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Six Feet Under

5.04 - Time Flies

Make a wish

dimanche 10 juillet 2005, par Feyrtys

Pour une série sur la vie, il n’y avait pas eu beaucoup de réflexions sur les difficultés liées au fait de vieillir. Nate inaugure le sujet avec l’anniversaire de ses 40 ans. Il remarque soudainement ses rides, et le costume qu’il porte pour aller travailler le fait étrangement ressembler à son père... Aà¯e.

Quelle certitude avons-nous de vivre une vie heureuse ? Comment savoir que les choix que nous avons faits sont les meilleurs ? La morte de l’épisode, une femme de 96 ans, n’a peut-être jamais su qu’elle avait eu une vie heureuse. C’est son amie, et voisine, qui le dit et qui en juge pour elle. Car il est impossible de faire le bilan de sa vie avant d’être mort. Vous voyez un peu le paradoxe ? Un conseil : veillez à avoir de bons amis, car ce sont eux qui décideront du sort posthume de votre humble parcours…

Nate voudrait bien savoir s’il est heureux et si les choix qu’il a fait sont les bons. Il a 40 ans maintenant, il ne peut plus d’un coup de tête changer de vie et changer d’horizon… Et comme toute personne qui prend un an de plus, il se demande comment diable toutes ces années ont pu passer aussi vite. Hier à peine, il quittait sa famille pour partir en Europe, seul, à la découverte du monde. Aujourd’hui, le voilà directeur de pompes funèbres (ce qu’il avait juré de ne pas devenir), père de famille et marié. Il est tellement préoccupé à observer ses rides dans le miroir qu’il ne remarque même pas le test de grossesse que Brenda a volontairement laissé dans la salle de bain.
En réalité, je n’avais pas vu vieillir Nate. Ni même Maya d’ailleurs. Quand elle a souhaité « bon anniversaire » à son père, je n’en revenais qu’elle parle aussi distinctement. Ca donne un coup de vieux au téléspectateur autant qu’au personnage ça. Damned…

Quelqu’un m’a dit, un jour que je me plaignais déjà du temps qui passe, que l’on ne devenait vieux qu’au moment où le compte de nos regrets dépassait celui de nos espoirs. Bon, ça me laisse encore quelques années de répit, mais je sens comme un couperet pas très loin au-dessus de ma tête, c’est assez déplaisant…

Prenons Nate par exemple. Il a fui la maison familiale et s’y est finalement retrouvé prisonnier après la mort de son père. Ce n’est pas comme si Ruth l’avait supplié de rester, non, il est resté parce qu’il n’a pas su prendre de décisions. Il a voulu aider son frère, et il se retrouve directeur de pompes funèbres. Il a trompé sa copine avec une vieille amie qu’il n’a jamais aimé parce qu’il était trop angoissé à l’idée d’avouer à tout le monde sa maladie grave. La vieille amie est tombée enceinte et l’a quasiment obligé à se marier avec elle au lendemain de son opération. On ne peut pas dire que jusque là, le monsieur ait eu beaucoup de choses à dire. Puis est venu la vie conjugale, et là, bam ! il s’est aperçu que sa femme était sa mère, ou presque. Mais il a continué à essayer de prouver qu’il était capable de faire semblant de l’aimer, tant bien que mal, bref, c’était plus une torture qu’une relation. Pendant ce temps, sa femme le trompait avec son beau-frère. Et fut assassinée par son amant. Puis l’ex est revenue, et après du sang et des larmes, le voilà qui la demande en mariage. Elle veut un enfant ? Très bien, il se met à la tâche, serviteur zélé. La vie de Nate est rythmée par ce que les autres attendent de lui. Etre un bon fils, un bon mari, un bon père, un bon frère, un bon compagnon. Il s’est perdu quelque part dans tout ça. Je pense qu’il ne sait tout simplement pas comment être lui-même. Et avoir soudainement 40 ans (et oui, ça vous prend par surprise ce genre de choses), ça aide à se demander ce qu’on a bien pu faire de sa vie pendant les 20 dernières années. Parce que les 20 prochaines vont sûrement être beaucoup moins amusantes. L’apparition de Nataniel Senior ne fait que confirmer les doutes de Nate :
"Time flies when you’re pretending to have fun. Time flies when you’re pretending to love Brenda and that baby she wants so much. Time flies when you’re pretending to know what people mean when they say "love". Let’s face it, buddy boy, there’s two kind of people in the world : there’s you and there’s everybody else."

