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Battlestar Galactica

2.11 - Resurrection Ship, Part 1

We’ve got to kill her

mardi 10 janvier 2006, par Feyrtys

Je sais que beaucoup vont être choqués, mais j’ai une vérité à vous révéler. Ju n’aime pas vraiment Battlestar Galactica en fait. Il a fait semblant d’aimer jusque là , pour s’attirer la sympathie des gens. Mais en réalité, il préfère Lost, et ça, depuis le début. C’est pour ça qu’il a décidé de finir les reviews de la saison 2 de Lost (« cette série trop géniale » m’a-t-il encore dit hier) et qu’il m’a demandé de finir celles de BSG à sa place. Oui, c’est terrible, presque insupportable. Pourtant il faut me croire.

Parce que pour les gros cons d’élitistes arrogants que nous sommes ici à EDUSA, aimer Lost, tout de même, ça ne se fait pas, et Ju a eu très peur d’annoncer ses préférences. Il connaît parfaitement nos exigences de groupuscule à fort égo : nous travaillons tous les jours, et avec soin, cette image supérieure que nous voulons renvoyer à la face du monde entier, par conséquent Lost ne peut faire partie des séries que nous aimons. Aimer à détruire, ah ça, oui ! D’ailleurs, parce qu’il a été beaucoup trop gentil avec la série, Tonio aura été forcé à regarder en boucle Twin Peaks et tout un tas de films danois en noir et blanc sans aucun effet spéciaux. On ne rigole pas avec la gentillesse ici ! Il faut que nous pensions comme un seul homme, que nous aimions exactement les mêmes choses, sinon, il y aurait quelque chose de pourri au royaume d’EDUSA... C’est pourquoi Ju risque gros en annonçant qu’il préfère Lost à BSG. La mutinerie approche... Et une fois que nous aurons renversé Ju et placé Conundrum ou Jéjé à sa place, nous pourrons enfin pleinement embrasser notre carrière de gros cons élitistes, arrogants et parisiens.

Après un épisode 2.10 simplement parfait, se finissant sur un cliffhanger de la mort qui tue, un cliffhanger comme je les aime, ceux qui vous font bondir de votre canapé en vous exclamant « OH MY FRAKING GODS », j’attendais beaucoup de ce 2.11.

Le Galactica et le Pegasus s’apprêtaient donc à entrer dans une guerre fratricide. Le Galactica, mené par le Commandant Adama, voulait libérer ses hommes, Helo et le Chief, emprisonnés par la sanguinaire Cain et promis à une exécution certaine. Mais c’était plus que deux vaisseaux qui rentraient en guerre, c’était deux visions du pouvoir. D’un côté, le militaire sévère mais juste, Adama. Un homme charismatique, intelligent, pleinement conscient de son statut de Commandant et assumant ses responsabilités jusqu’au bout. Un militaire comme on aimerait qu’ils soient tous. Et de l’autre, nous avons l’Amiral Cain, le militaire comme on redoute qu’ils soient tous. Le Commandant Adama et la Présidente ont tout fait jusque là pour protéger la population civile, seuls survivants du génocide perpétré par les cylons. L’Amiral Cain a fait le choix de ne protéger que son vaisseau et sa flotte de vipers. Peut-être parce que personne n’a essayé de la convaincre que sa mission première était de sauver et préserver les derniers êtres humains. Peut-être que personne ne lui a dit que la guerre était finie, à la façon de Roslin à Adama dans la mini-série. « The war is over. We lost it ». Cain croit qu’elle et sa flotte sont encore en guerre. Le pouvoir qui lui a été conféré lui a fait perdre le sens des réalités. Et son attitude mène à une situation invraisemblable et absurde : les derniers survivants de l’humanité sont à deux doigts de s’entredéchirer.

