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Desperate Housewives

2.17 - Could I Leave You ?

Oui, s’il vous plait ! Et vite...

mercredi 5 avril 2006, par Jéjé

Combien de temps peut-on garder l’espoir avec comme seul moteur les souvenirs d’un passé de plus en plus lointain ?

Cet épisode n’est ni pire, ni mieux qu’un autre de cette saison. Et c’est bien là tout le problème. Les promesses d’un retour à la qualité des premiers jours s’effacent à mesure des semaines.

Deux éléments positifs seront parvenus à se frayer un chemin depuis le pilote jusqu’ici : les dialogues incisifs et le jeu impeccables des acteurs. C’est déjà beaucoup, (n’est-ce pas President Geena ?) mais parlez en aux amateurs de Will & Grace : de bons one-liners et de bons acteurs peuvent faire de bons épisodes, mais ils ne sont pas suffisants pour faire une bonne série.
Qu’était pourtant Desperate Housewives à ses débuts. Un soap aux personnages forts et aux intrigues à la fois mystérieuses, romantiques et humoristiques.

En moins de deux saisons, la série a subi une évolution incongrue : de feuilleton, elle s’est transformée en formula-show. Il s’agit d’une transformation originale à une époque où la translation des formats s’effectue d’habitude de la formule au feuilleton : Urgences et Without A Trace sont des exemples caractéristiques. Etre à contre courant avait pourtant été une force à ses débuts, lorsque la série s’était imposée au milieu des codes rigides des innombrables cop shows de CBS et NBC. Alors pourquoi cette fois ci l’originalité ne paie-t-elle pas ?

La réussite des premiers épisodes de la série tenait au mélange des genres dans un ensemble d’intrigues liées par le fil conducteur de la mort de Mary-Alice.

Une fois la résolution de ce mystère effectuée, chaque personnage, chaque intrigue, chaque ton est parti de son côté pour constituer un morceau indépendant de la formule des épisodes de la saison 2 :

- Gaby et Lynette sont enferrées dans deux sitcoms différentes (sujets des épisodes d’aujourd’hui : acheter un bébé et allaiter son enfant de cinq ans)

- Susan évolue dans sa comédie romantique, jouant une fois de plus au chat et à la souris avec Mike

- les Applewhite sont la composante « mystère » de la série

- Bree supporte à elle toute seule le côté flamboyant de la série avec des histoires de dépendance et de conflits familiaux.

Découpées et placées dans des cases hermétiques, les composantes originelles du soap réussi des débuts perdent chacune leur intérêt : les histoires des sitcoms sont anecdotiques, les atermoiements de Susan et Mike n’ont aucun intérêt s’ils ne sont que deux à jouer, la situation des Applewhite ne peut avoir d’aspect oppressant s’il n’y a d’interaction avec aucune autre intrigue (comment être menaçant si on reste tout seul dans son coin ?), Bree sombre dans la caricature à force d’être la grande psychorigide soapesque sans alter ego à sa hauteur avec lequel interagir.

Les personnages ont cessé d’évoluer, ils ne peuvent être approfondi : ils ne réagissent maintenant que par rapport à la situation de la semaine qui leur est proposée. Et toute notion de durée est désormais abandonnée.

De façon absurde, Desperate Housewives s’est orientée vers le formula show en ne récupérant que les écueils de ce format.

Je sais bien que l’on ne me demande pas mon avis et que comme l’a dit Joss Whedon, il ne faut pas donner au spectateur ce dont il a envie mais ce dont il a besoin, mais voilà...

A mon avis, pour que la série puisse rebondir, il faut trancher dans le vif.

Se débarasser des Applewhite est de l’ordre de l’évidence.

Dégager Mike parait également indispensable. Le côté Nounou d’enfer de sa relation avec Susan est désormais insupportable, et l’intrigue autour de Zack, sa paternité, son beau père n’arrive pas à passer pour autre chose qu’une tentative désespérée de le raccrocher à la série autrement que par Susan. Mike est le père de Zack ! Basta...

Enfin, achevons définitivement Mary-Alice. Sa voix off n’a plus aucun intérêt ! Le mystère de sa mort est résolu depuis belle lurette, elle n’a pas été mentionnée dans une conversation depuis des lustres... Mettons fin à nos souffrances et à celles de Brenda Strong (son apparition de 7 secondes dans l’épisode précédent - Mary Alice met des assietttes dans un lave vaisselle - était pour moi une insulte à l’actrice !) Cette voix off est inutile et déplacée. Elle rappelle à chaque nouvel pisode que oui, la série, c’était vraiment autre chose quand tout Wisteria Lane s’interrogeait sur sa mort...

A partir de là, de nouvelles bases sont possibles pour la série.

Pour effectuer un changement dans la continuité, et au risque nuire à son personnage , il est temps que soit donné à Nicholette Sheridan le temps d’antenne qu’elle mérite.

Enfin, lancer une intrigue générale impliquant les cinq femmes de Wisteria Lane est indispendsable. Il n’est pas nécessaire qu’elle soit forcément mystérieuse (bien que résoudre la mort violente de Susan Mayers pourrait être assez attrayant), mais il faut que leurs personnages interagissent ensemble.

On pourrait envisager la construction d’un deuxième lotissement, Mosteria Lane par exemple... Faire se rencontrer les habitants dans des épreuves, éliminer régulièrement l’un d’entre eux (je vote pour Susan !)... Ou bien Valene Ewing pourrait venir voler les jumeaux de Lynette... Ou alors, Lynette et Gaby pourraient plaquer leurs maris, et avec Bree, Susan et Edie, elles partiraient s’installer dans un loft à Manhattan et iraient écumer les bars pour célibataires...
Qu’il se passe quelque chose pour que les personnages interagissent !!!


Oui, Marc Cherry ! Il est temps de mettre ton ego de côté et de m’engager pour écrire la suite de la série...