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Veronica Mars

2.11 - Donut Run

True love stories never have endings

mercredi 1er février 2006, par Hobbes

Les épisodes de Veronica Mars se suivent et ne se ressemblent pas. Dernièrement, chacun d’entre eux a apporté son lot de rebondissements et de révélations, et s’est permis de chambouler complètement la situation. A tel point que, par moment, je me demande si la série ne va pas un peu trop vite, et si une petite baisse de rythme ne pourrait pas nous permettre de souffler un peu.

L’épisode de cette semaine ne fait pas exception à la règle, bien au contraire. A vrai dire, il est même tellement dense qu’on ne peut que s’étonner qu’il n’ait pas été diffusé en période de sweeps. Pour faire simple : avec l’aide de Veronica, Duncan kidnappe « sa » fille et s’enfuit avec elle au Mexique. Dit comme ça, ça paraît simple. Sauf que l’intrigue multiplie les péripéties et les retournements de situations à un tel rythme qu’on n’a même pas le temps d’un intégrer un avant de devoir digérer le suivant.

Résultat : ce qui aurait pu donner lieu à un épisode d’action linéaire pas très intéressant, où l’on aurait suivit les plans du couple pour faire franchir la frontière au bébé, se transforme grâce aux astuces de la narration de Roooob en... une enquête. Pas de doute, on est bien dans Veronica Mars !

Mais comme Roooob est aux commandes cette semaine, l’enquête s’éloigne un peu de ce que l’on a l’habitude de voir (quoique le mot « habitude » ne s’adapte pas très bien à cette saison de Veronica Mars, tant les scénaristes font des efforts pour nous offrir quelque chose d’original à chaque épisode ou presque) puisque l’on adopte pas le point de vue de Veronica Mars mais celui du... shérif Lamb. Ou de Keith. Ou de Xena l’agent du FBI special guest star.

Le plus intéressant, dans tout ça, c’est qu’on en a pas immédiatement confiance. Comme Lamb, Keith ou Xena, on se fait manipuler par Veronica. Personnellement, j’étais vraiment persuadé que Duncan avait plaqué Veronica, et qu’elle n’avait, pour une fois, aucune responsabilité dans cette histoire.

Ce point de vue que Rob nous force à adopter est intéressant pour deux raisons. La première, c’est que bien sûr, il nous réserve une grosse surprise en milieu d’épisode, quand on réalise que Veronica est de mèche avec Duncan et s’est encore une fois jouée de cet idiot de Lamb. La seconde, c’est qu’on comprend d’autant mieux la réaction de Keith lorsqu’il découvre la supercherie, et que la confrontation père / fille qui s’en suit, et qui aurait pu nous sembler exagérée si l’on avait adopté le point de vue de Veronica depuis le début, en est d’autant plus réussie et nous offre l’une des scène les plus intense de la série.

Depuis le début de la saison, en effet, on a vu les relations entre le père et la fille se dégrader. Veronica a menti à son père, notamment en lui cachant les menaces de mort qui semblaient peser sur elle, elle a désapprouvé certaines de ses décisions, en le poussant à compromettre l’enquête sur l’accident de bus pour se faire réélire shérif... Avec cet épisode, il semble qu’elle dépasse les bornes en le manipulant volontairement Keith dans le cadre de son plan. La réaction de celui-ci, lorsqu’il s’en aperçoit, est très touchante : « Je t’aime. Je t’aimerai toujours. Mais je ne sais pas si je pourrai jamais te faire confiance à nouveau. ». En 3 phrases, Keith résume parfaitement l’évolution de leur relation, et l’évolution de Veronica. Car si Veronica est indéniablement devenue manipulatrice, elle n’a pas cessé pour autant d’aimer ceux qu’elle instrumentalise au fil des épisodes. C’est cette ambiguïté qui m’intéresse dans son personnage cette année, et qui permet de maintenir un équilibre et de ne pas la rendre antipathique : Veronica blesse ceux qu’elle aime (Logan et Duncan l’an dernier, Wallace et Keith cette saison) mais elle finit toujours par en souffrir elle aussi... Une sorte de masochisme ? Je dirai plutôt que, à tort ou à raison, Veronica est persuadée de travailler pour une grande et noble cause à travers ses enquêtes, et qu’elle est prête à sacrifier ceux qu’elle aime, et donc à se sacrifier, pour elles.

En tout cas cette évolution de la relation de Keith et Veronica me plait beaucoup, et j’attend impatiemment de voir comment elle sera développée dans les prochains épisodes. Et est-il utile de préciser que le jeu des acteurs dans la scène clef de l’épisode est tout bonnement impeccable ?

A part ça, Duncan s’en va... Dommage, je l’aimais bien... En même temps, ça permettra d’avoir plus de temps d’antenne pour Logan et Veronica, ce qui ne peut qu’être positif vu l’excellente mais trop courte scène qu’ils ont en commun dans l’ascenseur au début de l’épisode et qui m’a rappelé pourquoi j’aimais tant leur couple.

Cela dit, je ne suis pas persuadé que Duncan soit parti pour de bon. Déjà, parce qu’on ne résout pas un triangle amoureux en faisant partir le coin le moins populaire : c’est bien trop simple, et Roooob n’a jamais cédé à la facilité. Non, pour qu’un triangle amoureux se résolve, il faut que l’héroïne CHOISISSE. (Oui KATE, c’est à TOI que je parle !) Et pour que l’héroïne choisisse, il faut qu’elle ait les deux en face d’elle, par exemple à sa porte à 2 heures du matin !

D’ailleurs, je l’avoue : si on ne revoit pas Duncan, je serai un peu déçu. Mais mon inquiétude n’a pas lieu d’être, on le reverra forcément d’ici quatre ou cinq épisode, comme Wallace... Probablement quand il s’apercevra que le bébé n’est pas de lui. Parce que bon, qui ici croit sérieusement que le bébé est de lui ???

D’ailleurs, puisqu’on parlait de Wallace, son début d’intrigue est pour moi le seul point noir de l’épisode : j’avoue que je n’ai aucune idée de l’endroit où ça va nous mener, et que ça ne m’intéresse absolument pas pour l’instant... On verra bien ! Et d’ailleurs, où est Jackie ? A-t-elle été kelleyrisée ou les scénaristes comptent-ils profiter du retour de Wallace pour la réintroduire ? Parce qu’elle commence à me manquer sérieusement...

En conclusion, Rooob nous a encore une fois offert un épisode aussi dense que réussi. Seul petit bémol, si je puis me permettre : tout commence à aller un peu vite pour moi, et j’aimerais bien pouvoir me poser un peu le temps d’un ou deux épisodes pour apprécier les nouvelles relations entre les personnages et les nouvelles évolutions de l’intrigue avant qu’elles ne soient complètement chamboulées. Parce que là, on a quand même enchaîné en 3 épisodes : Meg est enceinte ! Meg est morte ! Duncan s’enfuit avec sa fille au Mexique !
Je serais certainement le premier à me plaindre si Rooob adopté le rythme lostien du « il se passe un truc intéressant pendant 5 dernières minutes d’un épisode, puis plus rien pendant les trois suivants », mais un peu de temps pour souffler ou pour nous recentrer sur d’autres intrigues laissées en suspens ne ferait pas de mal !