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Nip/Tuck
3.08 - Tommy Bolton
Dernier Tango à Miami
dimanche 20 novembre 2005, par
Je me demande, comme ça, s’il y a bien une seule personne de mentalement stable à Miami. Je veux dire, une personne qui n’offre pas à sa mère de la chirurgie esthétique pour son anniversaire, une personne qui n’essaye pas de remplacer sa famille avec des étrangers, et enfin une personne qui n’accepte pas d’opérer un patient parce qu’il veut ressembler aux autres membres de sa famille.
Vraiment, là, je me pose des questions. On arrive au huitième épisode de cette 3ème saison, et je n’arrive toujours pas à cerner le but des scénaristes. Ou veulent-ils en venir ? Christian et Sean, le couple de chirurgiens le plus inséparable de la terre ne travaillent plus ensemble, se parlent à peine ; Julia est devenue une business woman tout de tailleur Versace vêtue, Matt est toujours aussi con (mais au moins ses entrées sont fracassantes !) ; Quentin remplace Sean dans le cabinet, mais en fait il remplace plutôt l’ancien Christian si on y pense bien, et on se demande ce qu’il apporte à la série. Pour l’instant, à part quelques lignes de texte bien senties, pas grand-chose.
Quentin, pour commencer, je le trouve vraiment pas beau. Je ne sais pas ce que Ryan Murphy a vu en Bruno Campos pour lui avoir proposer en premier le rôle de Christian, mais je suis très reconnaissante du fait qu’il l’ait finalement trouvé trop jeune pour endosser le rôle. Parce que franchement, y’a pas photo. Là où Julian McMahon apporte charisme et sex appeal, Bruno Campos apporte oreilles légèrement décollées et une très très vilaine coupe de cheveux. Bref, Quentin ne fait pas le poids. Il ne joue même pas dans la même catégorie, si vous voulez mon avis.
Alors quand il va demander à BusinessJulia de sortir avec lui, je me demande bien ce qui passe par la tête de l’ex-femme de Sean pour accepter l’invitation. Solitude passagère ? Pitié ? Une nouvelle robe à essayer ? Epilation du maillot à rentabiliser ?
En tout cas, il est peut-être pas beau le Quentin, mais il sait danser, ce qui est une qualité que tous les hommes devraient posséder, si seulement ils savaient à quel point savoir bouger les hanches est un aphrodisiaque ET une garantie de parties de jambes en l’air inoubliables.
Quentin sait danser, and so does Julia, qui se rappelle étrangement bien ses cours de danse de salon prises il y a presque 20 ans lors de son mariage. Nous avons donc droit à une charmante petite scène de tango, qui n’est pas du même niveau que le tango de True Lies entre Arnold et Jamie, mais qui pourra les battre un jour ?
Donc Julia est attirée par Quentin, qui lui aime beaucoup sa ligne de coke et séduire tout ce qui entoure l’ex-cabinet de Troy / McNamara. Heureusement que Liz est gay, parce qu’elle y serait passée également ! Maintenant, il reste Kimber (ça devrait pas être difficile), Gina (encore plus facile), Matt, et pourquoi pas deux trois patientes régulières tant qu’on y est ?
Bon et puis le Carver, on en est où ?? Qu’est-il arrivé à Kit ? Un peu de continuité, que diable !
Et par continuité, je n’entends pas : « oh et si on ressortait la maman de Christian qu’on a parachuté il y a 3 épisodes de ça ? ». Non, ce n’est pas ça que je veux. D’accord, il lui faut du temps pour se faire à l’idée qu’il a une mère et qu’elle habite tout près de chez lui... Et pour une fois dans cette saison, un patient a une vraie influence sur la vie des chirurgiens. Puisque c’est au contact de ce patient que Christian se rendra compte qu’il a besoin d’une famille. Tommy Bolton est atteint du syndrome de Dawn, le nouveau nom pour « trisomique », version encore plus politiquement correcte. Syndrome, ça fait moins « fatalité génétique » et plus « maladie accidentelle ». Mais bref, passons. Ce patient vient consulter car il veut ressembler au reste de sa famille, des gens très très bien visiblement, qui l’aiment beaucoup, des gens courageux, comme tous les parents d’enfants handicapés dans les séries télés et au cinéma. Mais c’est une autre histoire. Tommy veut ressembler à son frère et à sa sœur, des gens très bien aussi, qui l’aiment et tout et tout et qui sont même prêts à donner toutes leurs économies pour que leur frère se sente mieux.
