2.13 - Skin deep

Pour une fois, avant de parler hormones, je vais commencer par ce qui n’est pas l’intrigue médicale principale.

Et si c’est pas la première fois que je le fais, pas la peine de rouspéter, j’ai des pertes de mémoire.

Au menu donc, un homme qui fait une grossesse nerveuse, et House qui a de plus en plus mal à sa jambe.

Je passe sur la première intrigue, elle n’apporte rien de plus à tout ce que vous avez déjà pu voir dans d’innombrables séries médicales. C’est davantage une storyline pour Grey’s anatomy, qui se sert de l’extraordinaire à des fins comiques.

En revanche, j’apprécie davantage l’histoire de House. Vu qu’il a de plus en plus mal, il demande à Wilson de faire un IRM, qui ne révèle rien (il avait eu l’espoir que ces douleurs pouvaient être le signe d’une régénération cellulaire). Wilson en conclut qu’il psychosomatise sa rupture avec Stacy. House ne l’accepte pas et se tourne vers Cuddy en lui demandant des injections de morphine. Alors qu’il va mieux, Cuddy lui annonce qu’en fait elle lui a injecté un placebo. CQFD. Et merci aux scénaristes de donner des conséquences au départ d’un personnage (au moins sur un épisode). ca fait plaisir, et pas qu’un peu, vu le traitement de l’épisode 2.11.

J’en viens donc à l’intrigue médicale qui m’a franchement mis mal à l’aise. Pourtant, le concept de diagnostics hors du commun c’est l’apanage de la série. Mais dans cet épisode on a frôlé l’overdose. Avec un peu de voyeurisme et de pathétique, même si ces mots sont un peu forts.

La patiente du jour est une adolescente top model qui souffre de cataplexie, d’accès de violence, de double vision, de douleur abdominale, de nausées et de forte transpiration. C’est déjà pas mal pour un début.

Il se trouve que la patiente est heroinomane, donc on la désintoxique rapidement en induisant un coma.
Après attaque cardiaque elle souffre de pertes de mémoire à court terme (ce qui ne peut être expliqué par le bref instant où le cerveau était hypoxique). D’où l’hypothèse d’un stress post-traumatique.

Il n’en faut pas plus à House pour faire avouer au père un inceste. Inceste dont on découvrira plus tard que c’est la fille qui l’a entretenu (elle utilise ses coucheries pour manipuler son entourage et obtenir des faveurs). Famous words : "I am not that smart, i am that beautiful".

Ah oui ça commence à devenir très joyeux tout ça. Pour éviter des causes physiques, on fait une biopsie du cerveau qui se révèle négative, et on en vient à suspecter un syndrôme de paranéoplasie. Mais impossible de trouver le moindre signe de cancer.

House découvrira que ses syndromes disparaissent en arrêtant l’IV... devant elle. Et c’est en accusant l’homme qui fait une grossesse nerveuse d’être "une femme", que notre docteur préféré découvrira la solution. La top model est en fait un homme : elle a des testicules enfouis (d’où son cancer). Immunisée à la testosterone, elle est "pure oestrogène", ce qui lui donne toutes les qualités de la femme parfaite (sa beauté de top model). D’où la phrase qui tue : "the ultimate woman is...a man". La patiente/le patient aura du mal à l’accepter et se dénudera devant tout le monde pour prouver qu’elle est une femme. Une scène assez limite.

Les testicules enlevés, elle s’en sortira, mais devra évidement suivre une psychothérapie. Quant à son père incestueux, le fait de ne plus vraiment savoir le sexe de son enfant a du réduire à néant ses pulsions.

Au total donc vous avez l’équation drogue + inceste + hermaphrodisme chez la même personne. Ca fait beaucoup.

Et l’humour dans tout ça ? Il est très en retrait. Tout au plus aura-t-on droit à Wilson qui joue à Dieu avec House pendant son IRM. Et à un pari macho sur le naturel des seins de la top model. On a connu mieux.