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Six Feet Under

5.05 - Eat a Peach

L’homme invisible

mardi 12 juillet 2005, par Feyrtys

Etre diabétique, ça ne doit pas être drôle tous les jours. Mais je dois dire que pouvoir se suicider à la pêche au sirop est un luxe que j’envie. Je crois que si j’avais ce choix, je me suiciderai à la crème chantilly faite maison…

Le mort de l’épisode est un vieil homme silencieux dans une maison pleine de bruits, de fumée et de gens qui l’ennuient. C’est donc tout naturellement qu’il décide, malgré son diabète, de s’ouvrir en oucedé une boite de pêches au sirop, et de signer ainsi son suicide. Sa famille se dispute pour savoir ce qu’il aurait voulu pour son enterrement. Aucun ne sait vraiment. Mais chacun veut faire croire qu’il était celui qui connaissait le mieux le défunt. C’est le problème avec la famille. Vous finissez par faire partie du décor si vous ne prenez pas la peine de dire ce que vous pensez. Certaines personnes adorent prendre des décisions à la place des autres, et il y a dans chaque famille quelqu’un pour prendre la tête et quelqu’un pour se faire oublier. L’équilibre familial ne tient qu’à un fil. Parfois, il ne tient qu’à la présence silencieuse de l’un de ses membres.

Garder le silence, c’est parfois ce qui est le plus facile. Nate voudrait bien pouvoir se taire plutôt que d’expliquer à Maya pourquoi sa mère est morte. D’ailleurs, il ne compte pas en parler à sa fille avant qu’elle pose la question, si elle ose la poser un jour. Mais c’était sans compter sur Brenda et ses livres sur le « Coherent parent » et la meilleure façon d’aider un enfant à construire sa propre histoire. Pour une psychologue, Brenda a tendance à mettre les pieds dans le plat… Elle demande à Maya, de but en blanc, au petit déjeuner, si elle se rappelle de sa « première maman ». Pour Nate, cette question équivaut à « te rappelles-tu que ta mère me trompait, que tu n’es peut-être pas ma fille biologique, et qu’elle est morte assassinée par ton oncle ? ». Pour Brenda, elle ne veut dire que cela : « te rappelles-tu de ta première maman ? »… Nate n’arrive pas à affronter cette histoire et devient rapidement agressif envers Brenda, rabaissant ses idées et lui lançant que Maya est sa fille à lui, non à elle. Un vrai « a-hole », ce Nate, lui dit Brenda. Les tensions ne semblent pas descendre entre les deux jeunes mariés. Mais grâce à George (oui oui, j’ai bien dit George), Nate a enfin l’occasion de parler de la mort de Lisa. Parce qu’il ne suffit pas de recommencer sa vie avec une autre femme, vouloir refonder une famille, pour faire disparaître votre passé. La première réaction de Nate face à l’explication de la mort de Lisa a été de demander Brenda en mariage. Pour ne plus être veuf, pour ne plus être le père d’une orpheline. Pour ne plus penser à toute cette tragédie. Mais aussi noire cette histoire soit-elle, c’est celle de sa fille, qui en hérite quoiqu’il puisse faire. Il voudrait garder le silence, mais Brenda l’en empêche.

C’est devant les questions insistantes de George qu’il prendra conscience qu’il n’a pas fait le deuil de cette histoire, qu’il n’a pu avoir qu’une partie des réponses et qu’il veut se protéger de ces horribles souvenirs. Brenda réalise tout ce qu’implique une question aussi honnête et simple que « te rappelles-tu de ta première maman » et explique à Nate qu’ils ne sont pas obligés de rentrer dans les détails les plus sombres. Et dans une scène extrêmement émouvante, les deux parents de Maya dévoileront à leur fille, sous la forme d’un album photo, l’histoire de sa naissance.

