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Desperate Housewives

2.14 - Silly People

I’m the most important part of EDUSA !

mardi 14 février 2006, par Ju

Chers amis, l’heure est à la culture des esprits (en masse). Avant d’entamer cette analyse du dernier épisode de Desperate Housewives, qui comme d’habitude traite d’une microsociété o๠seul le rang social de l’être humain compte vraiment malgré les possibilités globalement matérielles et financières dont il jouit et que de toute façon c’est qu’une épave humaine et yadi yada, j’aimerais prendre un peu de temps pour partager avec vous mon haà¯ku favori.

En effet, rien ne traduit mieux mes sentiments contradictoires vis-à-vis de cet épisode que ces quelques mots de Thierry Cazals.

Ceux d’ici me regardent passer
Comme un marchand de navets
Dépourvu de navet

Je vous promets que Feyrtys l’a bien pris, les 4 premières fois.
D’ailleurs, sa capacité en apparence sans limite à l’autodérision me fait penser à un autre texte poignant (de porte) tiré de mon recueil de haïkus.

Nuit d’été
Un homme regarde sa maison brûler
Il n’a pu sauver que la porte

La banlieue américaine typique, ou « suburbia » (néologisme, savant mélange de « suburbs » (la banlieue) et de « utopia », l’endroit magique où tous les blancs aisés vivent heureux), est un lieu comme aucun autre. Dans ce monde, en apparence idéal, règnent en maîtresses mesquineries et jalousies en tout genre.

Prenez l’exemple de Maxine Bennett, une femme au foyer désespérée (oh, c’est le titre de la série !) dont l’histoire nous est présentée en guise d’introduction par notre narratrice bien aimée, Mary-Alice Young. Pompompom Bom Pompompom Bom.
Une voix-off insupportable de suffisance et une musique à la fois omniprésente et agaçante ? L’enfer de la banlieue dans un joli paquet cadeau.

Mais revenons en à Maxine, une patiente atteinte du syndrome « cémoikiléfé » cher à la publicité française des années 90. Ce que Mary-Alice nous apprend, sur un ton pas condescendant du tout, c’est que les déjeuners de Maxine, où tout le gratin de Wisteria Lane se rend une fois pas mois, sont ceux qui remportent le plus beau succès. Au grand désespoir de Bree, le nombre d’invités qui s’y rendent chaque mois est impressionnant.
Mais voilà, Maxine a un secret ! Si c’est bien elle qui reçoit tous les lauriers chaque mois, et qui se vante chaque jour, chaque minute et chaque seconde de son travail acharné, la réalité est un peu plus compliquée. En effet, son seul mérite est de savoir parler une langue étrangère ! En l’occurrence, le mandarin qui lui permet de donner des ordres à... son esclave, en cuisine.
On va finir par croire que, parfois, la mauvaise foi et la méchanceté gratuite de Bree ne sont pas sans fondement ! Pompompom Bom Pompompom Bom, fait la musique d’ambiance, on doit être arrivé au générique !

« La vie est faite d’alliances inattendues ». Puisqu’on est en plein dans la semaine Out of Their Minds, je vous épargnerai les parallèles entre la morale de l’épisode, imposée dès les premières minutes par l’insupportable voix-off, et les alliances de Survivor. A la place, je vais m’attarder un instant sur l’insupportable voix-off en elle-même.
Vous voyez, Mary-Alice est morte. Et ça ne date pas d’hier, c’était il y a 37 épisodes. Mais voilà, il existe dans le monde des banlieues d’effroyables organisations, les « Watchdog Commitees » (ou Comités de Surveillance, pour nos visiteurs anglophobes, qui existent pour de vrai), dont le rôle est de surveiller si vos haies ne sont pas trop hautes, ou si votre SUV n’est pas trop sale. Et bien évidemment, ce n’est pas parce que Mary-Alice s’est suicidée qu’elle a pour autant cessé ses activités au sein du comité.
C’est pourquoi, même si son temps est révolu depuis belle lurette, Mary-Alice continue de commenter la vie de son quartier comme si son avis avait une quelconque importance. La vérité, c’est que Mary-Alice n’est plus bonne qu’à dire des trucs insupportables de banalité, et à se prendre au sérieux. D’où, les commentaires en voix-off pseudo intelligents et atrocement prétentieux.

Mais assez parlé de Mary-Alice.
Comme souvent, dans Desperate Housewives, l’épisode est composé de 4 intrigues complètement distinctes, un par héroïne, parce que c’est quand même vachement moins compliqué à écrire. Pompompom Bom Pompompom Bom.

