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Six Feet Under
5.08 - Singing for Our Lives
Life is a bitch
mardi 2 août 2005, par
Les rollers, c’est le mal, je l’ai toujours dit. Pourquoi vouloir prendre autant de risques pour aller d’un point A à un point B, alors qu’on peut le faire à pieds, en vélo, en voiture, en pousse-pousse ? Ou mieux, pourquoi ne pas rester chez soi ? Je ne comprendrai jamais les sportifs… Tous ces efforts pour risquer de mourir plus tôt que tout le monde…
La morte de l’épisode aurait du suivre mes conseils et reconsidérer sa nouvelle paire de rollers comme un objet potentiellement mortel. Aussi dangereux qu’une paire de baskets, qu’un abonnement fitness et qu’un speedo. C’est bien beau de se sentir vivant en dévalant les routes sur les hauteurs de Los Angeles, encore faut-il que ce sentiment ne soit pas gâché par la rencontre inattendue avec une voiture. Pour se sentir vivant, rien ne vaut une bonne partie de jambes en l’air, un milkshake banane et le nouvel album de Franck Black. Je ne sais vraiment pas ce que vont chercher tous ces gens en mal de sensation forte.
Ruth a une réaction beaucoup plus appropriée que roller-girl. Elle se sent seule et abandonnée, donc vers qui se tourne-t-elle pour un peu de réconfort ? L’homme qui autrefois l’a rendue heureuse, Hiram. Le coiffeur, le campeur, celui avec qui Ruth a trompé Nataniel et surtout, passé une nuit de folie sous l’effet de l’exctasy. Ruth veut un peu de douceur, de réconfort, et Hiram apparaît comme la cible parfaite. Il est apparemment de nouveau célibataire, et toujours porté sur le camping : ils partent tous les deux, de façon impulsive, recréer les liens qui finalement n’avaient jamais disparu. Ou bien, comme je serai encline à le penser, qui n’existent plus mais qui sont tellement confortables pour les deux qu’ils préfèrent y rêver ensemble…
Pas question pour Claire de repasser par ses vieux démons pour se sentir vivante. La drogue, les expériences sexuelles curieuses, la recherche de la création artistique, se regarder le nombril indéfiniment… Elle semble avoir dépasser tout ça. Il était temps. Je commençais vraiment à la détester, elle et son arrogance de pseudo-artiste. Je suis ravie, littéralement ravie de la voir meilleure qu’Anita, meilleure que Jimmy, meilleure que Russel. Ils font tous une apparition dans cet épisode, comme pour dire : regarde ce que tu étais Claire, et sois contente d’avoir quitter ce monde ! Anita invite Claire à une exposition de leurs travaux d’étudiants, et Claire s’y rend avec son avocat - potentiel petit copain-, Ted. Peut-être est-ce l’expérience désastreuse avec Billy, peut-être est-ce l’absence de sa muse, peut-être est-ce l’affrontement avec sa mère, peut-être un peu tout ça, mais Claire a grandi. Elle a vieilli, elle est devenue plus mûre et se rend compte avec beaucoup d’étonnement qu’elle ne redeviendra sûrement jamais l’artiste qu’elle a essayé d’être ces deux dernières années. Parce que ce n’est pas elle, parce que ce n’est pas ce qu’elle recherche. Russel est toujours aussi atteint, voire davantage. Il est amoureux de Jimmy, qui est amoureux d’Anita, qui a couché avec Russel, qui est amoureuse de Jimmy. La boucle est bouclée en quelques sortes… Ca pourrait presque être simple si Russel ne détestait pas autant Jimmy qu’il ne l’aimait. Et oui, c’est ça d’être un artiste. Ca oblige à avoir une vie amoureuse plus que chaotique. C’est un sacerdoce !
Soudain complètement lucide, Claire s’excusera auprès de Russel pour lui avoir pris l’idée des collages. Enfin, elle reconnaît ses erreurs… Peut-être se sent-elle fausse elle aussi, au milieu de ses anciens « amis », peut-être croit-elle avoir été une fraude... Mais la discussion avec Olivier nous révèlera que Claire n’a pas renoncé à faire de l’art. Elle se demande si l’inspiration et l’envie reviendront un jour…
Et en attendant, prend du bon temps avec Ted l’avocat, de qui je me méfie, que je n’aime pas tellement, mais qui, allez savoir pourquoi, plait à Claire… De toutes façons, ça ne peut pas être pire que Russel, c’est ce que je me dis.
