2.10 - One Angry Veronica

L’an dernier, Veronica Mars (la petite série montante que seul Jéjé regardait à l’époque où le reste d’EDUSA n’aimait pas, bla bla bla bla bla...) avait déjà impressionné avec son épisode de Noël étonnement sombre, dont la conclusion aussi brutale que dramatique tranchait avec les réconciliations et les dîners-en-famille où finalement tout-le-monde-s’aime-même-si-on-s’est-engueulé-pendant-30-minutes-avant. Alors, l’épisode de cette année est-il à la hauteur ? Je trouve que oui !

Comme d’habitude, Rooob alterne en 40 minutes une multitude d’intrigues et d’enquêtes. Et, comme souvent, la mythologie est présente dans les premières et les dernières minutes de l’épisode, tandis que le cœur se concentre sur les deux enquêtes de la semaine.

Commençons par la première enquête qui prend cette semaine une forme plutôt originale. En effet, notre pauvre Veronica se retrouve assignée d’office dans un jury populaire pile pendant la semaine de Noël. Charmante façon de passer le fêtes... (Quoi que je suis sûr que certains payeraient cher pour avoir une excuse aussi imparable pour louper la dinde en famille)

La ressemblance avec « Douze hommes en colères » est assumée, et même soulignée par le titre de l’épisode. Et comme dans « Douze hommes en colères », notre intérêt pour l’intrigue repose moins sur l’enquête en elle même (plutôt banale) que sur la personnalité des jurés qui nous est progressivement dévoilée.

De ce point de vue là, l’épisode est une réussite : les personnages dessinés par les scénaristes pour cet épisode sont suffisamment complexes et convaincants pour pouvoir s’imposer à nous en moins de 40 minutes. L’épisode résiste d’ailleurs à la tentation de nous servir un banal « Veronica seule contre tous », et j’ai été agréablement surpris de constater qu’au départ, Veronica est tentée comme la majorité des jurés d’évacuer cette affaire qui semble évidente au plus vite, et que c’est un autre personnage qui, le premier, ose émettre des doutes sur leur interprétation trop simple des événements.

Bon rassurez vous, Veronica nous revient ensuite fidèle à elle même et nous résout cette enquête les doigts dans le nez par flashbacks interposés. Reste que voir son héroïne faillible est décidément bien agréable, et que cette intrigue est de manière générale fort agréable à suivre.

L’autre enquête de l’épisode, c’est celle de Keith qui est chargé par le maire de retrouver les cassettes vidéos d’Aaron et Lilly (vous savez, celles qui vous ont fait hurler « Oh My God !! » et renverser votre café l’an dernier) qui ont mystérieusement disparu du commissariat de Neptune. Cette enquête est surtout l’occasion de retrouver (encore) de vieille connaissance, dont l’ex « je suis un peu niais mais gentil » de Veronica qui finira par avouer le forfait. D’ailleurs, en parlant d’ex de Veronica, Logan nous gratifie d’une très bonne scène où il regarde, les larmes aux yeux, les vidéos de son père et de Lilly qu’il a rachetées. Et là, y a pas à dire, David Bore-le-Naze et La Menace Peroxydée peuvent aller se rhabiller (au propre comme au figuré), Jason Dohring sait pleurer, lui. Et sans avoir l’air niais. Ni être obligé de se foutre à poil pour détourner l’attention. En tous cas, plus le temps passe, et plus Jason Dohring nous confirme qu’il est un excellent acteur.

Pour finir, la mythologie. Cette semaine, c’est le réveil de Meg. Inutile de dire que Veronica n’a pas vraiment apprécié ce qu’elle a découvert dans l’épisode précédent (à savoir : Meg is pregnant !!) et que les tensions entre elle et Duncan sont palpables quand ils en discutent, même si on sent bien qu’elle s’efforce, sans trop y arriver, de ne pas le tenir entièrement responsable de la situation (il faut croire qu’il n’a pas assisté aux mêmes cours d’éducation sexuelle que Veronica, sinon il aurait utilisé un préservatif...). Heureusement, la nouvelle du miraculeux réveil de la miraculée fait rapidement le tour du lycée, et Veronica et Duncan décident de lui payer une petite visite clandestine pour éclaircir la situation. En gros, ça donne ça :

Meg : Oh là là Veronica je suis tellement désolée d’avoir été méchante avec toi l’autre jour. Mais tu comprends, les hormones...
Veronica : Oh Meg c’est moi qui suis désolée. Tu es ma meilleure amie, je t’aimeuh !!!
Meg : Oh Veronica je t’aime aussieuh !!!
Duncan (le père supposé du bébé rappelons le) : Duh ?
Veronica : Oh, qu’est-ce que je ferai sans toi si jamais tu venais à disparaîtreuh Megeuh !?!
Meg : Ah oui, tient, à propos : mes parents sont des enfoirés qui veulent faire adopter mon bébé par des extrémistes religieux. Alors j’ai un truc à te demander...
Duncan : Duh ?
Veronica : Oh, tout ce que tu veux Megeuh, je t’aimeuh tellement-euh !!!
Meg : Promets moi que s’il m’arrive quelque chose tu prendras soin de mon bébé !
Duncan (qui est toujours le père supposé du bébé, rappelons le) : Duh ?
Veronica : Oh bien sûr Meg !!! Mais pourquoi dis tu ça ?
Meg : Pour rien. Je voulais juste être sûr que, si il m’arrivait un truc horrible dans, disons, les 40 prochaines minutes de l’épisode, quelqu’un s’occuperait de mon bébé. Juste comme ça au cas où !

Ma théorie après cette conversation ? Veronica est le père de l’enfant de Meg !!! Je me demande pourquoi Duncan n’a rien vu...

Plus sérieusement, cette scène, ajoutée à la scène coupée spoilerisante du dernier épisode où Meg mourrait déjà, m’a mis la puce à l’oreille, et on ne peut pas dire que l’annonce de la mort de Meg lors de l’accouchement à la fin de l’épisode m’ait beaucoup surpris. Mais bon, la scène où Veronica l’apprend par son Papa est émouvant et réussie, et l’accident de bus aura finalement été fatal à la pauvre Meg, avec seulement 9 épisodes de retard, donc je pardonne à Rob d’en avoir un peu trop fait. J’espère juste que la suite de cette histoire ne se limitera pas à une banale bataille pour la garde du bébé, et qu’on aura de vraies révélations derrière tout ça.

Voilà. Noël est passé, Meg est morte, Veronica est bien triste avec son Papa, Logan est tout seul dans son coin à pleurnicher... Comme l’an dernier, l’épisode de Noël a une fin bien sombre... Veronica Mars deviendrait-elle prévisible ? Eh bien non ! Roooob aime décidément nous surprendre, et il le prouve avec un ultime retournement de situation aussi inattendu qu’agréable : le retour surprise de Wallace.

Juste au moment où on s’attendait à quitter notre Veronica seule et déprimée devant sa télé le soir de la Saint Sylvestre, voilà qu’il sonne à sa porte et qu’on assiste, émerveillés, à la réconciliation de nos deux amis en un regard. Voilà ce que j’appelle un bon miracle de Noël : complètement crédible, et pourtant complètement inespéré. Voilà une scène qui restera définitivement inscrite dans mon top 10 des « moments qui rendent heureux » de 2005. Une excellente fin, pour un très bon épisode.