De leur côté, Keith et David continuent de regarder des deux côtés de leurs opportunités d’avoir un enfant : l’adoption et l’insémination. Pour l’adoption, ils se rendent à un affreux pique-nique pendant lequel les enfants font de leur mieux pour attirer les parents potentiels… Au milieu des ballons, des balançoires et des bacs à sable, les enfants se savent observés et jugés. Je n’imagine même pas ce qui doit leur passer par la tête… Keith est mal à l’aise, mais David est plus positif sur l’expérience. Il se lie rapidement avec un petit garçon en retrait, Anthony. L’enfant est adorable, intelligent et beau comme un cœur. David sent que c’est l’enfant qu’ils attendaient. Mais dans le même temps, Mary, la mère-porteuse que David et Keith ont choisi, leur annonce qu’elle est enceinte. Déception chez David, excitation chez Keith. Mary est cependant plus que bizarre… Persuadée d’être enceinte parce qu’elle a la diarrhée, les seins douloureux et des drôles d’envies, c’est un peu léger. Et d’ailleurs, elle ne prendra pas la peine de faire un test de grossesse et devra revenir sur l’annonce de la bonne nouvelle… Et c’est tant mieux, d’après elle, parce qu’elle a fait des rayons chez le dentiste y’a pas très longtemps !
Keith est obligé de reconsidérer l’adoption, à la plus grande joie de David. Ils se rendent alors chez l’assistance sociale qui leur annonce que la mère d’Anthony est en centre de désintoxication, que le père les a abandonné il y a longtemps et qu’Anthony a un frère plus âgé nommé Darrell. Devant le regard suppliant de David, Keith accepte l’idée d’adopter deux enfants au lieu d’un seul.

Alors que son fils fait tout pour accueillir un nouveau membre dans sa famille, Ruth essaye de son côté de se débarrasser de George. Sous l’influence de ses « copines » du club de tricot, Ruth en vient à considérer le plan infaillible qui consiste à trouver un appartement et un boulot à un homme que l’on aime plus et le quitter du jour au lendemain une fois qu’il est installé. Lâcheté, malhonnêteté, peur de culpabiliser ? Oui, il y a de cela. Mais Ruth ne supporte plus jusqu’à la voix de George. Celui qu’elle a aimé au point de lui demander de l’épouser est devenu un homme que le simple regard dégoûte et rend folle de colère. Pourtant, Ruth tente de sauver les apparences avec George. Elle veut lui faire croire que leur couple va mieux. Elle fait même l’amour avec lui, mais le regard triste et vide qu’elle se lance dans le miroir de la salle de bain parle de lui-même. Ruth est déchirée par cet échec.

Les « copines » du club de tricot, elles me font penser aux fausses amies qu’on se traîne parfois au lycée. Celles qui ne peuvent pas s’empêcher de vous donner des conseils sans vraiment écouter ce que vous avez à dire. Celles qui ne peuvent s’empêcher de se comparer à vous et de vous trouver tellement « naïve ». Celles qui vous semblant de vous plaindre mais qui dans le fond, vous trouvent bien conne. Et celles qui sont toujours d’accord avec ce que la grande gueule a à dire. Aucune n’écoute Ruth. Aucune ne lui dit qu’elle a le choix, qu’elle peut rompre, certes, mais qu’elle peut aussi trouver d’autres solutions. Et Ruth est tellement perdue dans cette histoire, tellement seule (bien que Maggie soit d’une grande aide), qu’elle se laisse convaincre et commence à mettre en place le plan « largage ».

Claire, quant à elle, doit affronter le Billy post-rupture, et c’est pas beau à voir. Pathétique et obsessionnel, on a du mal à croire qu’il a recommencé son traitement… Maman Chenovitz fait même une apparition dans l’histoire pour tenter de sauver le couple. On ne peut pas dire que ce soit une bonne idée… Prise au piège par une mère qui se mêle de ce qui ne la regarde pas et un fils incapable de se reprendre en main, Claire choisit la sortie de secours et part sans dire au revoir…

Rico, de son côté, s’enfonce dans la médiocrité et la petitesse en racontant au proviseur de l’école de son fils que Vanessa est sous anti-dépresseur, qu’elle a eu une relation avec un dealer de drogue et que sa nounou n’est pas fiable… Qu’est-ce qu’il pensait qu’il arriverait ? Que Vanessa se rendrait tout à coup compte qu’elle ne peut pas vivre sans lui ? Wrong move, Rico… Il m’a néanmoins fait beaucoup rire avec sa façon faussement innocente de balancer son ex-femme au proviseur de l’école. Il est très doué pour se mettre en scène, il faut lui reconnaître au moins cette qualité.