Lorsque Brenda annonce à Nate qu’elle est enceinte, la première réaction de celui-ci est de la féliciter. Comme si elle était sa sœur, sa cousine, une parente. Mais pas sa femme. Brenda se rend alors compte que Nate ne souhaite pas vraiment avoir d’enfant iaveci elle. Il le fait pour elle, pour lui faire plaisir. Ca part d’un bon sentiment, mais comment dire, ce n’est pas la meilleure excuse pour faire un gosse. Déçue d’apprendre les véritables intentions de Nate, ou plutôt son absence d’intention, Brenda se confie à sa collègue, Jackie, malgré ses réserves quant à la viabilité de son embryon. Jackie tente de lui expliquer qu’il est plutôt courant de faire plaisir à son partenaire en lui offrant un enfant alors qu’on n’en voulait plus. Jackie aide Brenda à relativiser. Et aussi à faire des cocottes en papier de toutes les couleurs pour la fête surprise organisée pour Nate. C’est une bonne copine cette Jackie quand même !

Il y a du monde dans la maison de Nate et Brenda ce soir là. Ruth et George sont là ; Claire et Billy ont fait le déplacement, David et Keith également, Jackie est bien évidemment venue et Brenda a invité le vieux copain de Nate, Tom, celui qui fantasme sur les ados de 14-15 ans et un mec divorcé que je n’ai pas bien identifié… Maggie, la douce Maggie, est là elle aussi.

Tout aurait pu bien se passer, Ruth évitant Claire, George évitant de l’ouvrir, Billy évitant d’arrêter ses médicaments et Nate évitant de faire une belle boulette en annonçant la grossesse de Brenda.

Ceux qui s’en sortent le mieux sont encore David et Keith (et le mec divorcé, mais celui-là, je le garde pour plus tard). Après une journée à s’occuper des enfants (ou plutôt, de l’engeance) de Roger, le patron excentrique de Keith, le couple a bien besoin de se changer les idées. Et oui, Roger a des enfants, et en plus, ils parlent des choix sexuels de leur père comme s’il s’agissait du dernier Pokémon à la mode. « Ouais, papa il était hétéro niveau 1 avant, avec un partenaire qui était une maman hétéro 1 elle aussi, mais il a évolué vers une bi-classe hétéro-homo puis en papa homo niveau 1. Maintenant, maman est une « ex-de-gay » et papa aime beaucoup les hommes noirs virils. Il est au moins niveau 10 ! ». Ils sont drôles ces gosses, ils me font rire, et Keith également, mais David en a un peu peur… Il se voit mal éduquer son futur gamin en lui expliquant tout de A à Z, et le pourquoi du comment des choix sexuels des adultes. Il est tellement mal à l’aise avec ça qu’il voudrait bien se rassurer dans les bras du mignon coiffeur de ces têtes blondes… Mais y renoncera au dernier moment. Ce n’est plus le David de l’année dernière qui se réconfortait dans les bras d’un plombier. Keith et lui ont évolué, et leur relation est plus solide qu’elle ne l’a jamais été. Le pas qu’ils s’apprêtent à franchir concernant la venue d’un enfant est pourtant difficile : Keith est attaché au processus d’insémination artificielle. Il veut un enfant qui soit une part de lui. David lui, veut adopter un enfant plus que tout. Et lorsque l’ex-femme de Roger lui annonce qu’elle connaît des personnes qui pourraient rouvrir le dossier de l’adoption, David retrouve soudain le sourire.