Quand on adopte des enfants, on n’a plus vraiment le temps de se poser des questions existentielles et « se sentir vivant » : on vit dans l’instant et dans le cas de David et de Keith, on espère que la casse sera minimale. Durrel et Anthony en font voir de toutes les couleurs à leurs nouveaux parents, ainsi qu’à leur nouvelle grand-mère, toujours aussi exceptionnelle. Pendant qu’elle prépare 10 kilos de cookies, les enfants se font la malle et conduisent l’énorme 4x4 de Keith dans le garage, musique à fond et attitude du block. Alors on se demande, mais c’est pas possible ces petits cons, ils ont quoi dans la tête ? Ils devraient être redevables, infiniment reconnaissants, adorables, les plus serviables possibles, voilà ce qu’on se dit. Et voilà ce que se dit Keith, qui a une altercation avec Durrel lors d’un repas. L’aîné menace Keith avec un couteau et la famille se retrouve à manger avec des couverts en plastique. Les choses vont mal et la relation entre Keith et Durrel ne semble pas vouloir s’arranger. Pourtant, il ne suffit pas de grand-chose : simplement que Keith se rende compte que l’attitude des enfants n’est que le résultat de leurs multiples abandons. Ils n’ont connu que cela, comment imaginer autre chose ? Alors autant en profiter tant que ça dure… Keith saura calmer l’angoisse de Durrel et d’Anthony en leur montrant qu’ils ont un avenir tous les quatre. Que les vacances à la montagne auront lieu, ainsi que des vacances à la mer. Que leur vie à présent est faite de projets ensemble…
Nate m’énerve. J’ai beau adorer ce personnage, il arrive un moment où sa peur des relations, sa peur de vivre, sa peur de décevoir tout le monde m’énervent beaucoup. Comme je le rappelais dans une précédente review, il est quand même passé près de la mort. Il sait que la vie est fragile, il devrait le savoir mieux que quiconque dans sa famille. Pourtant, il est toujours pris par des sentiments contradictoires d’enfermement, de piège, d’étouffement, et d’amour profond. Je ne doute pas une seule seconde qu’il aime encore Brenda. Il l’aime et l’a toujours aimée. Mais parce qu’ils se sont éloignés après leur mariage (ou bien cela avait commencé avant), parce qu’ils ont laissé faire cette éloignement, Nate a commencé à se poser les mauvaises questions… Sommes-nous fait pour vivre ensemble, était-ce la bonne décision… Nate cherche des réponses. Brenda de son côté n’a fait aucun effort pour arranger les choses… Jusqu’à aujourd’hui. Grâce à l’intervention de sa collègue Jackie, et d’un magnifique « SHUT UP ! », Brenda comprendra qu’il ne s’agit pas se plaindre à longueur de journée de Nate. Si elle veut que les choses changent, il faut qu’elle change.
Alors Brenda se décide à faire des efforts. Et à retenter avec Nate l’expérience « Quaker ». Une étrange et curieuse expérience que celle-ci. Je ne sais rien des quakers, mais alors, absolument rien. Grâce à Six Feet Under, je sais qu’ils se rejoignent et qu’ensemble, ils restent silencieux. Oui oui, silencieux. De temps en temps y’en a un qui prend la parole pour dire qu’il a besoin que quelqu’un le ramène chez lui, mais à part ça, euh… voilà. Ils pensent expérimenter la présence de Dieu dans ce silence. Quelque part, ils ont pas tort, parce qu’à part être silencieux, Dieu fait pas grand-chose.
Pauvre Brenda. Le soupir qu’elle pousse en rentrant chez eux après leur première réunion est exactement celui que j’aurai poussé si j’avais du assister à ça. Mais Nate ne pense pas comme elle. Il a toujours été plus mystique qu’elle, et toujours à la recherche d’une réponse aux questions existentielles, notamment celle-ci : comment savoir que je vis pleinement ma vie ? Cette expérience est pour lui positive : il se sent en paix chez les quakers. Enfin, comme d’habitude, il se cache les vraies raisons : il se sent surtout en paix avec Maggie…
Il veut donc y retourner, mais Brenda refuse dans un premier temps. Ca tombe bien pour Nate, car en allant chercher Maggie chez elle avant de retrouver leurs amis les quakers, il ne fait que réaliser ses désirs : se retrouver seul avec elle. Fatalement, l’attraction éprouvée par les deux se concrétise et ils finissent par faire l’amour.
C’était sans compter sur le karma, la destinée, l’humour noir de je sais pas qui… Car au moment de se rhabiller, Nate subit une attaque cérébrale. Et s’écroule, paralysé. Pendant ce temps, Brenda l’attend au milieu du silence des quakers…
Une énorme surprise pour un très bon épisode, dans lequel les fantômes du passé reviennent sous différentes formes…