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Veronica Mars
2.12 - Rashard and Wallace Go to White Castle
I’m going straight to hell
jeudi 9 février 2006, par
Comme Veronica, j’ai le cÅ“ur sur la main et je suis toujours prête à dépanner les gens. Car Hobbes a la vie dure, comme Wallace. Heureusement, Wallace a sa Vero et Hobbes m’a moi. Parfois les choses sont bien faites, comme à la télé.
Ne vous en faites pas, le tigre reviendra vite vous épargner mes intros minables (mais sans spoiler, parce que je suis bonne élève). En parlant de mon collègue, il a formulé la semaine dernière le souhait de voir la série nous laisser souffler un peu. Le voilà exaucé car nous n’avons pas droit au plus palpitant des épisodes. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne se passe rien non plus.
L’histoire peu intéressante de Wallace, parachutée en coup de vent durant l’affaire du bébé, est le centre de l’épisode et trouve ici sa résolution. Très franchement, je n’en ai pas compris l’intérêt, surtout si c’est pour régler le problème aussi vite. En même temps s’ils l’avaient fait durer je m’en serais plainte encore plus, donc pour le coup je peux dire merci. Mais j’aurais préféré que le père de Wallace soit lié à l’accident de voiture, ce qui aurait constitué une affaire bien plus intéressante et en continuation directe avec les évènements récents. Rappelons-nous que Wallace est tout de même parti très vite avec son père, sans le moindre aurevoir, et n’a ensuite donné aucun signe de vie durant plusieurs semaines. Il a donc été très affecté et cet accident sorti de nulle part pour en rajouter n’était pas nécessaire. Au moins, le padre n’a pas été expédié aussi vite qu’il était arrivé puisqu’il se préoccupe des ennuis de son rejeton et lui donne un coup de main. C’est déjà cela. Mais je m’étonne d’autant plus que sa mère n’en fasse pas de même, quitte à ce que son fils lui raccroche au nez ou qu’il y ait une confrontation. Où est passée Coco ? On ne la mentionne plus du tout. Elle ne sort plus avec Keith ? Si je n’avais pas autant confiance en Rob je craindrais qu’elle ait été purement kelleyrisée.
Concernant le traitement en lui-même de cette affaire, je n’ai pas grand-chose à redire. C’est du Veronica Mars dans toute sa splendeur : efficace, intelligent et surprenant. C’est bien simple, tout le monde s’est fait avoir par Jackie, pas si bitchy que ça, alors que c’est un peu le genre de twist qu’affectionne la série en ce moment. On aurait dû s’y attendre mais le talent est tel qu’on marche à chaque coup. Tant que ça ne tourne pas au gimmick, c’est du tout bon. Jackie, donc, fait une réapparition réussie et je suis sûre que cette formidable entente finale entre les trois compères n’entachera en rien son charme si particulier. Cordelia était toujours cool une fois entrée dans le scooby gang, je ne vois pas pourquoi Jackie ne pourra pas le rester aussi. Quant à Wallace, il reste égal à lui-même, un garçon trop honnête qui ne veut que le bien de tous et par conséquent a beaucoup de mal à se protéger lui-même. En l’épaulant, Veronica oublie de s’apitoyer sur ses propres malheurs et permet de remettre sur pied son seul point d’encrage, ce dont elle a bien besoin depuis le fossé qui s’est creusé entre elle et Keith. Les ennuis sont réglés, Veronica évite de geindre sur son Duncanounet, on se laisse porter par ses plans infaillibles...bref, ça casse pas trois pattes à un canard mais ça fonctionne bien et trouve son utilité.
Weevil et Logan continuent de leur côté à faire équipe pour découvrir qui a tué Felix. Une équipe très particulière, composés d’éternels ennemis ne rechignant pas devant l’utilisation de la violence, aux antipodes de Veronica et Wallace. Ces deux-là ne sont pas aussi différents qu’ils aimeraient le croire, s’étant révélés des êtres sensibles et d’être idiots, et ce n’est pas pour rien qu’ils sont tombés éperdument amoureux de la même fille. Le parallèle entres les duos d’enquêteurs est intéressant et le tandem Logan/Weevil a un charme fou, chacune de leurs scènes ensemble valant leur pesant de marshmallows. Cette collaboration forcée est vraiment l’une des meilleures trouvailles du moment, d’autant plus qu’elle sera fatale à Weevil, rejeté par son gang. Le meurtrier de Felix est enfin dévoilé et ce sont deux superbes séquences qui nous aurons menés à cette révélation.
