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Veronica Mars
2.09 - My Mother, the Fiend
How she met her mother
vendredi 6 janvier 2006, par
Je n’aime pas les effets d’annonces. Je n’aime pas ça parce que je suis toujours déçu. Peu importe la qualité de l’épisode, si on m’annonce quelque chose d’absolument jouissif et incroyable, au final, après 40 minutes je reste sur ma faim. C’est sà »rement pour ça que je n’ai pas aimé le Finale de la Saison 3 de Nip / Tuck d’ailleurs.
Ou alors c’est peut-être parce qu’il était ridicule, stupide, plein de facilité scénaristiques et de violence gratuite pour montrer que, oui oui, Nip / Tuck est la série « shocking » du moment, et surtout bourré de requins que Ryan Murphy a allégrement sautés les uns après les autres.
Mais je m’égare. C’est juste que, vous comprenez, ça me manque un peu de ne pas avoir d’épisodes ou de série à détruire cette année... J’en arriverais presque à jalouser Jéjé, Feyrtys ou Tonio... Presque j’ai dit !
Tout ça pour dire que le bruit courait sur le net que Roooooob (Thomas, pas l’autre) avait parlé de My Mother the Fiend comme du « best episode ever ». Ajoutez à cela la petite promo pipo d’UPN sur la fin « si choquante qu’on en a tourné deux, dont une indiffusable parce qu’on allait quand même pas engager une vraie actrice ça », et vous comprendrez que, forcément, mes attentes pour cet épisode étaient importantes.
Comme prévu, j’ai été un peu déçu : non seulement il n’est pas si exceptionnel que ça, mais en plus, à l’exception du cliffhanger final, il est aussi assez peu intégré à la mythologie de la saison, alors que je m’attendais à voir celle-ci avancer à grand pas. Par contre, objectivement, si l’on ne tient pas compte de l’effet d’annonce, c’est un excellent loner.
Déjà, c’est les sweeps et ça se voit puisque Roooob (Thomas, pas l’autre) nous ramène encore une fois des têtes connues. Céleste, d’abord, qui revient en ville plus bitchy que jamais pour se friter avec Veronica, mais surtout « l’adorable » grande sœur de Logan incarnée par Alyson Hannigan. Sa présence constitue pour moi LA bonne surprise de l’épisode puisque, la voyant bien occupée dans How I Met Your Mother (une sitcom avec des rires enregistrés que même Ju et moi on l’aime, foncez la voir si ce n’est pas déjà fait !) je ne m’attendais pas à la voir revenir sur UPN de sitôt.
Mais il faut croire que l’on s’amuse bien sur le plateau de Veronica Mars puisqu’elle nous revient en pleine forme et qu’on nous gratifie même d’une scène de confrontation aussi inutile que jouissive entre elle et Charisma Carpenter. Y a pas à dire, si Rob voulait récuperer tout les fans de Buffy en manque pour booster son audience, il ne s’y prendrait pas autrement.
Enfin, en « guest star qui n’apparaît pas mais c’est toujours sympa de l’évoquer », je demande Maman Mars. On l’avait un peu oubliée depuis qu’elle avait été évacuée (intelligemment) à la fin de la saison dernière (à ce propos, que ceux qui ont trouvé son problème avec l’alcool parachuté regardent à nouveau le pilote : Logan y faisait déjà référence), et cet épisode permet d’en apprendre un peu plus sur elle et sur sa brève relation avec Jack Kane. Comme toujours, la série joue sur les faux semblants et, après avoir passé une bonne partie de l’épisode à croire que Veronica n’allait découvrir que des horreurs sur son compte, on la voit finalement trouver grâce aux yeux de sa fille qui réalise que sa mère était quelqu’un de bien à l’époque du lycée. Ce n’est pas forcément l’intrigue la plus originale de l’année, mais moi ça m’a bien plus, surtout que ça nous offre quelques jolies scènes entre Papa Mars et sa fille. Et puis, c’est toujours moins overzetop que la 10 000eme trahison « pour de faux... mais pour de vrai finalement... ah non en fait pour de faux... ou pour de vrai peut-être, même JJ n’y comprend plus rien » d’Irina Derevko dans Alias.