Pendant ce temps, Starbuck, son arrogance et le Blackbird (non je ne dirai pas son nom ce vaisseau, il est ridicule) sont en mission de reconnaissance de l’étrange vaisseau qui accompagne la flotte de guerre cylon mais qui ne participe pas directement aux attaques. Starbuck, que j’oserai appeler couillue et chanceuse, prend de précieuses photos et s’empresse de faire un bond PVL pour rejoindre le Pegasus. Mais ne ressemblant à rien de connu sur les radars du Pegasus ou du Galactica, elle est prise pour une cylon... Et permet aux deux flottes qui jusque là se regardaient dans le blanc des visières de se focaliser sur le vrai ennemi : le cylon.

De ses doigts agiles et puissants (euh pardon je m’égare), Apollo réussit à mettre Starbuck au courant de la situation et celle-ci parvient à émettre rapidement au Pegasus et au Galactica les photos qu’elle a prise. La tension redescend momentanément grâce à cette diversion.

Adama et Cain acceptent alors de se rencontrer en terrain neutre, en l’occurrence, sur le vaisseau de la Présidente. S’en suit une discussion entre ces trois pendant laquelle Cain s’empresse de réaffirmer sa position de pouvoir. Ni la Présidente, ni Adama ne pourront avoir une quelconque influence sur ses décisions. Ils sont trop « gentils », trop mous, elle se demande même comment ils ont pu survivre jusque là. Cain sous-estime et méprise Adama comme Roslin. C’est peut-être là sa plus grande erreur.

La discussion n’amène à aucun règlement de la situation par voie diplomatique, mais heureusement les photos de l’étrange vaisseau cylon obligent les deux flottes à revoir leurs priorités. Les forces doivent s’unifier avant de se détruire... Paradoxe ultime.

De retour sur Pegasus, Starbuck apprend de la bouche de Cain qu’elle a été promue au commandant de toute la flotte de Pegasus. Cain n’est pas complètement stupide. Elle sait parler à Starbuck, elle sait titiller l’instinct de combattante qu’elles possèdent d’ailleurs toutes les deux. Starbuck vit pour l’adrénaline, Cain pour la guerre. Quand Cain lui promet d’aller rechercher les survivants sur Caprica, et que son but ultime est de reprendre les colonies occupées par les cylons, le regard de Starbuck change. En tant que combattante, son cœur appartient à l’affrontement, à la victoire, au « never surrender ». Les résolutions d’Adama et de Roslin l’ont obligé à renoncer à cette revanche sur les cylons. Cain lui donne l’occasion de rêver à nouveau d’une libération de Caprica et, ne l’oublions pas, à des retrouvailles avec Anders...

Restés sur le vaisseau de la Présidente, Roslin et Adama discutent de leurs possibilités... Enfin... Roslin annonce à Adama, sans prendre de détour, la seule possibilité qu’elle envisage : celle de se débarrasser, de tuer plus exactement, Cain.

Premier choc. L’humaniste Laura Roslin, la bien trop pieuse Laura Roslin, décide de recourir au meurtre pour le bien de la communauté... Son argumentation repose sur un point seulement : Cain veut la mort d’Adama, et s’il meurt et que l’Amiral Cain prend le commandant, la flotte civile court un grand danger. Devant l’incompréhension d’Adama, Roslin lui dira seulement : « You know i’m right, you just don’t want to face it ». Ben oui, et on compatie avec lui ! Recourir au meurtre, surtout quand l’idée vient de la Présidente des colonies, c’est un peu difficile à avaler ! D’autant qu’Adama n’a aucune preuve quant à l’attitude de Cain face aux civils survivants. C’est pourquoi il envoie Tigh « interroger » son homologue, le bien nommé Fisk. A coup de verres d’alcool, Tigh obtient vite ce qu’il veut : Fisk se met à table et raconte bien plus de choses qu’il n’est censé le faire... Comme l’abandon de tout un vaisseau civil par Cain, et sa décision de ne garder parmi ce dernier que les personnes « de valeur ». Gluuuppps. Et quand ces personnes « de valeur » se sont rebellées et ont décidé de ne pas laisser les leurs sur le vaisseau civil (dont Cain avait tout pris, même le réacteur pour passer en vitesse plus vite que la lumière), cette chère Nelena a ordonné qu’on leur tire dessus...

