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Rescue Me
2.10 - Brains
On nous cache rien, en fait...
dimanche 18 septembre 2005, par
Denis Leary is smarter than me.
J’y croyais vraiment dur comme fer à ma petite théorie. Tel un fan de Lost qui croit que les nombres « maudits » ont un sens, tel un fan de Chris Carter qui croit que la mythologie des X Files tient la route durant les dernières saisons, tel Rob qui pensait avoir manipulé son monde avec suffisamment de subtilité pour atteindre le « final two », j’avais la foi.
Et j’avais tort.
Tommy Gavin n’est pas dans le coma.
Un instant, j’ai pensé en toute modestie être un génie. Quand au début de l’épisode - après le previously -, on revient sur le craquage de plancher et la chute de Tommy. Qui cette fois tombe au ralenti et avec des arrêts sur image. Avec l’apparition d’une Sheila licencieuse, avec l’apparition de Janet qui commence à hurler sur lui.
Et voilà qu’il tombe de son canapé.
Ce n’était qu’un rêve.
Je déteste les rêves. Je déteste celui là, presqu’autant que le moment où Pamela nous avait appris la bouche en cœur que toute la saison passée n’était qu’un rêve, que le building de la Ewing Company n’avait pas explosé, que Sue Ellen était toujours en vie, que Jenna n’avait pas adopté un trisomique...
Les rêves, c’est mal ! Sauf dans Six Feet Under.
Jamais trois après deux.
Cet épisode laisse de côté la légèreté des deux précédents et mets les pieds dans le plat des deux sujets « lourds » en suspend : l’Alzeihmer de la femme du Chief et la pédophilie supposée du ½ frère Gavin.
Un épisode entièrement Selectra XL ™-free !
Et ce n’est pas faute de la part de Tommy d’essayer de convaincre à mots couverts Janet d’aller à la pharmacie pour qu’elle remplisse sa boîte de petites pilules magiques.
Chief doit faire face au départ de son fils, au moment même où sa femme manque de mettre le feu à leur maison et d’agresser leur voisine. La maladie de Mrs Chief se serait-elle mise d’elle-même en stand by le temps que Chief et son fils règlent leurs problèmes ?
Comme Alzeihmer est aimable... On a l’impression qu’elle suit des sentiers similaires à ceux de scénaristes pour la télévision.
Toujours est-il que la situation empire et que Chief ne peut rien faire contre l’argument - salutaire ? - « travail » qu’utilise son fils pour retourner à sa vie à Boston. Il se retrouve seul face à peut être la plus dure épreuve de sa vie. Et oui, Chief, tu pensais que réussir à accepter l’homosexualité de ton fils serait ton ascension de l’Everest ? Plutôt celle des Monts d’Arées !
A la recherche d’une infirmière pour veiller sa femme pendant son absence, il se surprend à accepter l’aide de Garrity, un fin connaisseur du milieu médical féminin. Si à notre grande surprise, les jeunes femmes recrutées pour un entretien ne sont pas que des strip teaseuses, il ne trouve pas parmi elles celle qui conviendrait. Ce sera peut être sa nouvelle voisine.
Qui, non, n’est pas Alfre Woodward...
Ce n’est pas Bree Van de Kamp non plus, malgré la jolie tarte qu’elle est venue lui apporter. Sa voisine connaît Alzeihmer : elle s’est occupé pendant cinq années d’un mari atteint. Elle connaît la situation et permet à Chief d’avoir une oreille compatissante. Sera-t-elle suffisant pour qu’il réussisse à gérer sa situation sans craquer ?
Du côté de la fratrie Gavin, la prise de conscience du comportement déviant du nouveau membre de la famille s’accélère. Tommy, Johnny et cousin Mike entrent en contact avec le grand frère du protégé de Liam, qui, un peu facilement certes, leur avoue qu’il a été abusé sexuellement durant quelques années par ce dernier.
Ils recherchent alors le moyen de le faire tomber, car la parole du jeune homme n’est pas suffisante. Il n’y en a qu’un : la confrontation jusqu’à ce que Liam avoue. Ces scènes, qui prennent lieu dans la pâleur du soir d’une église, sont exceptionnelles : mis au pied du mur, Liam récite une histoire que l’on sent préparée depuis longtemps et qui tient la route. Son interprète est très fort : on a envie de croire à son histoire et pourtant il fait passer à son personnage un quelque chose qui nous empêche d’y adhérer complètement. Lorsqu’il réalise qu’elle ne suffira pas à son salut, Liam se révèle un peu plus. Bien sûr, lui aussi, a été abusé dans sa jeunesse. Mais là où SVU s’arrêterait, « Rescue Me » continue. Liam explique qu’il a été sérieusement perturbé par cette situation, d’autant plus qu’il y prenait du plaisir.
Confession très dérangeante pour les Gavin comme pour le spectateur. « Rescue Me » a le courage de ne pas coller à l’une des deux positions très couramment utilisées dans les séries sur les pédophiles : ignobles malades mentaux irrécupérables ou victime génératrice de victimes.
La réflexion est cependant interrompue par l’arrivée du grand frère qui menace Liam d’une arme, avant de la retourner contre lui et de se suicider, intimant à son bourreau d’essayer maintenant de vivre avec les conséquences de ses actes.
Ce rebondissement permet à Gavin d’extérioriser sa rage contre son frère avant que ce dernier soit livré à la police, et donc de clore l’intrigue assez brutalement mais avec cohérence.
A ce moment, j’aurais bien pris un petit Selectra XL ™. à l’instar de Tommy, - Janet est passée à la pharmacie ! - qui s’écroule béatement devant la télévision. (Espérons pour lui qu’il ne s’est pas mis devant « Special Victims Unit » !)
Il n’y a que Laura dans cet épisode pour nous remonter le moral. Intriguée par les différences de style entre les deux poèmes d’amour que Franco est sensé lui avoir écrits, elle lui en demande un troisième. Malgré tout son art de la pirouette, il ne peut échapper à ce défi, et se retourne vers Tommy. Le cerveau clair (pas d’alcool, ni d’antidépresseur), il ne peut que recopier un poème dans un manuel scolaire de sa fille pour venir en aide à son collègue. Laura sent la supercherie et utilise un Lou perturbé depuis le dernier épisode par cette histoire de Tommy le poète pour confirmer ses soupçons. Pour avoir écrit de tels poèmes, Tommy doit être amoureux d’elle. C’est en substance ce qu’elle lui déclare. Une nouvelle piste pour conclure l’histoire entre elle et Franco et pour mettre du piment dans l’amitié retrouvée de Tommy et Franco ?
Enfin, je ne devrais pas m’aventurer à faire des hypothèses sur la suite des événements, vu l’échec retentissant que j’ai subi avec cet épisode.
L’histoire de Lou et la pute au grand cœur sort de ses rails gentillets et prend un chemin un peu plus glauque. Oui, elle aimerait bien arrêter son activité lucrative... mais son souteneur ne sera sûrement pas d’accord... Oui, Lou, je veux bien que tu le payes en attendant que je négocie ma reconversion... Lou, comme tu es gentil, comme je pourrais être amoureuse de toi si j’étais libre...
C’est un peu triste pour Lou... Enfin, je dis ça, à tous les coups, elle est sincère et elle va épouser notre ami pompier dans le prochain épisode !
Un épisode dense et sérieux. Et Réussi, bien évidemment ! Comme m’avaient dit deux petites vieilles, témoins de Jéhovah, « [je] fais partie des moqueurs !  » Ce serait tellement plus simple si je pouvais me contenter de me moquer ! Damn you, Denis Leary !