Bree se taille la plus belle part du gâteau, quand elle doit faire face au fait suifant : sa fille est une traînée. Et une traînée pas très fute-fute, avec ça. Voyez vous, dans un épisode précédent, Danielle a avoué au fils Applewhite le terrible secret de son frère. Non, pas qu’il est un dangereux sociopathe attiré par les jardiniers torses nus (quel gay ne l’est pas ?), mais bien qu’il a écrasé Mama Solis quelques épisodes seulement après que la série soit devenue nulle. Je me demande QUI donc a bien pu écrire cette review...
Après avoir pris soin de l’estime de soi de sa fille (scène hilarante, dommage que chaque réplique bien sentie soit suivie d’une musique horripilante semblant vouloir annoncer « Ah ah ! C’était à la fois drôle et finement écrit ! »), Bree s’introduit chez les Applewhite. Et elle y fait la rencontre de Caleb, le second fils Applewhite, celui dont le secret va choquer l’Amérique tout entière tant il est osé et tabou... A moins que son secret ait déjà choqué l’Amérique toute entière ? Je suis un peu léger sur les détails...
A la surprise de... personne, Bree et Caleb s’entendent bien. Parce que Bree s’entend toujours bien avec les gamins au centre du mystère de la série (Zana, anyone ?). Quand Betty Applewhite apprend que sa voisine a rendu une petite visite à son fils, elle n’a pas d’autre solution que de lui avouer son terrible secret.
Qu’est-ce que Mary-Alice disait, déjà ? Ah, oui, « Alliances inattendues ». Quelle grosse conne, cette Mary-Alice Young. Pompompom Bom Pompompom Bom.

Bon, c’est pas tout, mais combien d’épisodes à votre avis avant qu’on découvre qu’en réalité c’est l’autre frère, le « gentil », qui a tué sa petite amie et fait porter le chapeau à son frère ? Ca serait tellement choquant et tabou ! Et original ! Faut pas oublier « original »...

Pendant ce temps, chez le riche beau-père de Mike Delfino dont j’ai oublié le nom, la sœur de Mrs Huber, dont j’ai oublié le nom, continue ses manigances insensées, mais ô combien importantes en période de sweeps. Comment ça, personne ne se souvient qui est Mrs Huber ?
Mais si, voyons, la vieille petite rousse de la première saison ! Celle que Paul Young assassine à grand coup de mixeur parce qu’elle n’arrêtait pas de faire chier tous ses voisins ! Oui, cette Mrs Huber là. Bah sa sœur fait des trucs. On s’en fout un peu, mais elle a l’air si contente d’elle que ça méritait qu’on en parle.

Du côté de Susan, l’opération app...
Mince, j’ai oublié.
Pompompom Bom Pompompom Bom.
Voilà. Donc, du côté de Susan, l’opération approche. Quelle opération ? Demandez à Jéjé quand il reviendra, j’ai pas à faire son boulot à sa place. Moi je suis là pour parler de l’épisode de cette semaine. En théorie.
Puisqu’elle n’a pas d’assurance, Susan ne trouve rien de mieux à faire que d’écouter les conseils d’Eddie et de se marier (pour de faux), histoire de profiter de celle de l’heureux élu. Qui est Carlos Jacott, le coup du chapeau himself. Qui, en l’occurrence, joue un gay, et se marie avec elle pour toucher son héritage plus vite. Et aussi pour faire plaisir à sa maman.
Bien évidemment, puisque Susan est Susan, le mariage n’a pas lieu. Le petit ami du marié ne prenant pas sa maladie au sérieux. (Quelle maladie ? Demandez à Jéjé !). Au passage, le petit ami est joué par l’excellent Micheal McDonald qui, avec Nicole Sullivan, fait un boulot formidable dans Mad TV. Vous saviez qu’il a fait une chanson parodique « I’m the most important part of Coldplay » pour se moquer de Chris Martin, et qu’il a génialement parodié House ? Parce que moi, je savais.
Bref... Susan va se remarier en cachette avec son ex, The Sentinel, dans mon indifférence générale. Pompompom Bom Pompompom Bom.

Pendant ce temps, Lynette est au cœur d’une intrigue qui donne envie de vomir. Et je dis ça au sens le plus littéral possible, j’avais vraiment mal au cœur après l’avoir suivie.
Vous voyez, Lynette, on l’aime bien. Maintenant que c’est une femme perdue dans le monde du travail, elle bosse dans son coin, fait du bon boulot et ne demande rien à personne. Néanmoins, si elle pouvait prendre un peu plus part aux autres intrigues (voir, si elle pouvait prendre partie une bonne fois pour toute) les épisodes en serait sans doute meilleurs, et l’ambiance au sein de la banlieue un peu plus vivable. Pompompom Bom Pompompom Bom.
En attendant, Lynette mange de la viande crue. C’est super mature ! Félicitation !

Enfin, Gabrielle fait ce qu’elle fait le mieux dans son intrigue : se mettre en sous-vêtement pour appâter le téléspectateur mâle de base. Et... ça marche, j’ai trouvé son intrigue formidable. Une histoire d’esclavage, mais pleine de bons sentiments et d’humour.
Donc, le bon côté de l’esclavage.
Pas le côté révoltant.
Hmmm, Eva...


Pompompom Bom Pompompom Bom. Pompompom Bom Pompompom Bom.