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Veronica Mars
2.13 - Ain’t No Magic Mountain High Enough
Duets
dimanche 12 février 2006, par
Chuuttt... Oui, c’est bien moi ! J’ai été très touché par les milliers de mails demandant à Ju mon retour et/ou ma libération. Ne vous inquiétez pas, le passage de relais à Black Widow a été fait avec mon accord. Elle n’est absolument pas une émissaire des fanatiques de la LTE qui me retiendraient en otage. Pas du tout ! Vive Lost et vive les reviews avec des photos dedans... et des commentaires sous les photos !
Ain’t No Magic Mountain High Enough, en 47 mots.
Déjà, c’est quoi ce titre ? Merde, plus que trente cinq mots. Veronica. Carnaval d’hiver. Argent perdu. Jackie soupçonnée. Tritons. Mrs Hauser. Bourse scolaire Kane. Beaver et Mac. Trop bien. Papa Veronica. Papa Jackie. Chantage. Passion du jeu. Déception. Fitzpatrick. Weevil. Logan. Fille. Témoin. Dick. Transsexuel.
Transexuel vraiment ?
Un épisode extraordinaire, le meilleur de la saison qui dépasse les espérances de l’excellence, j’en croyais pas mes uvées (=membranes des yeux). Mais lorsque j’écris transsexuel pour désigner la personne qu’utilise Beaver pour se venger de son frère, je fais peut être un raccourci indigne. Il pourrait également s’agir d’une personne atteinte du syndrome de Klinefelter, du à une trisomie des chromosomes sexuels qui en provoquant lors du développement embryonnaire une production insuffisante d’AMH (AntiMullerien Hormone) et de testostérone (=hormone stéroïde masculine) par les cellules de Leydig conduit à la mise en place des deux types de caractères sexuels.
Et quand je dis que cet épisode est une réussite totale, croyez moi ! Je fais tout de même partie de ce groupe minuscule d’êtres prescients qui a voué un culte à Veronica Mars dès la diffusion du pilote. De plus, depuis que Duncan a été viré de l’île, Neptune a repris des forces. Il ne manque plus que Donald Trump en guest star ou bien l’un des concurrents de The Amazing Race pour que la fête (foraine !) soit totale !
Un épisode qui m’a donné envie de rouvrir mon édition originale des Regrets. Aucun vers ne décrit mieux la déception de Keith devant les révélations de son idole que ceux des sonnets de Du Bellay :
Maintenant la Fortune est maistresse de moy,
Et mon cœur qui souloit estre maistre de soy,
Est serf de mille maulx & regrets qui m’ennuyent.
De la posterité je n’ay plus de souci,
Ceste divine ardeur, je ne l’ay plus aussi,
Et les Muses de moy, comme estranges, s’enfuyent.
Bref, un excellent épisode. Tous les personnages principaux de la saison, un mystère de la semaine à Neptune High et des rebondissements dans les intrigues générales. Que demande le peuple ?
Veronica n’est jamais aussi attachante que lorsqu’elle enquête au sein de son établissement. Parce dans ces moments là, elle réalise le fantasme de tous ceux qui sont passés par le lycée sans faire partie de la tribu des hyper populaires. Attention, je ne dit pas qu’elle est l’incarnation des désirs de fanatiques de Star Trek : Deep Space Nine frustrés par l’annonce d’un délai dans la sortie de l’intégrale définitive creator’s-cut en DVD HD-Blue-Hyper-Colour-v2.0...
Elle est la lycéenne idéale : au dessus des clans, experte en rouages sociaux adolescents, avec une aura qui dépasse la popularité standard et une répartie à faire rougir Conan O’Brian.
Dans cet épisode sous le signe des duos, Veronica transcende les tandems improbables qu’elle forme avec Jackie (si, si...) et le principal Van Clemmons (et oui !).
Au cours du carnaval d’hiver organisé pour récolter les fonds nécessaires au voyage annuel des dernières années, une partie de la recette est dérobée. Les soupçons quittent rapidement Veronica, en charge quelques instants de la somme disparue, pour se fixer sur Jackie, devenue la paria de Neptune High après l’arrestation de son père dans l’affaire du bus scolaire. Pendant un court moment, Veronica suit l’avis général pour mieux se rendre compte que Jackie, qui assume sa difficile situation avec classe, est finalement dans la même position qu’elle l’année précédente. Le rapprochement des deux se fait naturellement, sans grand discours. Mais c’est seule que Jackie gagne ses galons d’héroïne kief-cool en affrontant dignement les lancers de balles de ses camarades aigris qui lorsqu’ils atteignent leur cible provoquent le basculement du plongeoir sur lequel elle est assise dans ce stand typique des kermesses de séries TV US. Ce petit passage permet de voir Wallace qui en profite pour montrer à quel point il est un gars bien.