Parce que depuis que Quentin est dans le cabinet et que Sean fait une énième crise de la quarantaine, il n’y a plus de bénévolat. Tous les patients doivent payer. Même Tommy Bolton. Heureusement pour la bourse de la famille, Christian trouve la solution la plus rentable : il suffit juste de casser le nez de Tommy puis de lui donner une petite bosse sur le dessus de l’arrête, puisque c’est un trait familial.
Y’a que moi pour trouver ça dingue, inutile et dangereux ? Quand on sait que n’importe quelle anesthésie générale peut entraîner des risques pour la santé du patient, quand on sait que le changement d’apparence physique peut être très très difficile à gérer psychologique, même quand on l’a voulu, y’a personne dans cette belle famille (qui aurait pu s’appeler Camden pour l’occasion) pour dire que c’est ridicule, et qu’il ne suffit pas de se ressembler pour être une vraie famille ? Enfin, entre les femmes qui font des enfants avec leurs amants sans le dire à leurs maris (et y’en a un pourcentage hallucinant, laissez-moi vous dire), les familles recomposées, les familles mono-parentales, qui peut encore affirmer que ressembler à ses parents ou à sa fratrie est un gage d’appartenance à sa famille ?
Christian, par exemple, sait qu’il aura beau tenter de ressembler au fils aîné d’une famille américaine moyenne, il y a peu de chance de leurrer qui que ce soit. C’est pourquoi il prend le problème à l’envers : et si je rendais ma famille plus belle ? Il commence par sa mère, à qui il offre de la chirurgie esthétique.
Elle pourrait le prendre mal, mais non pas du tout en fait ! C’est Miami après tout, le royaume de l’artificiel, ici tout le monde veut ressembler à quelqu’un de plus beau, de plus jeune et de plus brillant.
Mais ça ne suffit pas pour que 40 années passées à essayer d’oublier qu’on a été violée et qu’on a abandonné son fils s’efface d’un seul coup. Christian est peut-être prêt à faire partie de la famille de sa mère, mais elle n’est pas prête. On s’y attendait, c’était gros comme un camion même... Heureusement que Julian McMahon est toujours aussi bon acteur, il arrive à faire passer des émotions qui excusent toutes les storylines un peu bancales que Ryan Murphy essaye de lui imposer.
Même Dylan Walsh s’en sort bien avec sa storyline la plus pourrie jusqu’alors : le remplacement de sa famille par une femme louche (Anne Heche, encore plus laide que ce que je me rappellais) et un gamin capricieux. Ouais, il est comme ça Sean, il a oublié qu’il avait un fils et une fille (remarquez, on a oublié Annie nous aussi, je me demande même si elle existe encore). Il veut sauver la terre entière on dirait. Bientôt il s’inscrira à Médecin Sans Frontière et ira jouer les Carter en Afrique que ça ne m’étonnera pas.
Heureusement, il reste Matt. Non mais vous le croyez, ça ? "Heureusement, il reste Matt" ? Comment je peux dire une chose pareille ? Le pire c’est que c’est vrai... Il fait deux apparitions très remarquées et je lui en suis reconnaissante, parce qu’au moins, c’était drôle. Ben oui, il assume son rôle de jackass, Matt. Il le joue jusqu’au bout. Et il dit des choses très vraies et très insultantes en même temps, mais c’est peut-être parce qu’elles sont vraies qu’elles sont insultantes.
Non mais j’en suis à attendre les apparitions de Matt, c’est bien qu’il y a un truc qui ne va pas avec cette saison, non ?