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Gilmore Girls
6.15 - A Vineyard Valentine
Nouveau, la review 4 en 1
jeudi 16 février 2006, par
Quand on est un rédacteur bourré de talent au service du meilleur site du web francophone consacré à la télévision, il arrive qu’on soit submergé par les bonnes idées. En l’occurrence, après avoir vu cet épisode 7 fois consécutivement (une conscience professionnelle élevée est la clef de la réussite), un dilemme m’assaillit. Comment allais-je bien pouvoir choisir entre les quatre approches critiques qui m’étaient venues tout naturellement ?
La réponse était simple. Je ne pouvais pas choisir.*
Approche n°1 : Le résumé détaillé
C’est une approche intéressante pour quiconque a du temps à perdre. Parce que non seulement son dur travail ne sera apprécié par personne d’intéressant (ceux qui ont vu l’épisode sauteront le résumé pour lire directement la critique, tandis que seuls les imbéciles accros aux spoilers y prêteront attention), mais en plus si on était sur La Télévision Sans Pitié ça se verrait, on vendrait des t-shirts !
En plus, c’est pas comme si il se passait des trucs intéressants dans cet épisode ! C’est une succession de scénettes plus ou moins intéressantes au bord de l’eau (j’y reviens), mais avec un suspens de malade (j’y reviens aussi).
Bref, plutôt que de vous résumer bêtement cet épisode mal foutu, je vais m’atteler au résumé, en moult détails, de ma scène préférée. Trente secondes de pur bonheur, qui se déroulent un peu comme ça :
Des maisons au bord de l’eau. Des fleurs roses qui se balancent dans le vent. Un phare. Des bateaux. D’autres maisons au bord de l’eau (peut-être les mêmes qu’un peu plus tôt, impossible de savoir, mais ça mérite vérification... non, ce ne sont pas les mêmes). Des roseaux vus de très très près devant une falaise vue de très très loin. Des herbes dépassant légèrement du sable (un élément de réponse quant au travail de Daniel Palladino sur cet épisode ?). Une mouette, au bord de l’eau, qui vaque à ses occupations de mouette, d’un air suspect. Une girouette surplombant une église (cette scène n’en finit pas de me surprendre par ses choix audacieux !). D’autres bateaux. Un coucher de soleil.
Aucun doute possible, ma scène préférée de tout l’épisode.
Approche n°2 : The “Oh So Dark” Side of EDUSA
La solution de facilité, quand un épisode se passe entièrement sur une île, c’est d’intituler sa review « Survivor : Martha’s Vineyard », et de se laisser porter par le flot.
Ca commencerait un peu comme ça : Une île au milieu de nulle part, 2 jours entiers, 4 candidats, un seul survivant, des épreuves physiques, pas de doute, Jeff Probst n’est pas loin ! Vous avez la tribu des jeunes d’un côté, caractérisée par ses personnages agaçants, propres sur eux et snobs, et la tribu des vieux de l’autre, ceux qui se plaignent tout le temps, ont froid, et se méfient des jeunes.
A ça, vous ajoutez un ou deux parallèles bien sentis avec une épreuve d’immunité (la tribu a parlé, Logan doit quitter l’île immédiatement), et la review est finie. Facile, pas fatiguant et moralement douteux, en deux mots, indignes d’une série aussi brillante que Gilmore Girls. Enfin... qu’un série aussi brillante que Gilmore Girls pendant ses saisons 1, 2, 3 et 5.
Approche n°3 : L’exagération
C’est un peu le même principe que la version survivoresque, en plus prétentieux. Pour tout dire, ça commence de la même façon : Une île au milieu de nulle part...
Pour poursuivre ainsi : ... une vieille maison a bord de l’eau, deux couples, une couteau de chasse, un riche héritier, une étrange filiation, une mouette louche, un couteau de cuisine, une fille cachée, un tison de cheminée, une violente dispute... 4 petits nègres s’en allèrent dîner, un s’étouffa avec une langouste, l’autre fut étranglé avec un collier de perle, il n’en resta plus que deux.
Si l’épisode peut sembler si mal construit, bancal, et assez barbant, c’est parce qu’il est écrit comme un roman policier. Un roman policier sans crime, sans suspens, sans meurtrier démasqué par un détective ingénieux après 300 pages d’enquête. En deux mots : un roman policier à la con. Reste le cadre de la maison isolé, et les mouettes psychotiques. C’est du mauvais Mary Higgins Palladino Clark, pour un mauvais épisode.
Approche n°4 : L’analyse
Ah ! Douce illusion d’intelligence ! L’approche analytique a un effet pervers sur le revieweur non entraîné : il a tendance à se prendre un peu trop au sérieux, tel le collégien découvrant que Locke et Rousseau sont aussi des philosophes. La plupart du temps, il en ressort un charabia incompréhensible, à moitié en français, à moitié en rien, aux signes de ponctuation à l’image du propos : défaillants.
L’analyse est une approche dangereuse, donc, et ne peut être choisie que par les revieweurs les plus brillants. Ou égocentriques. Les deux vont souvent de paire. Pour appuyer cette idée, voici mon analyse de l’épisode qui nous intéresse (pas beaucoup) ici :
« Une Histoire de Cheveux, ou Pourquoi les Palladini sont d’Affreux Manipulateurs ».
Je n’aime pas qu’on manipule mes sentiments.
Quand le couple Palladino a rendu Dean tout fade, il y a quelques années de cela, pour me faire aimer Jess (ses cheveux sont cools), c’était limite. Quand l’aristocratie britannique du 19ème siècle toute entière se moquait des poèmes de ce pauvre William, pour me faire aimer Spike (ses cheveux sont cools), c’était très limite. Quand on a été forcé d’assister à la lente agonie du Dr. Greene (ses cheveux sont inexistants) pendant deux saisons entières d’Urgences, pour me faire verser une larme à sa mort et aimer Jess et aimer Spike, c’était vraiment honteux !
Cette semaine, les Palladini, encore eux, recommencent leur manipulation avec Logan (ses cheveux sont blonds). Déjà, ils ont transformé Luke (ses cheveux sont sans doute faux) en con égoïste, pour rendre Logan sympa, et en plus son père arrive et l’engueule devant tout le monde, pour le rendre encore plus sympa. On va bientôt apprendre qu’il écrit des poèmes de merde et qu’il a un cancer de la kiefitude.
Et le pire, c’est que ça marche. Un peu.
Je n’aime pas qu’on manipule mes sentiments !
*La preuve est faite, je ne pouvais décemment en choisir aucune !