Cain instrumentalise l’être humain pour la cause qu’elle croit être suprême, la victoire. La conséquence directe est l’absence de questionnement moral quant aux moyens utilisés pour cette fin. D’où l’exécution sommaire de civils comme de militaires.

Il ne s’agit pas de faire de Cain une « super vilaine », un personnage sans scrupule et ayant un penchant pour le rough sex et le latex noir. BSG va bien au-delà de ces clichés. Cain est une militaire à qui personne n’a fait comprendre que sa mission était de sauver les survivants. Cain est une militaire sans supervision gouvernementale, elle n’est pas là pour jouer aux Casques Bleus mais pour contre-attaquer. La question même de la survie de la race humaine n’a jamais du l’effleurer. Et son prisonnier cylon n’est ni plus ni moins qu’un outil pour obtenir des informations, que l’on peut torturer à loisir. Cette attitude s’étend à quasiment toute sa flotte, ne l’oublions pas. Elle n’est pas seule responsable de cet état. La majorité de ses soldats la suit sans se poser de question, ce qui est la qualité première demandée à un soldat. On se retrouve dans un fonctionnement militaire somme toute assez banal, mais détaché de toute responsabilité civique et morale, c’est la raison pour laquelle une supervision gouvernementale sera toujours et absolument nécessaire à tout pouvoir militaire.

Adama mis au courant des agissements de Cain, il décide de demander à Starbuck, après l’attaque menée contre les cylons, de tuer l’Amiral. En même temps, Cain demande à Fisk de faire la même chose et d’éliminer Adama... Starbuck n’est pas le soldat le plus obéissant que l’on connaît, mais c’est la seule qui puisse se rapprocher suffisamment de Cain pour l’abattre. Adama n’a pas beaucoup d’autres options... Sera-t-elle à la hauteur ?

D’un côté, nous avons Starbuck, qui n’accepte que très peu l’autorité, mais qui possède, à mon avis, les cojones pour accepter la mission d’Adama. De l’autre, nous avons Fisk, un militaire certes obéissant, mais visiblement rempli de remords. Lequel des deux appuiera sur la gâchette en premier ?

Quant au mystérieux vaisseau cylon dont Starbuck a pris des photos, la version de Six sur Pegasus nous explique qu’il s’agit du vaisseau-clone des cylons, celui qui conserve des copies physiques et qui sert de centre de transmission des données lorsqu’un cylon est tué. C’est le vaisseau de la résurrection...

Comment cette cylon en vient-elle à avouer une telle information capitale à ses ennemis ? Par désespoir... Parce qu’elle ne veut plus vivre. Une cylon qui veut se suicider ? Cela ne va-t-il pas à l’encontre de leurs croyances d’un Dieu supérieur aimant qui dicterait leurs destinées ? C’est surtout, de mon point de vue, l’expression de la liberté la plus fondamentale : le libre-arbitre. Et si les cylons sont doués de libre-arbitre et de conscience, qu’est-ce qui peut les différencier des humains ? C’est bien entendu une question sous-jacente à toute la saison 2.

Il se dessine donc deux types de cylon : les silent agents, comme Boomer ou cette version de 6 sur Pegasus, qui sont programmés pour penser et vivre comme des humains parmi des humains, et les autres cylons, les observateurs, ceux là même qui ont un plan que nous ignorons encore. Les silent agents ressemblent tellement aux humains qu’ils sont capables de se rebeller contre les leurs, capables de tomber amoureux, capables de vouloir mettre fin à leur vie...

La bataille approche. Les stratégies sont en place, à tous les points de vue. Le prochain épisode sera explosif.


Un retour àla hauteur de nos espérances avec un épisode où chaque adversaire met en place ses pions avant de passer àl’action. L’issue est incertaine et les enjeux sont immenses. Et encore une fois, je termine l’épisode en laissant échapper un « OH MY FRAKING GODS  », vraiment, ça devient une habitude...

Bien entendu, Ju ne préfère pas Lost àBSG, sinon, y’aurait longtemps qu’on l’aurait recouvert de goudron et de plumes. Je tenais àpréciser ce point. Voilà, c’est fait. Rendez-vous pour le prochain épisode !