de la série ! Au lieu de cela, il est en train de devenir le plus insipide.

Et franchement, Centre Joshua Carter...

Morris ou la conscience professionnelle

Ils nous l’ont mis sous ecsta, ce n’est pas possible autrement. Ou bien, plus réalistement, il a soudain pris conscience que pour être chef des internes, il faut avoir de quoi se présenter - même si, comme le dit Susan, il lui faudra bien plus qu’un article. Toujours est-il que Morris joue les acharnés du travail et bosse, bosse, ce qui n’en fait plus un boulet désagréable, mais un charmant petit boulet, presque attendrissant... Oh mon dieu, je crois que je suis en train de complimenter Morris !

Le pire c’est que je ne retirerai pas ce que j’ai dit. Morris m’a fait sourire dans cet épisode, je ne l’ai pas trouvé démesurément boulet, étant donné que ses apparitions se sont faites relativement sporadiques. Et puis son petit jeu avec Susan était quand même charmant... bon en fait c’est moi qu’on a mis sous ecsta. Sauvez-moi !

La citation du jour

Morris : « Je peux vous appeler Susan ? »
Susan : « Non ! »

Merci Susan.


Baisse de régime logique et presque attendue. J’espère que l’épisode constitue surtout une base pour mieux rebondir par la suite, une courte pause pour aller crescendo vers le final.