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Rescue Me
2.02 - Harmony
I had the same haircut... back in 1975
samedi 9 juillet 2005, par
"C’était mieux avant !" Commentaire couperet qui sanctionne (presque toujours) à un moment donné une série réussie qui dure…
Dès le quatrième épisode pour Lost, dès la seconde saison pour The OC, au cours de la saison 10 pour Law & Order, jamais pour Six Feet Under…
Mais pas de panique… Pas de raison pour l’instant de se lamenter à propos de Rescue Me !
En l’occurrence, ce commentaire est le moteur des actions de la plupart des personnages dans cet épisode…
On imagine facilement que pour Franco la vie était plus facile sans cicatrice et sans douleur persistante ! Surtout maintenant qu’il est arrivé à la fin de ses pillules de Vicodine ® ("Vicodine, party time !") … Bien sûr, la médecine du travail peut prescrire des anti-douleurs, mais pas ceux là… Pour faire face, il peut toujours tenter de revenir à ses grands talents d’antan, ceux de la chasse à la gazelle, mais là encore, les effets attendus ne correspondent pas aux attentes.
Laura le rabroue gentiment mais fermement, quand il tente le grand jeu et face à une réplique que je ne résiste pas à reproduire ici dans son intégralité, il ne peut que s’incliner et penser avec amertume au passé…
Lauren : "But then I’ll want more out of the relationship eventually, me being the woman and all, and I’m so goddamn good in the sack you’ll actually try and commit for the first time in your whole life. You’ll change for me Franco. But then you’ll resent me, and then I’ll resent you for resenting me. And pretty soon we won’t be able to stand being in the same room as each other, nevermind our forcing our body parts to intersect, but we have to be in the same room because we work together. So until one of us dies in a fire or moves away or kills the other one, we’ll constantly be forced to remember the horrific, bloody train wreck of a relationship that started with your hand on my coat. It’s your move, stud. "
Mike a également du mal à accepter sa situation actuelle : il faut qu’en début d’épisode Theresa remette les points sur les « i » : c’est terminé entre eux deux ! Blessé dans sa fierté de mâle, il s’abaisse à la trivialité du beauf’ en laissant un message ordurier et misogyne sur son répondeur. Mais les scénaristes sont trop fins pour permettre à la connerie intégrale de prendre corps dans un personnage, et lui offrent une des scènes les plus touchantes de la série : sur le lieu d’une intervention, Garrity s’étonne que Mike n’ait pas conclu avec la fille qu’il lui a présentée, il s’offusque même des commentaires négatifs de son collègue sur sa maigreur maladive.
Garrity : "You want another fat chick ?"
Mike (pour lui) : "Not another one…"
C’est pas mignon ça ?
Bon, Mike va évidemment rappeler Theresa pour s’excuser, il va même commencer à l’espionner. Prévisible ? Peut être, mais traitée à la « Rescue Me », cette rupture me ravit.
Lou et « Chief » pensent que la caserne, c’était mieux avant le départ de Tommy. Le spectateur peut comprendre ce point de vue (Franco déjà beaucoup moins), espérer son retour, mais il ne peut pas nier que Staten Island vaut son pesant de biscuits « 9/11 » et que la campagne menée par les deux hommes visant la réintégration de leur collègue peut prendre son temps pour aboutir. Au vu de l’entreprise de l’épisode, il peut être rassuré !
En effet, la tentative de chantage sur un supérieur hiérarchique (qui aurait un enfant illégitime !) est un fiasco hilarant ! (Tiens, c’est le premier « hilarant » de la review… Pas sûr que ce soit le dernier, tant l’épisode regorge de moments… hilarants !!) Ils pensaient pourtant avoir toutes les cartes en main pour réussir, mais c’était sans compter sur Garrity (franchement, Garrity, même pour un rôle mineur dans une telle opération, c’était suicidaire), les téléphones mobiles (a-t-on jamais vu un portable fonctionner correctement à Hollywood, surtout dans un moment crucial ?) et une homonymie fatale !!
