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Gilmore Girls

6.14 - You’ve Been Gilmored

They’ve been De-Palladinized !

mercredi 8 février 2006, par Ju

C’est un fait, les meilleurs épisodes de Gilmore Girls sont toujours écrits par Monsieur ou Madame Palladino. C’est un fait, Rory est une tête à claque insupportable et imbue d’elle même. Deux vérités qui se trouvent (presque) ébranlées cette semaine. L’explication ? Un grand coup de dé-Palladinisation.

L’épisode de la semaine dernière s’achevait sur une excellente scène de presque dix minutes, un condensé de Friday Night Diner complètement surréaliste, bien sûr, mais écrit et réalisé brillamment.
Oui, même la partie en caméra-qui-tremble.
Joyeuse surprise, donc, quand l’épisode débute en plein milieu du dîner suivant. Scène hilarante où la famille Gilmore réapprend à discuter de façon civilisée, sans passer son temps à s’engueuler. C’est qu’on n’a pas l’habitude de se dire les choses en faces, chez les Gilmore, et maintenant que la tendance a été lancée il semble bien difficile de s’arrêter. Très bonne scène, très drôle et servie par un duo Emily/Richard survolté. C’est qu’on en aurait presque perdu l’habitude, avec ce début de saison.
Et le meilleur dans tout ça, c’est que ce n’est que le premier Friday Night Diner de l’épisode, puisque Emily s’empresse d’inviter Luke pour la semaine suivante.

Du côté de l’Inn, une storyline très amusante une fois n’est pas coutume : Michel est jaloux de Luke.
Oh, il ne le dit pas directement, non. Il le dit à sa façon, en étant Michel, autrement dit à la fois désagréable et arrogant. Ce qui est plus surprenant, c’est que malgré la longueur des scènes et le fait que Michel en fait des tonnes, rien ne parait lourd. Pour ne rien gâcher, l’explication de son comportement est très touchante : Lorelai lui manque. Ohhhh, ça faisait combien de temps que Michel n’avait pas eu une aussi bonne intrigue, hein, honnêtement ?

Après Hartford, et le Dragon Fly, on en arrive logiquement à Yale.
Oui, Yale, territoire de Rory la Cylon, lieux d’intrigues aussi inutiles (l’arbre) qu’énervantes (Paris la psycho), ou qu’abandonnées (The Naked Guy). Yale, donc, sert de décor à ce qui pourrait être un très bon arc. Oui, sans déconner !

Malheureusement, je ne fais pas référence à ce qui se passe au Yale Daily News. Par là bas, on voudrait nous faire croire que Rory la Cylon est presque humaine. Presque ! Car si son sort de « Tout le monde m’aime parce que je suis formidable et que j’ai une petite voix d’ange toute mignonne » semble toujours fonctionner à merveille sur les esprits faibles, on la découvre presque triste de voir Paris se faire éjecter de son poste de Rédactrice en Chef.
Presque triste.
Déjà parce que Alexis Bledel ne joue pas très bien, et ensuite parce que, comme tous les Cylons, Rory a un plan. Et elle profite de l’éviction de son « amie » pour récupérer la place tant convoitée de rédactrice en chef (bah ça alors, on l’avait pas vu venir du tout !). Bah oui, elle est formidable, et elle a une voix d’ange toute mignonne, pourquoi elle ne serait pas désignée pour ce poste à responsabilités ?
En conclusion :Pourriture de Toaster !

Non, la vraie bonne intrigue de Rory, c’est celle qu’elle partage avec Chris.
Son père est de retour dans sa vie depuis qu’il paie pour Yale, et Rory lui fait visiter le campus sous l’influence de sa mère. Parce que Rory obéit complètement à sa mère. Toujours.
C’est l’occasion pour Chris de se montrer parfaitement immature, comme il sait si bien le faire, et surtout de rencontrer Logan, pour de vrai. Et forcément, entre mecs immatures et un poil arrogants, le courant passe immédiatement. Fuis, Rory, fuis !
J’aime beaucoup l’arrivée de Chris en tant que père de Rory, et pas love interest pour Lorelai. Il y a moyen ici d’aborder des relations qui n’ont pas été usées jusqu’à la corde, et ça, ça donne plutôt confiance pour la suite.

Retour à Hartford, pour finir, puisque Luke accepte de venir diner chez ses futurs beaux-parents. Là encore, une scène réussie, mais complètement à côté de ce que à quoi on pouvait s’attendre.
Un peu avant le dîner, Luke égratigne gentiment sa future conversation avec Richard (Placements Boursiers & Littérature), et il faut croire que c’est justement ce que voulait éviter le scénariste cette semaine. Du coup, une conversation un tantinet décalée, et parfaitement superficielle, où les Gilmore réussissent à grands coups d’anecdotes (beaucoup, beaucoup d’anecdotes) à faire douter les jeunes « amoureux ou presque » de leurs contrats d’assurances respectifs.
Divertissant, certes, mais où sont passés les conflits ? La réponse pourrait être dans la conclusion, il semblerait que de leur manière tordue, les Gilmore commencent à accepter Luke.

Et si on en revenait à la dé-Palladinisation ?
Ce premier épisode des sweeps est une réussite, tellement d’ailleurs qu’il aurait pu être écrit par un Palladino. Les intrigues sont parfaitement équilibrées, drôles, parfois tendres, et les relations entre les personnages sont bien traitées. Mieux encore, on ne sombre pas dans la facilité (aucune remarque désobligeante d’Emily et Richard envers April, aucun conflit artificiel n’éclate).
Formidable, oui, mais cet épisode ne pouvait pas avoir été écrit par un Palladino, et cela pour une bonne raison... Rory n’était pas une tête à claque insupportable. Elle a été dé-Palladinisée !

J’ai tendance à faire confiance à Amy et Daniel Palladino pour bien gérer leur série. Ils savent ce qui fait un bon drama famillial, ils l’ont prouvé à de très nombreuses reprises.
Là où je leur fait moins confiance, c’est sur leur capacité à écrire la "parfaite Rory" de façon à ce qu’on n’est pas envie de lui foutre des baffes toutes les deux minutes. Et c’est dans cette optique que l’épisode est une vraie réussite. Rory a l’air, pour la première fois depuis longtemps, d’être une vraie amie pour Paris (même si c’est simplement pour la faire retomber de plus haut quand cette dernière la fout dehors), et sa relation avec Chris, Lorelai, ou ses grands-parents sonne juste comme il faut.
Ah, si seulement il n’y avait pas eu cette promotion au sein du journal...


Un épisode très amusant, pas agaçant, et prometteur. Une rareté cette saison.