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9.08 - First Snowfall

Voyage au pays d’Abby-polaire

Les Premières Neiges

dimanche 28 septembre 2003, par feyrtys

Ou le spectateur retrouve l’horripilante mère d’Abby.
Gallant use de ses galons (oui je sais c’est facile) pour mettre la main sur le frère d’Abby, emmené par la Police Militaire dans une base au Nebraska. Dès qu’elle sait ça, Abby décide de prendre le premier avion. Carter voudrait partir avec elle mais il vient de commencer sa garde. Il réussira néanmoins à convaincre Gallant (trop bon, trop con) d’accompagner la frèle Abby jusque dans ces terres éloignées et froides du Nebraska.

C’est là qu’il se met à neiger. Beaucoup. Vraiment beaucoup. Genre 1 mètre de neige en à peine 7 heures. Le personnel des Urgences, qui se retrouve coincé à l’hôpital, s’attend à passer une garde plutôt tranquille. Erreur ! Fatale erreur ! Une famille qui, profitant de la neige et de l’impossibilité de se rendre au travail ou à l’école, a décidé de faire un bonhomme de neige devant leur maison. Mais un homme ivre, au volant d’un hummer ou ce genre de gros véhicule, renverse toute la famille, à l’exception du père qui était parti chercher une carotte pour le nez du bonhomme. Les deux enfants et la mère sont dans un état critique, et c’est là que nous retrouvons des Urgences comme on les aime : de la tension, du suspens dans l’horreur et la tragédie. Vont-ils réussir à sauver la famille ? Ca commence mal : un des enfants est déclaré mort peu de temps après son arrivée dans le service. L’autre garçon a toutes les côtes de cassées et souffre d’une lésion au cœur. La seule façon de le sauver réside dans une greffe du cœur de son frère décédé. Corday est maladroite avec le père des enfants, et il ne comprend pas qu’un de ses fils est mort. C’est alors qu’intervient Nathan, le saint patron des phases terminales mais aussi docteur es psychologie ! Il arrive à convaincre le père du bienfondé de cette opération en deux temps trois mouvements.
La mère des enfants meurt. Le survivant à l’accident monte au bloc. Il y a une tension énorme à ce moment là, une tension qui mélange une sorte de peur que les médécins soient faillibles, et que tout soit perdu pour le mari, dont on n’ose imaginer la vie après cet accident. La chauffard meurtrier arrive aux Urgences avec une blessure au genou. Il ne sait pas de quoi il est responsable. Il est ivre et arrogant. C’en est trop pour Nathan (comme pour le spectateur par ailleurs) qui s’énerve après lui, mais il est arrêté par la tempérée Weaver.
Nathan s’occupe d’une fillette mais la blesse légèrement en lui prenant la température par l’oreille. Il tremble trop et ses tremblements ont atteints la main gauche en plus de la main droite... Il sait que c’est un signe que la maladie empire...
Quand Corday lui remet son rapport de stage, elle lui demande ce qu’il attend exactement. Et il lui répond : « du temps ». Mais le temps semble le rattraper... Corday, fidèle à sa promesse, le recale. Non sans lui avoir fait comprendre qu’elle le comprend. D’ailleurs, n’a-t-elle pas elle aussi ouvert son cœur au père de famille qui vient de perdre sa femme et son fils ? Dans un registre qui tire bien entendu tout du pathos, elle aura peut-être tiré une larme ou deux à des spectateurs... Sa souffrance ne m’aura en tous cas fait ni chaud ni froid, alors que celle du père de famille est bien plus prenante. Le personnage de Corday a réellement une image de femme sans cœur ; tout comme avec le personnage de Benton (pourtant un très bon personnage de la série malheureusement disparu), on a du mal à sympathiser avec eux, au sens étymologique, c’est-à-dire « souffrir avec ». Ils restent lointains, froids, trop sûrs d’eux. Mais peut-être n’est-ce que mon impression.

J’arrive à éprouver plus de sympathie pour la pauvre Abby, perdue au Nebraska, qui apprend que son frère a été transféré dans un hôpital et qui se retrouve nez à nez avec son insupportable bi-polaire de mère. Et en plus, sa mère était au courant de la dépression de son frère, mais dans un mouvement de solidarité, ils ont décidé d’un commun accord de pas prévenir Abby. Ce qui est intéressant dans cet affrontement, c’est l’opposition Abby-Sa mère, pour la place de la matriarche de la famille. Abby se sent responsable de son frère, sa mère veut se montrer pour une fois à la hauteur. Mais Abby n’est pas prête à lui passer la main. Elle finit par pouvoir parler à son frère, qui lui assure qu’il n’est absolument pas comme « elle », comme la mère qui n’a pas été là, comme celle qui a fait souffrir mais qui n’a pas soigné. Abby pense au contraire qu’il a tous les symptômes pour devenir un maniaco-dépressif. Même sa mère pense qu’elle lui a transmis sa maladie.
C’est à ce moment que Carter, tel le Père-Noël, sort de sa voiture et vient réconforter sa petite Abby. Comme c’est chou... Mais pouvait-il en être autrement ? Et bien non, on pouvait difficilement imaginer Carter profitant de l’absence de sa stressée petite amie pour organiser une petite fiesta dans la maison familiale... Avec Kovac en rabatteur et Pratt en fournisseur de coke pourtant, ça l’aurait fait !

L’épisode se termine par le geste symbolique de Nathan faisant repartir de ses petits doigts le cœur tout fraichement greffé du survivant de l’accident. Ca aurait été dommage qu’il ait eu subitement une dyskinésie et que le petit cœur ait succombé dans son poing fermé, m’enfin, ça n’arrive jamais ce genre de chose, pas plus que Carter en train de s’amuser ou Suzan en train de prendre son pied !


Un très bon épisode qui renoue avec ce que j’aime dans Urgences : des tragédies de la vie, des relations humaines compliquées et un thème de la survie développé en filigrane... C’est pour l’instant l’épisode que j’ai préféré dans cette saison.