D’un point de vue plus personnel pour « Chief », il y a trente ans, lorsqu’il a été pris à tromper sa femme avec sa meilleure amie, ce n’était pas la panacée, mais que cette histoire et les ressentiments rejaillissent dans l’esprit désynchronisée de son épouse et surtout dans ses ongles n’est pas la meilleure des choses pour lui faire savourer le temps présent.
Quant à Tommy, depuis le départ de Janet avec leurs trois enfants, ce qu’il pense de la période actuelle est on ne peut plus clair. Il va pourtant mieux que dans l’épisode précédent. Et là encore, pas d’inquiétude à avoir, son début de sobriété n’a altéré en aucune façon son sens de l’humour. « That’s all you have for me ? […] "Don’t do it", like a reverse Nike ad " !
Il s’ennuie cependant toujours à mourir dans sa caserne de Staten Island… "I never read so much since High School. Actually, I never read a book in High School."
Ce n’est pas la proposition de ses collègues de rejoindre le choeur amateur de la brigade qui va lui permettre de passer le temps plus vite. "Okay, I tell you what...I’m gonna go upstairs and leave you three alone so you can… blow each other."
Et ses espoirs que Sully, son remplaçant, se fasse virer fondent au soleil. Même ses amis conspirateurs conviennent qu’il est le mec parfait. Tellement parfait à discuter coiffure avec Laura, à cuisiner d’excellents petits plats, qu’on en viendrait à penser qu’il est… gay, non ? "Haricots verts ? What the hell is that ? "
Il reste deux choses à Tommy.
Sheila. Qui se fait quelques illusions sur les raisons de sa sobriété et qui fait drôlement bien le bébé qui parle. "I hope it’s the baby talking. Because, if it’s you, Big Daddy will come home and punch you in the face. "
Et son statut de pompier…
Enfin, juste Sheila, parce qu’après la diatribe du flic qui lui colle un p.v. pendant le prégénérique, il faut croire que l’Amérique en est revenu de ses héros. "9/11 was four years ago, get use to it ! […] Turns out you aren’t just heroes. Turn’s out some of you do blow and have gang bangs. Turns out some of you are broken down drunks on a verge of a total and complete mental collapse !" Perspicace le gars !
(Le premier qui m’explique que faire une review, ce n’est pas insérer quelques phrases en français entre les dialogues de l’épisode, je viens chez lui et je lui envoie mon poing en pleine tronche !)
Quand Tommy entrevoit la possibilité de faire revivre le passé (Colleen sa fille aînée l’a joint par téléphone pour lui demander de venir les chercher), ni une, ni deux, il fonce à Londres, Ohio, sans véritable plan de bataille, persuadé que sa volonté de voir sa famille réunie à nouveau sera suffisante pour que tout redevienne comme avant. Janet lit encore suffisamment bien son ex mari pour éviter le conflit frontal et parvient à le manipuler si facilement que sa nouvelle fuite quasiment sous ses yeux de Tommy parviendrait presque à forcer l’admiration de son personnage, devenu très antipathique…
J’avoue que j’ai du mal à plaindre Tommy sur ce coup là…
Cette vaine expédition du pays aura cependant permis de voir notre dur de chez dur, pour pouvoir quitter la caserne, auditionner pour une place dans le chœur de la brigade en chantant « Silent night » (vous me croyez si je vous dis que ce passage est hilarant ?), motiver ses collègues chanteurs ("Where’re we from ? New York. We can kick these guys ass at anything. Hockey. Football. Even some pussy thing like singing… FDNY ! FDNY ! FDNY ! ") avant de les planter en beauté…
Finalement, ce que Tommy récupérera de son passé, c’est un fantôme. Et pas n’importe lequel, puisqu’en remplacement de celui de son cousin Jimmy, il en écope un, d’un genre beaucoup moins bavard mais un peu plus salissant (surtout quand la tentation de la bouteille se fait forte !), celui de Jesus Christ lui-même…
Il récupère également son oncle Teddy, l’ami des nains qui murmurent à l’oreille des chevaux, embarqué dans une sombre histoire d’argent, de paris, de bookmakers…, et qui ne risque pas de faciliter la vie de son neveu.
Alors, pour sà »r, c’est pas mieux qu’avant pour les personnages, mais une chose est claire, « Rescue Me  », c’est toujours aussi bon !