Mais l’aspect le plus intéressant de ce « retour » de Lianne Mars, selon moi, c’est la parallèle dessiné entre la mère et la fille au fil de l’épisode. Comme on pouvait déjà le remarquer dans les épisodes précédents, les scénaristes n’hésitent pas à nous dresser cette saison un portrait moins flatteur de leur héroïne : narcissique, égoïste, rancunière et manipulatrice, Veronica, malgré ses indéniables qualités de détective, est loin d’être un modèle sur le plan humain. Hors, dans cet épisode, Veronica cherche justement à se convaincre elle même, preuve à l’appui, que sa mère n’était pas à l’époque du lycée cet être narcissique, égoïste, rancunier et manipulateur qu’on lui décrit, sans réaliser que, par de nombreux côtés, ses actions la rapprochent de ce personnage dont elle essaye justement de s’éloigner.
En effet, le moins qu’on puisse dire c’est que l’attitude de Veronica dans cet épisode n’est pas des plus morale. A vrai dire, elle est tellement obsédée par son envie de traîner Celeste Kane dans la boue qu’elle en oublie complètement les conséquences dévastatrices que pourraient avoir les révélations qu’elle recherche sur la vie de son entourage. Pas une scène, en effet, où elle ne s’interroge sur la réaction que pourrait avoir Duncan en apprenant l’existence de sa sœur cachée et en voyant sa mère à nouveau humiliée publiquement. C’est à peine si elle prend conscience, au dernier moment, que non, manipuler un enfant adopté pour le forcer sans son accord à retrouver ses parents biologiques, indignes qui plus est, ce n’est pas sympa. Ajoutons à cela une scène presque rigolote tant elle est exagérée où Veronica, dans une poussée d’égocentrisme assez incroyable, s’imagine que le rat mort retrouvé par son père dans l’autobus est un message s’adressant à elle. « C’est moi le rat ! L’accident a été organisé pour moi !!! » s’écrie telle dans un accès d’hystérie. Non seulement notre héroïne n’est plus parfaite, mais ses imperfections commencent sérieusement à l’aveugler dans ses enquêtes.
La peinture d’une Veronica à la limite de susciter l’antipathie que semble avoir entrepris les scénaristes cette saison se poursuit donc avec cet épisode. Y a pas à dire, Rob avance sur un terrain très glissant (combien de saisons, voire de séries gâchées parce que le personnage principal était devenu plus agaçant qu’attachant ?) mais pour l’instant il s’en sort impeccablement.
Un petit mot sur l’enquête de l’épisode avant d’en arriver au cliffhanger et à la fameuse « double » scène finale quand même. Une fois de plus, je me suis fait mener en bateau tout le long et les divers retournements de situation m’ont vraiment pris par surprise. Comme d’habitude me direz vous, mais c’est toujours agréable de constater que les scénaristes ne se sont pas encore essoufflés à ce niveau là !
Maintenant, parlons un peu de la révélation finale. Première constatation : c’est loin d’être aussi choquant et osé que ce que nous annonçait UPN. Par contre, je suis bien obligé d’avouer que ma mâchoire a failli se décrocher quand j’ai vu le gros ventre de Meg sur son lit d’hôpital. Non seulement je ne l’avais absolument pas vu venir, mais en plus ça donne un nouvelle dimension à pas mal d’indices disséminés plus tôt dans la saison sur sa famille, sa relation avec Duncan et, évidemment, sur l’éventuelle présence d’un autre homme dans sa vie (voir la review précédente). Surtout, cette grossesse apporte enfin une justification à la survie de Meg, c’est pas trop tôt ! Seule « petite » critique sur cette scène finale, histoire de pinailler : le réveil de Meg à la fin est un peu en trop, un simple « oh mon dieu elle est enceinte » aurait largement suffit pour conclure l’épisode à mon avis.
La fin alternative de l’épisode, pour finir, n’est rien d’autre qu’un coup de pub. Difficile de croire que Roooob avait envisagé de la diffuser avant d’être censuré, tant elle est mal réalisée et trop surchargée d’information pour être efficace. Bref, elle n’aura pas servi à grand chose, à part à faire grimper l’audience... C’est déjà ça me direz vous !
En tout cas, promo exagerée ou pas, Veronica Mars nous aura encore une fois offert un épisode de très bonne facture. Aucun doute possible sur le sujet, 100% des gens comprenant l’anglais et ne regardant pas 24 l’auront aimé.