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9.05 - A Hopeless Wound

Bas les masques

Une Blessure Incurable

dimanche 21 septembre 2003, par feyrtys

Où le spectateur a prié pour échapper à Corday déguisée en fermière

En ce jour d’Halloween, Carter s’est déguisé en squelette (il a voulu copier Shirley), et Abby a revêtu un costume d’"infirmière cochonne" (quelque chose me dit que c’est un rôle de composition), et ce sont les seuls de tout le service ! Mais ça fait rire tout le monde... Les scénaristes tentent par ce biais de nous faire croire qu’entre Carter et Abby existe une espèce de douce connivence et qu’ils ont déjà dépassé le stade du "je veux te faire l’amour toute la journée" pour passer à "on fait des private jokes tellement on s’accorde parfaitement tous les deux". Rien de très excitant... Mais oublions le couple "le plus froid avant même d’avoir été chaud" des Urgences et penchons-nous sur les différents sujets abordés dans cet épisode.

Le plus léger, d’abord : celui d’un homme qui après avoir absorbé de la drogue, se retrouve priapique. Et en manque d’affection avec ça. Il pince les fesses des infirmières, fait du rentre dedans, et amuse beaucoup Lucas qui semble s’être mis à dos Cheuny l’infirmière. Nous apprendrons par la suite que non seulement il se l’est mise à dos, mais bien plus que ça...

Nous retrouvons Romano avec un kinésithérapeute, et les nouvelles ne sont pas très bonnes pour Robert, qui aimerait bien retrouver la pleine mobilité de son bras. Parce que comme il le dit à Lizzie, il est bon dans ce qu’il fait (la chirurgie, bande de pervers). Le pauvre Romano ne se sent plus très utile dans l’hôpital, et pour occuper le temps, il enlève la rate à un porc qui n’a rien demandé. Mais où diable a-t-il pu dégoter un porc à Chicago ? Il a été livré ? Je voudrai bien qu’on m’explique comment on peut faire entrer un porc dans un hôpital. Bref.
Reprenons notre analyse psychologique du personnage le plus haï des Urgences. Le pauvre Robert se sent amoindri, voire inutile (autrement dit : impuissant) puisqu’il ne peut pas montrer sa supériorité dans le bloc opératoire. Il a perdu ses repères. Il se montre humain, en somme. Et mon dieu ça lui va drôlement bien... Dans un moment d’égarement, il montre sa confusion à Elizabeth, sûrement la seule personne qui compte pour lui. On devine alors l’extrème tension amoureuse qui règne entre eux deux.

Nous faisons la connaissance avec Paul Nathan, le nouvel externe en chirurgie sour la coupe de Corday. Les deux autres externes arrivés le même jour que lui étant de parfaits idiots, à la limite de la caricature, on devine déjà que Nathan sortira du lot et se montrera plus malin que les deux autres. Mais très vite nous apprenons qu’il est atteint de la maladie de Parkinson. Stupéfaction ! Abby se met rapidement de son côté, mais ce n’est pas le cas de tout le monde, et surtout de Corday, qui depuis quelques temps se montre très froide et autoritaire avec tout le monde. Le veuvage ne lui réussit visiblement pas.

Le premier patient de Nathan est un randonneur arrivé avec une cellulite à la jambe après une éraflure. Non, pas la cellulite contre laquelle les magazines féminins voudraient que l’on entre en guerre 6 mois de l’année, une autre cellulite, celle qui nécrose les tissus de l’intérieur. Normalement, des antibiotiques suffisent à endiguer la propagation, mais Nathan se rend compte que les tissus pourrissent à une vitesse extrèmement alarmante. Le patient se retrouve donc en chirurgie, défendu par le vaillant héros des orphelins de membres, Romano. Corday est en charge de l’opération, et elle perd son alliance dans la tuyauterie au moment de se laver les mains. Cette perte la bouleverse, ce qui pousse le spectateur à penser qu’elle n’a pas encore fait son deuil. Malgré Robert jouant au coach pour motiver son équipe, l’opération se passe mal et le patient est amputé de sa jambe. Romano fait alors face avec le destin qu’il aurait pu subir, et celui contre lequel il n’est pas encore tout à fait sûr d’être débarassé.

Un bébé hypoxique arrive aux Urgences. La mère a accouché chez elle, avec l’aide d’une sage-femme, mais le bébé se porte mal. Il souffre d’une maladie assez rare qui touche tous ses organes vitaux et qui lui donne une espérance de vie très courte. Pour combler le tout, ce bébé était le seul espoir d’une femme qui ne semble plus avoir grand chose auquel s’accrocher. Lucas, avec sa sensibilité habituelle (en tous cas avec les patients), se montrera d’un grand soutien envers la mère et ne s’acharnera pas à sauvegarder l’enfant, contrairement à Weaver, qui souhaite le soigner autant que cela est possible. Le bébé mourra un peu plus tard aux Urgences.

Un immeuble a pris feu pendant une petite "Halloween party" et la victime la plus gravement touchée est un homme dont le masque de tigre a littéralement fondu sur son visage. Son compagnon, déguisé en dompteuse, l’accompagne. Il est paniqué par l’état de son ami, et Pratt, qui s’occupait de la victime, se montre presque méprisant envers lui. Pratt serait-il homophobe ? Je ne serai pas étonnée. C’’est assez cohérent avec le reste du personnage...

Pour finir, Corday, qui ne semble pas vouloir faire d’efforts pour permettre à Nathan d’exercer le métier qu’il a choisi, semble être agréablement surprise par le savoir théorique de l’externe, en comparaison aux deux autres incapables dont elle a hérité. On peut donc dire dores et déjà que Nathan restera aux Urgences pour un petit moment.


J’ai beaucoup apprécié l’arrivée du nouvel externe atteint de la maladie de Parkinson et des questionnements qu’il m’a amené à faire : un chirurgien ne peut-il soigner que grâce à son habileté ? Ne peut-il pas soigner, également, par son empathie, sa connaissance précise et intelligente des pathologies, sa capacité à faire de bons diagnostics ? Je souhaite que Paul Nathan prouve, comme Carter l’avait prouvé auparavant, que soigner, ce peut être tout autre chose que d’ouvrir un corps inerte ou prescrire des médicaments.
Un seul regret dans cet épisode : la chanson "pour faire pleurer dans les chaumières" à la fin de l’épisode, quand Corday et sa fille sont endormies dans le métro. Urgences n’a jamais eu besoin de violons pour émouvoir, et ce genre d’artifice m’insupporte au plus haut point : c’est comme si on invitait les spectateurs à verser à un moment précis leur petite larme.