La première nous pérsente Veronica à l’église, dans un moment à la fois drôle par son attitude et tendu en raison de sa dernière confrontation avec les Fitzpatrick. Le lieu est heureusement rassurant puisqu’ils n’y cherchent jamais la bagarre et Veronica échappe à une nouvelle grosse frayeur. L’une des réussites de la série a toujours été sa superbe façon de photographier certains décors. L’église ne déroge pas à la règle, en plus de me rappeler fortement l’agence des Mars par ses vitraux. Je n’avais jamais fait le rapprochement jusque là mais à Mars Investigations aussi les gens viennent en quête de résolutions à leurs problèmes. Ce petit parallèle me paraît amusant et s’arrête là en ce qui me concerne (si vous avez envie de vous lancer dans des réflexions mystiques sur Veronica et son père, ce sera sans moi). En plus des possibles questions religieuses, c’est peut-être cette raison qui donne des scrupules à Veronica pour y poser un micro. Connaître les secrets les plus intimes des gens, ça ne l’a jamais gênée, mais dans un endroit qui rappelle son bureau (ou inversement), ça a de quoi mettre mal à l’aise.
La deuxième séquence importante, la plus percutante (c’est le cas de le dire), est la confrontation entre Weevil et sa bande. C’est sombre (dans tous les sens du terme), oppressant et ce renversement de situation est déstabilisant. Weevil a toujours représenté le plus fort du groupe et le voilà dorénavant dans la position des faibles qu’il persécutait. Le chef de gang a beaucoup changé depuis sa rencontre avec Veronica et n’a plus grand-chose à voir avec son acolytes. Il a lui-même creusé ce fossé, mais je n’aurais jamais pensé qu’il puisse se faire passer à tabac à ce point. La scène est si forte que j’y ai entrevu sa fin, car Rob Thomas n’est pas le genre d’auteur à avoir des scrupules quant à tuer un personnage régulier dans l’intérêt de l’histoire. D’autant qu’il ne peut répliquer car Thumper (l’assassin) possède une vidéo le montrant frapper Curly. Le chantage peut commencer. Bien qu’on connaisse déjà l’existence de cette bagarre, cela permet de rappeler que tout est lié au crash du bus. Il est certain que notre biker préféré ne va pas en rester là, à voir l’attitude qu’il arbore au lycée, et ça devrait faire très très mal. Go Weevil !
L’affaire du bus reprend donc (enfin !) et Keith se sert des informations recueillies lors de son enquête sur la vidéo volée pour accéder aux cassettes audios de tous les interrogatoires de Lamb. Comme je disais, rien de nouveau à l’horizon mais on se ressert d’éléments apportés auparavant pour tout autre chose avec brio. La mise en image de ces dialogues est une jolie manière d’animer une écoute qui aurait pu être ennuyeuse et l’occasion de revoir une foule de personnages secondaires. Et boudiou que ça fait du bien de tous les avoir ! Pour la surprise du rat qui pue et chasse les élèves les plus fortunés, on repassera (merci au Deep Throat de Hobbes, il a été très fort sur ce coup). C’est par ailleurs l’attitude suspecte de Woody Goodman qui transparaît dans tout cela. Non, sans blague ?
Cliffhanger du jour : Lamb arrête le père de Jackie en tant que suspect pour le crash. Celui-là même qu’il faisait chanter. Celui dont personne ne parle sur les cassettes audios, celles- là même qui pointent plutôt en direction du candidat à la mairie. Si je dis que c’est louche tout ça, j’étonnerai quelqu’un ?
Pour finir sur une anecdote, sachez que le pauvre gars qui se paie la honte au karaoké par le chanteur de Spoon est Lars, le même pauvre gars qui n’arrivait déjà pas à impressionner sa copine face au chanteur des Dandy Warhols (merci à la mémoire d’éléphant de Ju). Ce petit détail très amusant transforme une scène qui aurait pu paraître lourde (une rockstar vient faire son numéro) en sympathique private joke...tant que ça ne devient pas non plus un gimmick. Oui ça fait beaucoup de risques de gimmicks pour un seul épisode.
Aucune grande information sur l’enquête du bus ne nous ait fournie dans cet épisode centré sur Wallace. Mais l’indéniable savoir faire des auteurs fonctionne toujours, nous offrant un ensemble agréable et agrémenté de quelques moments forts. Surtout, il s’agit d’une remise à niveau concernant la situation de Wallace et les éléments connus à la fois des personnages et des spectateurs, ce qui n’est pas négligeable. Avec tous ces épisodes grandioses où l’on s’en prend plein la figure à chaque seconde, on en avait oublié de quoi un simple épisode de bonne facture a l’air. C’est chose faite, on a repris notre souffle, ils peuvent renvoyer la sauce dans le prochain !