Les échanges entre Veronica et Van Clemmons sont également succincts. Cependant, il est tout simplement jubilatoire de voir le principal de Neptune High non seulement la laisser participer à l’enquête mais surtout suivre ses conseils. Sa réplique finale (« This would be a prime example of... why I consider the advices of... some of my students ! ») à l’attention du coupable démasqué n’en est que plus jouissive. Une enquête qui fait des références au monde des Tritons de Neptune et surtout qui justifie pleinement de revoir Veronica prononcer dans le « Previously on »cette réplique d’anthologie de la première saison : « Hi everybody ! Say « Repressed homosexuality » » !
Enfin, son duo plus habituel avec Weevil est l’occasion d’un échange final savoureux qui conclut, allez, allons-y gaiement, mon épisode préféré de cette saison.
Des duos, en veux-tu, en voilà ! Même sans Veronica dedans !
Le couple Beaver et Mac a réveillé en moi les instincts du shipper de base que j’étais avant de réaliser il y a quelques années que Michael Vartan est un boulet. Je me suis retrouvé devant ma télé en train de sourire béatement devant les images de deux ados se tenant la main. Salaud de Dick qui se moque de son petit frère. Il est tragique et délicieux qu’avec un prénom pareil il n’ait pas anticipé la surprise du piège fomenté par Beaver. Oui, il ne fallait pas être un téléspectateur devin pour deviner ce qui allait se passer mais cette avance que j’avais sur cet abruti m’a rendu encore plus satisfait de la conclusion de cette intrigue.
Logan est lui en phase d’attaque amoureuse et a semble-t-il jeté son dévolu sur Hannah, dont le physique pourrait être assimilé par des esprits faibles à un croisement de Veronica et Lily. Ces mêmes esprits faibles qui pourraient se plaindre de l’inanité d’une intrigue où le rejeton Echolls se serait transformé en gentil garçon romantique à la poursuite d’une Veronica bis. Que celui qui n’a pas été intrigué et amusé par la nouvelle attitude de Logan et surtout par sa nouvelle coupe de cheveux et son pull qu’il aurait pu voler à son pote Duncan retourne s’extasier devant le « brio » (hmm...) et la « tension de tous les instants » de l’épisode post SuperBowl de Grey’s Anatomy. Il passera à coup sûr à côté du visage réjoui, et pas du tout surpris, de Logan lorsqu’il rend Hannah à son père, le soit disant témoin à charge pour le meurtre de Felix.
Mais pour moi le plus beau couple de l’épisode, c’est le papa de Veronica et le papa de Jackie. Ce dernier se rend chez Mars Investigation et tente de persuader Keith de le prendre comme client et de chercher à le disculper. Avant d’accepter, Keith tient à ce que Coop lui livre lui-même la totalité des informations qui pourraient l’incriminer dans l’affaire du bus. Et c’est à regret, on le sent bien, qu’il confronte son idole du basket aux petits secrets que celui là voudrait taire. C’est ainsi qu’en insistant sur la relation que pouvait entretenir Coop avec la prof de journalisme tuée dans « l’accident », il apprend que celui là a de grosses dettes de jeu, que les Fitzpatrick (encore eux) sont venus les lui rappeler à son bon souvenir et que son problème avec le jeu l’a conduit à perdre volontairement un match important. Cette dernière révélation est une immense désillusion pour Keith, et Enrico Colantoni est une fois de plus magistral, cette fois en fan de sport trahi par son idole. Le plus beau est que Keith accepte quand même l’affaire, car malgré tout, il croit encore que Cook ne serait pas capable de provoquer sciemment la mort de plusieurs adolescents.
Déchirant.
Allez, je le dis, je me répète. Mon épisode préféré de la saison. Peut être aussi parce que j’adore les fêtes foraines et leurs ambiances sonores si caractéristiques, et que ma couleur préféré, c’est le vert. Comme la veste de Veronica. Comme les motifs losangiques du pull de Logan. Comme la nouvelle voiture de Weevil. Comme mes yeux.