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Desperate Housewives

2.10 - Coming Home

They’re back ! (bis)

lundi 9 janvier 2006, par Jéjé

Pas de chapeau introductif, c’est pour les reviews démagogiques et triviales.

Si Le retour de l’enfant prodigue d’André Gide est une transposition exacte de la parabole de l’évangile selon St Luc dans cette tradition protestante qui met le croyant dans la Bible, face à Elle (comme le soutient le critique littéraire du début du vingtième siècle Albert Thibaudet, célèbre pour sa biographie de Maurice Barrès), le dixième opus de la seconde saison de Desperate Housewives se présente comme une interprétation de la parabole, inspirée par les Ecrits et presque à leurs marges, s’inscrivant dans une perspective catholique stricte. Cette démarche narrative est mise en abyme par le paradoxe de Gabrielle, la seule catholique parmi les héroïnes et la seule tenue à l’écart des intrigues basée sur la parabole sus citée. Une extrapolation un peu cavalière je le concède voudrait la voir comme la figure d’opposition à l’universalité du mythe dans son combat contre la nonne maléfique, symbole d’une religion externe à la vie triviale des croyants. Au contraire, le quotidien des autres héroïnes de la série embrasse ce morceau des Evangiles dans des variations toutes en cohérence avec les caractères tracés depuis maintenant un an et demi. Le retour d’Andrew dans la vie de Bree pousse celle là à incarner les figures de la plénitude du père (dont l’annonce de la mort crapuleuse ne rend l’absence que plus cruelle), de l’autorité du frère aîné (symbole d’une autorité masculine forte, dont l’absence - même du vivant de Rex - explique en grande partie les orientations sexuelles de l’enfant prodigue et les causes d’un départ de la maison familiale) et de l’amour de la mère (rôle dont Bree n’a jamais pu se satisfaire, situation qui a elle aussi pesé dans le tragique destin de son fils). Ce retour forcé, comme le fut son départ de Wisteria Lane, est celui d’un être toujours blessé, qui loin de chercher à s’absoudre de ses pêchés (l’accident mortel qui a causé la mort de Mama Solis dans la première saison) va réussir à extraire de sa propre cible les munitions dont il a besoin pour servir ses sombres desseins. L’éloignement de Zack de la demeure familiale est la conséquence et non la cause de ses pêchés, ou plutôt des pêchés qu’il a endossés. Son retour marque chez lui une évolution de son sentiment de culpabilité dans la mort de sa mère, mais il s’agit d’un retour à demi manqué puisqu’il ignore encore que son père biologique vit à quelques mètres de son foyer. Cette dualité paternelle est une nouvelle parabole encore plus simple qui donne à Zack une dimension christique. Comment ne pas voir en Paul et Mike les doubles de Joseph et du Saint Père ? Si le retour du deuxième fils Applewhite est le moins volontaire des trois, il est le plus proche de la parabole originale du retour de l’enfant prodigue avec la figure du frère condamné à la norme aux côtés de sa mère et celle du départ parsemé de pêchés (l’induction de la fausse de Gabrielle). La situation de Lynette est un exercice de style amusant qui consiste à prendre le mythe à l’envers : Lynette (figure du père dans ce cas puisque c’est elle le chef nourricier de la famille) s’est éloignée de la maison et va tenter d’obtenir le retour de ses enfants laissés derrière elle. Comme celle de Susan où c’est l’enfant éloigné malgré lui qui va devoir pardonner les erreurs passées et présentes de son père. Un épisode riche en développements conclusifs qui joue bien son rôle de pivot de milieu de saison.

Pour les non sympathisants d’EDUSA, peu habitués à l’esprit élitiste et méprisant de certains rédacteurs, un petit éclairage sur l’épisode de la part de téléspectateurs lambda, de vrais téléspectateurs moyens qui n’ont pas besoin d’intra veineuses de mots de plus de quatre syllabes pour se sentir appartenir à un troupeau qui se regarde écrire.

« Frell, c’était encore un bon épisode, surtout parce qu’Eva Longoria elle est brune et elle me fait trop penser à Ayerin, même si c’est sûr, les amateurs de StarGate et autres sombres merde du même type, je pense pas qu’ils aient pu l’apprécier. Et la ramenez pas avec Battlestar Machin et ses pseudo intrigues politico-religieuses qui se la pètent... Ils sont même pas capable d’être vraiment originaux et ils utilisent comme Farscape un autre mot qui commence par un F pour remplacer Fuck... Si c’est pas de la repompe alors je suis pas un provincial fier de l’être qui jamais de la vie habiterait Paris et sa pollution et que mon pseudo définitif du mois c’est pas SuperDarkBlackEvilDeath ! »

« Cet épisode est l’exemple type du fait que la télévision est un meuble. Mais ne faut-il pas aimer Bree et ses motivations pour se rendre compte que le monologue final était une apologie étrange de la famille, bref qui peut instruire même le téléspectateur que je suis et qui ne se reconnaît pas vraiment dans tous les combats du FLT ? Bref, revenons au retour de Zack qui comme le dit Mme De Fontenay, et alors c’est vraiment déguelasse, parce que X Files est une grosse série de merde ©FLT parce que la mythologie est la même que les Feux de l’Amour. Le lien avec l’idée de départ ? Lynette prend un enfant en otage comme j’ai le droit de ne pas aimer que y’a des gens qui postent que CSI ça pue des pieds alors que j’aime.

A suivre dans mon intervention #22. »

« J’ai beaucoup aimé le passage où Andrew et le jardinier sexy #2 sont dans la chambre à jouer à la console de jeu (alors pas parce que c’est deux garçons et qu’ils ont failli s’embrasser, moi ce genre de truc, mais ça ne me fait pas fantasmer une seule seconde, je ne comprends pas les filles qui peuvent prendre du plaisir en imaginant deux mecs ensemble) mais parce que l’on découvre qu’Andrew est un être qui aimerait être aimé par sa mère, mais qu’il a trop peur d’être rejeté par cette belle femme indépendante et rousse. Alors il essaye d’être très méchant avec elle, il utilise le plus de mauvaise foi possible, il est absolument odieux avec elle, il se la joue « je suis le plus parfait de la Terre, je n’ai aucun défaut », alors qu’il donne l’image d’un gros con élitiste, mais ça il ne s’en rend pas compte, ça lui passe au dessus de la tête. Alors que dans le fond, il sait que Bree a toujours raison, qu’elle sait plus de choses que lui... »


Un épisode de très bonne facture dans la lignée du précédent.