Ceux qui s’en sortent moins bien, ce sont Claire et Billy. Depuis que l’artiste en mal de sensation a arrêté ses médicaments, il est redevenu le Billy de la première saison : complètement dingue. Et poilu aussi. Constamment sur les nerfs, impossible à calmer, pris de soudaines et excentriques idées… Claire ne peut plus suivre. Elle ne le reconnaît pas, ou bien le reconnaît que trop bien. Billy finira par s’éclipser de la soirée, mais avant cela, nous aurons droit à une scène mythique avec George. Billy et George, deux hommes mentalement instables, deux hommes amoureux de femmes qui ne veulent pas devenir des infirmières… Ca donne un dialogue en or sur les médicaments, les traitements, et bien sûr sur leurs compagnes qui ne sont pas à la hauteur, d’après eux. Toujours à les surveiller ? Oui, mais quand personne ne vous surveille, admet George, ou êtes-vous ? Qui êtes-vous ?
Les deux finiront leur conversation des plus délicieuses sur une petite chanson entonnée à tue-tête… Et Billy décidera de partir sans rien dire.

Claire, fatiguée de son mec, finira la soirée dans les bras du « mec divorcé » de la soirée… Pas tellement son genre à la Claire, mais que voulez-vous, on trouve son réconfort comme on peut…

Pour Nate, il s’agit de pousser une bonne gueulante et de massacrer à coups de balai un oiseau tombé là par hasard… Pour la gueulante, c’est facile, Brenda et lui partent au quart de tour, comme au bon vieux temps. Brenda est furieuse que Nate ait annoncé sa grossesse lors de son discours post-soufflage de bougies. Et Nate est furieux tout court. Ce n’est pas tellement le sujet de leur engueulade qui est intéressant (Nate déteste Billy, Brenda n’aurait pas du inviter le gros lourdaud de Tom, on n’aurait pas du se marier, blabla…), c’est plutôt le lieux : dans un couloir, devant des toilettes. Et grâce à Tom, l’ancien meilleur ami de lycée de Nate, nous avons droit à quelques phrases hilarantes du genre : « à votre place, j’attendrai une minute avant de rentrer là-dedans, c’est mortel », ou « ça schlingue là-dedans, vous feriez bien de craquer une allumette, mais c’est pas moi le responsable ! ». Et d’un seul coup, ça neutralise complètement les accusations que l’un porte à l’autre. Accusations qui sentent (si je puis me permettre) surtout la peur et le manque de communication… Mais Nate révèle un visage beaucoup plus agressif quand il en vient à tuer cet oiseau qui semble vouloir squatter leur maison. C’est presque surréaliste. L’oiseau part par une fenêtre et revient par une porte. Quoique Nate fasse, l’oiseau finit immanquablement par revenir… Et Nate perd patience. Il s’arme d’un balai et s’acharne sur l’oiseau apeuré.

La seule personne qui semble le calmer lors de cette soirée est Maggie. La fille de George, avec qui il avait lié connaissance en échangeant leurs douleurs, est d’une douceur et d’une écoute infinie. Nate a besoin d’être écouté. Lui et Maggie ont une très forte alchimie, et se retrouvent presque à s’embrasser ce soir là, mais Maggie laissera-t-elle faire les choses alors que l’harmonie d’une famille fragile est en jeu ? Je ne doute pas que Nate fera une bêtise avant de réfléchir et de se taper la tête contre les murs, mais Maggie semble être d’une autre nature… Leur relation est en tout cas très ambiguë et en même temps très pure, très naïve. Ils sont attirés l’un par l’autre, comme s’ils voulaient se soulager mutuellement des souffrances de leurs vies.

Rico et Vanessa, pendant ce temps, tournent un peu en rond… Ils profitent d’une engueulade pour pratiquer le sport préféré des couples : le make-up sex. Et Vanessa de jeter Rico au petit matin pour ne pas que les enfant soient confus. Rico fait tout pour revenir vers Vanessa. Mais ses manières ne sont peut-être pas les plus honnêtes…

Après sa nuit coupable, Claire retourne à l’appartement qu’elle partage avec Billy, pour découvrir un homme au bord de la crise de nerfs. Billy se doute bien qu’elle a passé la nuit avec un autre homme ; elle ne cherche pas à le nier mais a visiblement de la peine pour Billy et pour leur relation à présent morte et enterrée. Mais Billy ne s’arrête pas aux larmes, ni au faux pardon qu’il lui accorde. Il lui demande si elle veut bien le baiser maintenant… Claire prend donc ses jambes à son cou et se tire. Well done !